Adieux

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Le manoir Grindelwald. Le soir même. 

Cette effroyable maison avait tout d'un manoir hanté, maintenant que le feu ne l'avait qu'un peu plus défigurée. Même si elle avait emportée avec elle les crimes y ayant été commis, et les propriétaires qui animaient ses horreurs, on pouvait toujours sentir ce petit quelque chose qui nous donnait des frissons, comme un avertissement à quiconque voudrait s'y aventurer pour découvrir ses sombres secrets. 

Si Hearthstone avait bien retenu la leçon d'Albus, seuls les meurtriers reviennent sur les lieux de leurs crimes. Alors il le fit. Il revint au manoir, s'avouant coupable de ces méfaits. Katerina n'était plus. Comme si elle était une excuse à tout cela. Comme si elle était ce qui l'aurait si aisément mené à cela. Il l'aimait. Il en était maintenant plus que sûr. Ce qui était moins certain, c'était ce qu'il aimait chez elle : Son charme ? Son caractère ? Ses idées ? L'admirait-il simplement trop ? Il lui était reconnaissant. Elle lui avait tendu la main alors que tout le monde l'aurait rejeté s'ils avaient connu sa véritable nature : un vampire, un monstre. Mais l'avait-elle exploité comme tel ? Était-il plus à ses yeux ? Tant de questions auxquelles il n'aurait jamais de réponse. Il l'aimait. C'était aussi pour cela qu'il était là. 

- Il semblerait que vous aillez un cœur, finalement. 

Le vampire n'eut le besoin de se retourner. Il reconnu la voix de Gellert. Il n'était pas surpris. Le jeune Grindelwald ne venait sûrement pas pour se recueillir, préférant plutôt ne jamais plus entendre parler de ce lieu. Il était là pour Rachid. Le vampire se doutait qu'il voulait en finir avec lui. Il devait déjà avoir tenté de lui rendre visite dans la prison du ministère. 

- Si tu es ici, c'est que tu t'en doutais déjà, répondit Rachid. Si tu me permets une dernière pensée avant d'en finir. 

- Non. Je penses en avoir assez fait pour aujourd'hui... Intrigué, le vampire se retourna enfin. Il voyait Gellert à cheval sur son mesprit. Une allure majestueuse, et pourtant, il paraissait si misérable. Rachid n'en fut que plus alarmé. D'où revenait-il ? Qu'était-il arrivé ? 

- Je ne vais pas y aller par quatre chemins Hearthstone, reprit Gellert en descendant de sa monture. Vous avez une information qui m'intéresse particulièrement... Et j'en ai une qui pourrait vous plaire également. 

- Tu proposes un échange d'aide ? Qui êtes-vous ? 

- Calmez-vous, je n'en viendrais pas à blaguer avec vous. Donnez-moi ce que je souhaite, et je vous offre une nouvelle opportunité. 

- Tu ne vas quand même pas me demander de te suivre ? 

- Évidemment que non. 

- Bien, cela m'aurait presque embêté de dire non. Dans ce cas qu'est-ce que tu veux ? Et qu'est-ce que tu veux m'offrir en échange ? 

- Une question à la fois. Sur l'île de Crète, lorsque vous nous avez tendu une embuscade, Katerina a mentionné le véritable lieu où était cachée la baguette de sureau. Elle a nié le connaître. Mais c'était faux, pas vrai ? Elle en avait simplement peur. Peur du pouvoir de la baguette, et de ce qu'elle pourrait faire si un sorcier mettait la main dessus. 

- C'est donc pour cela... Eh bien oui, pour être franc elle a menti. Mais qui peut la blâmé ? Je ne suis moi-même pas rassuré à l'idée de donner un tel pouvoir à un sorcier aussi ambitieux. 

- Qu'est-ce qui vous fait dire que je suis si dangereux ? 

- Tout Gellert. Tu l'a maintes fois prouvé. Et puis, tu as même l'air... De passer à la vitesse supérieure... Je ne sais pas ce qu'il t'es arrivé, mais je remarque qu'Albus n'est plus à tes côtés. 

Le plus grand bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant