Qui vivra

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Les réfugiés tentaient tant bien que mal de se concentrer sur leurs activités. Mais la tâche s'avérait compliquée. Les cris de douleur d'Albus en faisait frissonner plus d'un.

Cela semblait faire une éternité qu'Adjib tentait de séparer cet horrible monstre du corps du jeune Dumbledore. Rien ne semblait fonctionner. Le directeur transpirait presque autant que le pauvre Albus à force de tenter des incantations. À sa dernière tentative, Adjib se leva par nervosité. Il essuya son front de ses deux mains, insultant l'obscurior qui refusait de se laisser extirper. Colombia le calma, lui disant qu'il vaudrait même mieux éviter d'utiliser trop de magie noire sur le jeune roux. Il avait l'air de déjà bien assez souffrir. Et pour cause. L'obscurior grimpait de son cœur vers son coup à vue d'œil. C'est ce qui le faisait souffrir. À chaque millimètre gagné, Albus le ressentait comme si on lui arrachait la peau.

Gellert était à ses côtés. Il regardait dans le vide tout en serrant sa main, comme s'il se détournait des hurlements de son compagnon. Il avait beau faire comme si ces cris ne l'affectaient pas, qu'il était plus fort que cela, Colombia voyait sa paupière trembler à chaque nouveau cri. Il faut dire que même pour la jeune femme, ils étaient si stridents et paraissaient si inhumain qu'elle avait du mal à garder son sang froid. Même Adjib ne pouvait pas aider Albus. Tout ce qu'ils pouvaient faire, c'est écouter. Rester près de lui et lui parler pour le rassurer, quand ses hurlements leur permettaient d'articuler quelque chose.

À l'entrée de la tante, Colombia vit Gustave passer sa tête pour observer. Il sembla la questionner d'un signe de tête, ce à quoi elle répondit par un oui de la sienne. Gellert demanda aussitôt ce qu'ils préparaient. « Il va écrire à Jerry... Il faut que sa famille sache... » répondit Colombia. Grindelwald ne répondit rien. Il était mal placé pour le faire. Albus n'aurait de toute manière pas pu cacher toute cette histoire à son frère, collant comme il était avec son Albus. Mais cela impliquait que les Dumbledore allaient venir. Ariana serait là. Qui sait comment elle allait réagir face à l'état de son frère, ou même comment son obscurus allait réagir face à l'obscurior.

Soudain, le silence. Albus avait cessé ses plaintes. Inquiet, Gustave refit son apparition dans la tante. Albus allait bien, ou plutôt mieux. L'horrible tâche écarlate s'était enfin immobilisée.

- C'est toi qui a fait ça Adjib ? Demanda Colombia.

- Non j'en ai peur... Répondit le directeur. Si cette chose possède bien une conscience comme Flamel l'a dit, cela veut dire qu'elle peut jouer avec Albus si elle le veut...

- Elle le veut, intervint Gellert, cette chose est au moins aussi écœurante que Katerina.

- Albus ? Comment tu te sens mon grand... ? Demanda la jeune femme d'une voix douce.

- Vide... Répondit Albus dans un faible soupir.

Albus se laissa porté par le sommeil. Malheureusement pour lui, ce n'était que le début de ses peines. L'obscurior avait bien l'intention de prendre possession d'Albus, et pour cela, il lui fallait gagner sa tête. Il devrait grimper jusqu'à son cerveau. Progressivement.


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Godric's Hollow.

Abelforth venait de finir de nourrir le mesprit et sa chèvre. Jerry hallucinait de voir à quel point le jeune homme en prenait soin. Elle faisait partie de la famille, sans vraiment en faire partie. Il n'y avait que lui qui voyait Grincheuse ainsi.

Bathilda préparait le repas au plus grand bonheur de l'ex-garde. Cela lui semblait faire une éternité qu'il n'avait pas senti une odeur si alléchante. Cela le changeait des vivres du refuge. Non pas qu'il s'en plaignait, mais il fallait avouer que de manger toujours la même chose chaque jour et en plus faible quantité à chaque fois, on ne pouvait que rêver mieux. Jerry se sentait presque coupable de pouvoir profiter d'un tel privilège alors que ses camarades continuaient de vivre ce calvaire.

Le plus grand bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant