Par temps de paix

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Le refuge avait tenu à célébrer cette première victoire. C'était encore loin d'être gagné, mais ils avaient prouvé à Katerina qu'elle ne réussirait pas à les faire tomber aussi facilement.

Les uns discutaient avec les autres dans les rires et quelques jeux magiques. Colombia s'était volontiers prêtée au jeu, voyant que plus elle se changeait les idées, moins elle souffrait de sa malédiction. C'est ainsi qu'Ariana fit de même en se mêlant un peu plus aux réfugiés, invitée par Elphias. Ce qui petit à petit, força son frère Abelforth à les rejoindre.

Il n'y avait qu'Adjib qui semblait dubitatif. Il marchait au milieu de tous ces gens en rabâchant toujours la même phrase : « Moins de bruit s'il vous plaît ! Il ne faut pas nous faire repérer ». Cette phrase parvenue finalement à l'oreille de Colombia, qui comme tous ceux qui l'avaient entendu jusque-là, râlait après le rabat-joie :

- Les seuls personnes que nous sommes susceptible de craindre savent déjà où nous sommes Adjib ! Détends-toi un peu. C'est pas toi qui me disait qu'on ne pouvait pas toujours être sur le qui-vive ?

- Si... Mais si on se fait attaquer là, maintenant, tout de suite... ? Répondit le directeur.

- Katerina est plus réfléchit que ça, à ce que j'ai compris. L'heure est à la victoire ! Viens t'amuser un peu !

Rien ne semblait pouvoir faire bouger le directeur. Mais Colombia ne voulant le laisser s'en sortir comme cela. Elle s'approcha donc d'Adjib, puis en posant sa main sur sa nuque et en levant légèrement la paume de ses pieds, elle vint lui donner un baiser.

Le directeur fut d'abord surpris de son geste, puis petit à petit, se laissa porter par la douceur de ce moment. Les lèvres de la sorcière étaient froides, contrastant avec les siennes qui étaient bien plus chaudes. Mais cela rendait ce moment encore plus précieux aux yeux d'Adjib. Elle était bien différente de lui, et c'est ce qu'il aimait le plus chez elle.

Colombia se sentait libérée de quelque chose qu'elle semblait ignorée depuis toutes ces années passées avec Adjib. Elle lui avait d'abord fait confiance, puis elle a commencé à l'admirer, à envier sa sagesse. Puis elle l'a aimé sans le savoir, jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'en son absence, elle se sentait bien triste et seule. Gellert lui tenait en effet compagnie lorsqu'il partait rejoindre sa famille en Egypte durant les vacances d'été de Durmstrang, mais il y avait bien un vide. Plus elle y repensait, plus ce vide se faisait grand.

Elle avait attendu ce baiser depuis longtemps déjà, bien qu'Adjib en était trop intimidé. Il ne craignait pourtant pas de la défier au combat ou de lui parler sincèrement. Mais son amour pour elle était trop important pour risquer de tout gâcher en se prononçant à elle. Il y était tellement attaché qu'il ne s'était même pas rendu compte que Colombia l'aimait en retour.

Même les agitations et les sifflements cocasses des réfugiés ne comptaient plus. Et une fois ce premier baiser semblant interminable prit fin, Adjib voulut être plus gourmand en approchant ses lèvres à nouveau. Mais Colombia le coupa de court, lui chuchotant à l'oreille que s'il voulait plus, il devrait d'abord se joindre aux autres.

Le directeur ne se fit pas prier, et rejoignit le groupe, au grand bonheur de ce dernier, avant d'obtenir sa promesse de nuit d'amour avec celle qu'il aimait.


**


Gellert et Albus ne s'étaient pas prêtés à la fête.

Le jeune Dumbledore était allongé dans l'herbe fraîche, un bras sur son ventre, sa main tenant sa baguette, et l'autre caressant le sol. Un petit sac de bonbons était posé au creux d'un arbre, concoctés par Gustave rien que pour lui. Il en attrapait un de temps en temps, proposant à Gellert de faire de même.

Le plus grand bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant