Toi et moi

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Albus ouvrit les yeux. Il s'était assoupi sans s'en rendre compte.

Il faisait nuit. Tout était calme. Si calme. Le jeune Dumbledore profitait de cet instant. La seule chose qu'il pouvait entendre était le crépitement d'une flamme lui servant de chevet. Sa lueur était blanche, ce qui intrigua le jeune homme. Il tourna la tête à gauche. Colombia était là, assise auprès de lui, sa tête reposée sur ses deux bras croisés. Elle souriait tendrement à Albus.

En reprenant un peu plus connaissance, il sentit quelque chose le déranger sur sa joue droite. Il y porta sa main pour deviner au touché ce que c'était. Il ne pouvait pas se tromper. C'était l'obscurior. Il avait rongé Albus bien plus vite que la première fois.

Le regard de Dumbledore se tourna à nouveau vers Colombia :

- Je dois être sacrément amoché... Commenta le jeune roux.

- De mon point de vue tu es toujours aussi rayonnant, répondit Colombia en chuchotant.

- Qu'est-ce que tu fais encore là... ? Tu devrais être couchée...

- Disons que... J'ai ordonné aux autres d'aller se reposer. Et vu que c'est moi qui commande, j'ai décidé que je resterai avec toi.

- Tu désobéi à tes propres règles... Dit Albus en riant.

- Dis donc, tu es mal placé pour parler, répondit Colombia en plissant les yeux, mais je ne suis pas la dernière parti à première vue.

Colombia jeta un œil derrière Albus. Ce dernier tourna la tête à droite. Gellert était là aussi. Mais il semblait dormir profondément, dans la même position que Colombia, mais le visage plongé dans la couchette d'Albus.

- Il n'obéira décidemment jamais... Reprit Colombia.

- Tu devrais faire comme lui et aller te coucher... Suggéra Albus.

- Il faut que quelqu'un reste éveillé auprès de toi au cas où l'obscurior se remette en marche. Sans compté que cette fois il ne t'as pas épargné... Tu t'es évanouit avant même qu'il ne s'arrête.

- Ari et Ab n'ont rien vu... ? Ni Elphias et Bathilda... ?

- Disons que c'était compliqué de couvrir tes cris... Ma pauvre Bathilda... Elle n'ose même pas venir te voir.

- C'est mieux ainsi...

- Adjib m'a demandé d'essayer de te faire manger et boire. Ça ne prendra que quelques minutes, d'accord ?

- D'accord... Mais après je veux que tu ailles te coucher...

- Promis.

Albus ne mangea pas beaucoup. Il se retenait. Il savait que les réserves se faisaient de plus en plus faibles. Il ne voulait pas créer un déséquilibre dans les portions à donner à chacun des réfugiés. Il se contenta donc de peu, malgré le fait que Colombia insista pour qu'il se nourrisse plus.

La jeune femme devait maintenant tenir sa promesse. Elle se leva, puis voulu éteindre la flamme qui éclairait l'espace. Mais Albus lui demanda de la laisser, car elle lui tenait chaud. Elle se contenta donc d'embrasser le jeune homme sur le front avant de quitter la tente.

Albus tourna à nouveau son regard sur Gellert. Il attendit un temps ainsi, en le regardant. Mais il n'y avait pas de bienveillance là-dedans, ni de tendresse.

- Je sais que tu ne dors pas Gellert... Et ce depuis un bon moment maintenant...

Gellert resta silencieux, les yeux bien ouverts, cachés par ses bras.

- Bien... Vu que tu semble plus apte à écouter que parler... Commença Albus. Je voudrai comprendre pourquoi tu es si distant ces derniers temps... Je t'ai suivis, défendu, protégé, fait confiance... Et maintenant j'ai l'impression que tu me tourne le dos...

Gellert ne bougea pas d'un cil, les yeux toujours bien ouvert, et froids.

- Qu'est-ce qu'il faudrait que je fasse de plus Gellert... ? Plus nous avançons, moins je vois notre objectif se rapprocher... Il me semble plutôt que nous nous en éloignons... Et pourtant je suis toujours là, avec toi... Alors dis moi ce que je dois faire de plus...

Toujours aucune réponse.

- Bien... Je suppose que je dois me contenter de la fermer et d'être le gentil Albus qui te suivra quoi que tu fasses... Finit par accusé Dumbledore. De toute manière, tu devais déjà avoir prévu notre rencontre... Tout ce qui t'intéresse depuis le début ce sont les reliques... Moi je ne suis qu'un pion parmi d'autres sur l'échiquier...

Cette fois, Gellert leva la tête en direction d'Albus.

- Tu n'es pas d'accord... Evidemment... Continua Albus. Alors dis moi ce que je suis...

- Et moi Albus. Que suis-je pour toi ? Demanda Gellert en retour.

- Tu es le garçon que j'aime... Tu m'as donné de l'espoir, et le sourire... Je n'avais besoin de rien d'autre... Je pensais que toi et moi on aurait le pouvoir de faire de grandes choses au nom des sorciers... Tu étais tout ce que je n'avais plus...

- Et je ne suis plus tout cela aujourd'hui ?

- C'est tout ce qui t'importe pas vrai... ? Que je sois dans ton camps... Que je ne te trahisse pas...

- Ce qui m'intéresse, c'est si tu m'aimes encore.

- Oui... Oui, je t'aime Gellert... ! Mais...

Albus ne put continuer sa phrase. Ses lèvres avaient disparu de son visage. Gellert avait utilisé « Oscausi » pour faire taire Albus, ce qui n'avait pas l'air de lui plaire. Puis Grindelwald se leva, et en prenant appuis de part et d'autre de la tête d'Albus, il vint se positionner au-dessus du corps de ce dernier. La main du jeune blond vint caresser la joue d'Albus, à l'endroit ou l'obscurior se logeait. Malgré le fait qu'il ne pouvait pas parler, le jeune Dumbledore montrait bien qu'il ne se laisserai plus envoûter par ses gestes.

- Tu as raison, reprit Gellert, notre rencontre était prévue, mais sûrement pas par moi. Et oui, tu as raison, les reliques sont ce qui m'intéresse depuis le début. Mais toi, c'est différent. Elles ne m'intéressent pas comme toi Al. Elles sont source de pouvoir, toi tu es... Elles n'ont même pas de valeur descriptible à côté toi.

Albus répondit en roulant des yeux.

- Tu crois que je veux t'avoir avec mes belles paroles... C'est ce qui rend la conversation difficile avec toi. Je ne peux rien te dire sans que tu penses que c'est un mensonge. Il me semble pourtant que tu as la capacité de lire dans les pensées.

Le jeune roux sembla se montrer soudainement plus tendre. Gellert redonna donc ses lèvres à Albus, espérant qu'il ne lui ferait pas trop de reproches pour une fois.

- C'est compliqué de lire en toi Gellert... Reprit Albus après un silence. De plus en plus compliqué...

- Alors ne lis pas, et écoutes moi, ressens moi...

Gellert se glissa à côté d'Albus et posa sa tête sur son épaule. La flamme de Colombia, qui dansait derrière lui, faisait ressortir son œil blanc. Encore et toujours, cela rappelait leur rencontre à Albus.

- Tu m'as promis de ne pas m'abandonner Albus, souviens-toi, dit Gellert en couvrant un peu plus son partenaire.

- Je sais... Mais ne m'abandonne pas non plus...

- Ne t'en fais pas. Notre chemin est déjà tracé. Nous l'avons tracé.

Gellert sorti de sa poche le pacte passé avec son partenaire. Il le laissa dans sa main et posa cette dernière sur le cœur d'Albus, qui lui posa la sienne par-dessus. Il était vrai que plus rien ne semblait pouvoir les séparer maintenant qu'ils ne pouvaient plus se battre. Si ce n'était eux-mêmes.

Grindelwald ferma doucement les yeux, cherchant le sommeil auprès de Dumbledore. Ayant déjà beaucoup dormi, Albus ne pouvait pas se résoudre à faire de même. Alors il posa son crâne sur celui de Gellert, et resta un long moment les yeux fermés, à écouter le silence, et espérer que l'obscurior le laisse tranquille.

Le plus grand bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant