Le plus grand bien

Prologue

Terre-en-Lande, un petit village tranquille, peu d'habitants, et pourtant presque personne ne se connait et ne s'adresse la parole. Parmi ses maisons, une était faite de pierre à l'allure de celles des campagnes, déformée et ornée de petites fenêtres. La porte d'entrée s'ouvrait sur quelques marches en extérieur, qui elles même donnaient accès à un jardin n'ayant ni arbres, ni buissons, mais seulement quelques fleurs. Il fallait en effet un peu de place pour accueillir les trois enfants sorciers qui l'occupaient durant une bonne partie de leur temps, pour se chamailler ou s'allonger et regarder le ciel. C'est en effet à cela que les jeunes Dumbledore s'accoutumèrent en cet après-midi de 1890, au milieu du printemps. Allongés en cercle, Ariana, Abelforth et Albus s'amusaient à deviner les formes des nuages, jeu que leurs parents leur avaient conseillé pour développer leur imagination. Idée saugrenue à première vue, mais ils leur avaient également confessé que seuls les enfants possédant une grande imagination seraient capables d'un jour rencontrer les plus rares des créatures mythiques. C'est de cette manière que la légende des phénix protecteurs de la famille Dumbledore fut transmise aux trois jeunes enfants. En effet, lorsqu'ils en auront le plus besoin, chacun d'entre eux se verra voir apparaître un phénix pour lui porter secours.

C'est donc allongé là que la jeune Ariana alors âgée de six ans, la benjamine, aux longs cheveux blonds et au visage d'une douceur transparente, conversait avec ses frères aînés. Elle portait une robe blanche en dentelle qu'elle avait reçu pour son dernier anniversaire. Abelforth était un jeune garçon de huit ans depuis peu, aux cheveux bruns, tirant vers une légère rousseur vermeille, des yeux d'un bleu profond et son visage était le plus fermé des trois. Il est vrai que, dans ses propos, il était plutôt défaitiste. La forme de son visage était allongée, et sur ses joues on pouvait distinguer quelques discrètes tâche de rousseur. Il portait une simple chemise blanche, mal boutonnée, et une salopette maronnée. Albus, le plus âgé des trois – dix ans dans l'été qui suivait – avait un visage qui exprimait une innocence proche de celle de sa sœur. Il était plus rond, ses joues étaient rouges, et ses yeux était plus bleu que le ciel l'était au-dessus de lui. Ses cheveux étaient courts, bruns tirant vers un blond vénitien. Ses vêtements étaient très similaires à ceux de son frère, bien qu'il préférait fourrer sa chemise dans son pantalon et laisser ses bretelles pendre le long de ses jambes. Au-delà des apparences, il aimait se vanter qu'il était le plus intelligent et le plus talentueux. Malgré son absence d'humilité, il faut dire que c'était un fait : il manipulait mieux la magie que les autres enfants de son âge, voir plus âgés, bien que ce fut interdit d'utilisation dans le monde moldus et qu'il n'avait encore que peu de connaissance sur la matière. Même sans baguette ce qu'il pouvait faire s'avérait très impressionnant.

Tout en avalant une sucrerie, Ariana s'exclama :

- Regardez ! Celui-ci c'est un lion ! Là il y a sa tête et sa crinière, et puis derrière ce qui forme une virgule c'est sa queue ! Vous le voyez ?

- Haha, oui d'accord, mais le corps tu en fait quoi Ari ? répondit Albus en se moquant gentiment.

- Eh bien...

- Je plaisante sœurette, c'est un très beau lion. D'ailleurs, j'espère que j'irai à Gryffondor quand j'entrerai à Poudlard, enfin quand j'aurais l'âge, s'imagina Albus d'un ton rêveur.

- Moi je ne vois strictement rien, répondit Abelforth, dubitatif. Et puis tu sais Al, ce n'est pas ton talent qui comptera lors de la cérémonie du choixpeau, mais ton caractère. D'ailleurs, ça ne m'étonnerait pas que tu finisses à Serpenta...

Abelforth se mit soudainement à grouiner comme un porcelet. Albus avait inversé un de ses bonbons avec un de ceux qui font imiter un animal, un animasugar comme Albus aimait bien les appeler. Aussitôt Ariana se mit à s'esclaffer, suivit d'Albus qui lui lança :