Envers et contre tout

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Albus avait les traits tirés. Ses cernes étaient si lourdes qu'il pensait ne pas pouvoir se lever. Mais il le fallait. Comme prévu la veille, on vint chercher le jeune Dumbledore à son domicile pour qu'il puisse témoigner devant la cour.

Bathilda était là elle aussi. La panique se lisait sur son visage. Quelle fut sa surprise lorsqu'elle remarqua l'absence de son neveu ce matin-là. En plus de cela, on venait frapper à sa porte pour lui demander de répondre aux questions d'un juge, Gellert se trouvant enfermé dans une cellule pour un crime dont la vieille dame n'avait pas encore eu vent. Albus lui expliqua tout sans exception, même le fait qu'il n'est pas pris la défense de Gellert. La jeune femme l'avait regardé d'un air incompréhensif, mais en lisant dans les yeux du jeune homme qu'il était désolé, elle prit la décision de le prendre dans ses bras, murmurant que ce n'était pas sa faute.

Cela aurait pu le rassuré, mais il savait que ce n'était pas vrai. Bathilda tenta de le faire changer d'avis quant au fait que Gellert ait pu faire une chose pareille, ce à quoi Albus répliqua en lui demandant pourquoi il s'en était prit aux élèves de Durmstrang. La vieille femme ne le savait pas elle-même, mais pour se défendre, elle lui dit que son amour pour son petit-fils était plus fort que tout.

Albus songea à ces paroles en patientant jusqu'au début du procès, dans les couloirs du ministère. Il était assis sur un banc placé ici pour l'occasion, et à ses côtés, Bathilda lui serrait fort la main. Au travers des grands piliers, les différentes personnes concernées faisaient leur défilé : juge, jurés, les deux gardes témoins, simples spectateurs... Puis enfin apparut Gellert, les mains attachées dans le dos par un sort et tenu par deux autres gardes.

A sa vue, Albus se leva, mais fut aussitôt retenu par le garde témoin qui l'avait ramené chez lui la veille. Il n'avait pas le droit de prendre contact avec l'accusé, sous peine de se retrouver complice. Il regarda Gellert, mais lui l'ignora, les yeux rivés devant lui, plus froid qu'il ne l'avait jamais été. Il avait l'air tout aussi fatigué qu'Albus. Puis Dumbledore posa ses yeux sur l'homme chargé de l'inquisition qui le suivait. Il eut des sueurs froides lorsqu'il reconnut cet homme aux cheveux argentés : Rachid Hearthstone, l'homme qui avait été chargé de l'arrestation de son père. Quelle horrible coïncidence pour le jeune homme. C'était également lui qui allait peut-être envoyer Gellert à Azkaban.

C'était maintenant au tour d'Albus, Bathilda, et des deux gardes de faire leur entrée. Le jeune homme était inquiet, car il ne voyait pas d'avocat posté auprès de Gellert, au centre de la salle. Il alla s'assoir sur le banc réservé aux témoins, fixant le jeune Grindelwald qui refusait toujours de le regarder. Bathilda étant encore toute tremblante, il lui reprit la main pour la rassurer.

La séance fut lancée. Le silence s'installa. Puis le juge prit la parole en rappelant les accusations portées contre Grindelwald. Mais que ce soit du côté d'Albus ou de Gellert, aucun n'écoutait. Dumbledore attendait que Grindelwald pose ses yeux sur les siens, et Grindelwald se forçait de ne pas se détourner sur Dumbledore, sentant qu'il le regardait.

La première personne appelée à la barre fut Bathilda. Hearthstone commença son interrogatoire. Le but était ici d'obtenir un maximum d'information sur le jeune Grindelwald, bien qu'évidemment, l'inquisiteur savait déjà tout ce qu'il y avait à savoir sur lui. Il tentait de prouver aux jurés présents que le jeune homme était dangereux, mais Bathilda revendiquait le contraire, ce qui était à prévoir. Il ne contait de toute manière pas sur elle pour faire couler Gellert.

Ce fut ensuite le tour des deux gardes. Albus put ainsi connaître leur nom : Tom Dupont, celui qui avait emmené Gellert, et Jerry Dupond, celui qui avait raccompagné Albus. Ils firent chacun leur tour leur témoignage en jurant de dire la vérité et rien que la vérité. Puis à la dernière question de Hearthstone qui était « Reconnaissez-vous le jeune Gellert Grindelwald comme coupable du meurtre de Sam Travel ? », ils répondirent tous deux un « oui » assuré. Les jurés prenaient note, et Bathilda commençait sérieusement à être angoissée, si bien qu'elle serra un peu plus fort la main d'Albus. Ce dernier tenta de la rassurer, avant de se lever à l'appel de son nom.

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