Défaite

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Colombia et Adjib ne dormaient que sur une oreille, à l'affut d'un cri de douleur d'Albus.

La jeune femme ouvrit soudainement les yeux. Elle se concentra un moment. Elle portait toute son attention sur les sons. Il y avait bien quelque chose qui rodait autour du refuge. Elle se leva donc, sans prévenir Adjib dans un premier temps.

Elle alla à l'extérieur de l'omnibus. Son mesprit se leva, intrigué, mais elle lui fit signe de se déplacer doucement. L'animal fit donc attention en s'approchant d'elle, faisant en sorte que ses sabots ne résonnent pas trop. Colombia se baissa à terre et colla son oreille au sol. Il lui sembla entendre en effet des raisonnements de pas. Mais ils étaient nombreux. Très nombreux. Assez éloignés fort heureusement. La jeune femme leva la main pour que son mesprit enroule ses rubans autour. Ainsi, l'animal pouvait voir ce qu'elle voyait, ou du moins, ce qu'elle pouvait retranscrire par rapport aux sons qu'elle entendait.

Des pas légers et furtifs. Quelque chose semblait traîner derrière tous ces pas. Un vêtement assez long pour frotter le sol. Son ennemi était maintenant identifié.

La jeune femme garda son sang froid, comprenant ce qui était en train de se passer. Elle demanda à son mesprit d'aller réveiller le reste du troupeau, et de doucement aller se positionner vers la tente d'Albus et celles des Dumbledore et des enfants. Elle entra ensuite doucement dans l'omnibus agrandi, se faufila à nouveau entre les couchettes, et secoua doucement le corps d'Adjib. Il se réveilla sans peine.

- Qu'est-ce qu'il y ma belle ? C'est Albus ? Demanda le directeur en chuchotant.

- Non Adjib... Je crois que nous allons être attaqués dans les minutes qui suivent... Répondit Colombia sur le même ton.

- Quoi ? Et tu ne réveil personne ?

- Chut ! Si nous nous agitons, l'ennemi va le voir et leur effet de surprise sera réussi. Je veux que tu te charge de les réveiller et de leur expliquer calmement. Moi je vais en éclaireur.

- Hors de question ! Je ne te laisse aller les affronter seule !

- Je ne vais pas les affronter ! Je soufflerai dans mon cor pour vous avertir dès qu'ils seront à la frontière de la forêt. Et là, c'est nous qui attaquerons !

- Le piégeur pris à son propre piège... Tu es sûre ?

- On a plus le temps de réfléchir à autre chose.

- D'accord, je te suis. Mais tu ne les affronte pas seule !

- Je ne serai pas seule.

Colombia laissa un baiser à Adjib avant de s'éclipser. Le directeur savait ce qu'il devait faire et il ne devait pas perdre une minute. Il devait faire en sorte que personne ne panique, et que tout le monde soit prêt à se battre malgré ce réveil en pleine nuit. Si Colombia le lui avait demandé, c'est parce qu'elle savait qu'il était assez sage pour gérer les nerfs de toutes ces personnes.

Colombia essayait de se faire discrète, mais il fallait qu'elle avance vite pour atteindre l'entrée de la forêt interdite avant l'ennemi. Elle passa près de la tente d'Albus, deux mesprits s'y étant placés à l'entrée. Elle hésitait. Dumbledore et Grindelwald se retrouveraient peut-être en danger si elle ne les prévenait pas avant Adjib, mais elle savait qu'ils pouvaient aussi n'en faire qu'à leur tête et ne pas suivre son plan. Les mesprits seraient sûrement assez fort pour les protéger, alors elle continua son chemin jusqu'à l'entrée de la forêt.

Ce que la jeune femme ne savait pas, c'est qu'Albus ne dormait toujours pas. Il avait vu sa silhouette se déplacer à l'extérieur, ainsi que les deux mesprits placés juste à l'entrée. Bien trop intrigué, il voulu se lever pour la suivre. Mais Gellert dormait toujours sur son épaule. Il ne voulait pas le réveiller, mais il n'avait pas le choix. Il commença alors à chuchoter son nom pour ne pas le brusquer. Gellert ouvrit doucement les yeux et se lave à peine, l'air tout de même agacé.

Le plus grand bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant