Abandon (suite)

377 14 6
                                    

Ils se retrouvèrent à l'endroit exact où ils avaient quitté Bathilda. Albus poussa la porte pour annoncer leur retour à la vieille dame. Cependant, personne ne répondit. L'aîné jeta un coup d'œil au rez-de-chaussée. Personne. Les deux frères se dirent qu'elle devait être en train d'écrire à l'étage, dans son bureau. Ils fouillèrent chacune des pièces de l'étage supérieur tout en évitant d'être trop intrusif et d'aller contre l'intimité de leur amie. Albus tomba sur une chambre vide dont le lit, dans un coin de la pièce, était pourtant fait. Mais toujours personne. Il songea au fait qu'elle ait pu se rendre chez lui. Si c'était le cas, il fallait occuper Elphias le temps que l'un d'entre eux aille chercher Bathilda. Ils ressortirent de la maison de cette dernière. Elphias était déjà dehors et, lorsqu'il vit ses deux amis sortir, il se précipita vers eux :

- Albus ! Regarde !

- Quoi ? Qu'il y a-t-il ? S'empressa Albus.

- Là-bas au bout de la rue ! Ne serait-ce pas Bathilda ?

Les deux frères jetèrent leur regard sur l'autre côté du chemin. Bathilda se dirigeait vers eux et semblait pressée. La pauvre bonne femme vacillait, elle n'avait plus l'énergie de sa jeunesse et tentait tant bien que mal de mettre un pas devant l'autre. Elle semblait appeler les trois jeunes gens, bien que ses cris fussent étouffés par son souffle. Elle avait l'air paniquée. Les deux frères ne laissèrent pas leur amie dans son effort interminable plus longtemps et coururent la rejoindre, suivis d'Elphias. Arrivés à elle, ils l'aidèrent à reprendre son souffle avant de se renseigner sur les origines de son état :

- Qu'as-tu Bathilda ? Il s'est passé quelque chose ? Réponds-moi je t'en prix ! Demanda Albus inquiet.

- Al... C'est ta mère... Oh mon grand... Vite... Allez vite rejoindre votre sœur... Dépêchez, vite ! Tenta désespérément d'articuler la pauvre vieille dame.

- Compris ! Elphias, reste avec elle !

Albus ne laissa pas son ami dire le moindre mot et commença une course folle avec son frère en direction de leur maison située un peu plus loin. La porte était entrouverte. Dans son élan, Albus n'opta pas pour la prudence et l'ouvrit entièrement d'un coup d'épaule. Il s'arrêta net en voyant se sœur recroquevillée sur elle-même au pied de l'escalier. Abelforth manqua de bousculer violemment son frère tellement son arrêt fut brusque. Ariana avait son obscurus qui l'entourait, formant comme une tornade lente et menaçante. La jeune fille était encore visible. La chose que les deux jeunes hommes se posèrent en premier, c'était de savoir si leur sœur commençait une crise d'angoisse ou si elle venait d'en sortir. Pour ce faire, il leur fallait juste attendre quelques secondes. Si une crise commençait, l'obscurus ne tarderait pas à tout saccager sur son passage et les jeunes frères ne pourraient intervenir sur le champ. Sinon, l'obscurus se réfugierait petit à petit dans son hôte. Abelforth ferma la porte d'entrée, se préparant au pire. Albus, lui, avança doucement en direction de sa sœur, pensant que sa crise venait de finir, et lui adressa quelques mots :

- Ariana ? C'est moi ma belle. C'est ton frère, Albus, commença-t-il d'une voix douce. Tout ira bien d'accord ? Abelforth est là, juste derrière moi. Il s'arrêta à quelques pas de distance pour voir comment sa sœur réagissait.

- On va s'avancer vers toi, d'accord petite sœur ? Dit Abelforth en rejoignant son frère. Je compte jusqu'à trois, du temps que nous nous avancions vers toi, d'accord ?

Ainsi, le cadet commença à compter. « Un », dit-il en synchronisant son premier pas en avant avec celui de son frère. Il fallait éviter tout geste brusque et ne pas retirer leur attention sur elle. Sinon elle pourrait s'énerver et repartir au quart de tour. « Deux », continua le jeune frère. Ils n'avaient plus le droit à l'erreur, ils seraient trop exposés à l'obscurus et risquerai de ressortir avec des blessures graves, voir pire. Il leur fallait chasser cette pensée car l'obscurial pourrait ressentir leur angoisse et là aussi, provoquer un cataclysme. « Trois... » articula finalement Abelforth. Jusqu'ici, tout se passait pour le mieux : l'obscurus commençait à se reloger dans le corps d'Ariana. Albus prit le bras de son frère pour qu'ils s'accroupissent au même moment. Ils se regardèrent pour savoir qui allait prendre la parole ensuite. Le cadet fit signe qu'il voulait se lancer et se plaça devant son frère. Il posa sa main de manière délicate sur la nuque de sa sœur et prit la parole :

Le plus grand bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant