Le plus grand bien

Le traître (suite)

« Maskedoro, c'est lui le fouteur de trouble ».

Gellert était sûr de ce qu'il avançait. Pour une fois, Elphias le soutenait dans ses propos, mais demandait de la prudence car la taupe de Katerina aurait très bien pu prendre son apparence avant de prendre la sienne. Katerina avait décidemment pris l'un de ses meilleurs atouts pour s'attaquer à eux.

Puis, sans réellement connaître la personne, Abelforth appuya sur le fait que c'était étrange de voir un aurore italien travailler au ministère anglais plutôt que celui de son pays. Il arrivait souvent à certains aurores d'être mutés d'un ministère à un autre, mais il était vrai que la coïncidence était difficilement impossible à voir : Katerina avait placé plusieurs de ses suivants au ministère, comme Hearthstone, et pile au moment où ils se firent démasqués, un ennemi se faufila au milieu de la foule. Et pire que cela, son arrivé coïncidait avec celle de Maskedoro.

L'évidence était là, et pourtant le doute s'installait. Si Maskedoro était réellement le coupable, il ne ferait pas tomber le masque aussi facilement, pas avec le reste des réfugiés qui continuaient de soupçonner Gellert. Même si Colombia ou Adjib en viendraient à le faire, tout le monde penserait que Grindelwald leur aurait retourné le cerveau.

- Alors quoi ? Vous allez le laisser faire alors que vous savez que c'est lui ? Questionna Bathilda.

- Il faudrait qu'on le fasse tomber dans son propre piège, répondit Colombia.

- Comment tu comptes t'y prendre ? Interrogea Albus.

- Ce qu'il cherche, c'est nous retourner les uns contre les autres. Si nous arrivons à garder notre calme lorsqu'il cherchera à nous déstabiliser, il perdra patience et se démasquera lui-même.

- Très bien, mais comment allons-nous faire s'il ne le fait pas à visage découvert ? Demanda Adjib. Il peut se transformer en n'importe lequel d'entre nous et chercher à nous mettre tout le monde à dos sans même que nous la sachions.

- C'est là que tout dépendra de nous, répondit la jeune femme. Je sais que tout le monde ici ne s'apprécie pas spécialement, mais à partir de maintenant, je vais vous demander de prendre sur vous et d'éviter les disputes. Comme ça, si jamais la personne en face de vous s'avère être Maskedoro, il perdra patience face à votre calme.

- On ne répond à aucune provocation et on ne provoque personne... On devrait pouvoir y arriver non ? Intervint Gustave.

Personne n'osa répondre à la question. Les regards se baissèrent. Personne ne voulait risquer de perdre un regard noir dans celui d'une personne qu'il détestait. Ils devraient tous faire appel à leur sagesse, chose qui n'était pas forcément bien mûr chez tout le monde. Mais il fallait essayer. Maskedoro devait être neutralisé au plus vite.

- J'ai confiance en nous tous, reprit Colombia d'une voix douce, tout ira pour le mieux. Il ne sait pas a qui il à affaire.

La voix rassurante de la jeune femme donna un sourire à Arianna. Cette dernière était soulagée de voir qu'Albus était entre les mains de quelqu'un qui tient à lui. Elle s'en voulait de son comportement lors de leur première rencontre, pouvant désormais s'identifier à elle quant à sa malédiction.

Ils se levèrent tous pour retourner à leurs activités. Gellert et Albus continuèrent leur recherche des reliques de la mort. Adjib, Colombia et Gustave retournèrent à leur enseignement, accompagnés d'Arianna et Bathilda. Cette dernière était curieuse de connaître un peu plus l'homme qui tournait autour de Colombia, ce qui ne manquait pas d'embarrasser le pauvre Adjib, mais d'amuser la jeune femme concernée. Mais elle était tout aussi inquiète de la malédiction qui l'avait frappé. Elle espérait tout autant qu'Adjib que l'alchimiste Flamel pourrait lui venir en aide.