COSA NOSTRA
(notre cause)
"Ses plumes brûlées sont tombées sur mon corps, sa disgrâce sur mon âme."
POINT DE VUE OMNISCIENT.
Anir est né dans la région du Fezzan, dans le district de Sebha ou Sabha, selon les différentes appellations, en Libye. Il est né au milieu du désert Libyque dans une oasis, en 1993, d'une mère palestinienne et d'un père libyen.
Il n'a jamais connu son père.
A l'âge de deux ans, sa mère et lui sont expulsés de Libye à cause de l'opposition de Kadhafi aux accords de paix israélo-palestiniens d'Oslo. Sans foyer, ils se sont réfugiés en Sicile où la terreur avait sa place. Ils ont traversé la mer méditerranéenne sur un bateau de fortune durant deux semaines pour atteindre Palerme.
Sa mère a vendu l'un de ses reins pour l'équivalent de trois milles euros à Cosa Nostra pour pouvoir se payer le loyer d'une pièce de dix mètres carrés. Elle est décédé six ans plus tard d'une insuffisance rénale alors qu'Anir était âgé de huit ans. Sa mère est morte dans la crasse et les déchets, il n'a jamais oublié les yeux morbides de son cadavre et la froideur de sa peau aussi dure qu'une carapace.
C'était la Mort qui noyait ses yeux et qui rendait ses lèvres pâles.
Il a été ensuite enrôlé dans la mafia sicilienne, en échange d'un repas par jour et d'une paillasse pour la nuit. Anir s'est occupé du trafic de cigarettes à Bonagia dans la banlieue de Palerme après les hausses des prix du tabac. Ce travail de contrebande a duré sept mois, durant lesquels, Anir est devenu plus mature et plus robuste pour un garçon de son âge.
Il a commis plusieurs erreurs comme perdre de l'argent après une transaction, cela lui a valu des claques et des coups de la part d'un sous chef d'une famiglia. Anir n'a pas reçu seulement des coups, il a été témoin d'un meurtre.
Anir se souvient encore de la détonation de la balle de plomb qui a sifflé au dessus de sa tête dans cette ruelle sombre. Il se rappelle de l'homme gisant dans une flaque de sang avec une plaie béante sur le crâne. On aurait pu mettre un doigt dans le trou de sa plaie, son crâne était fendu comme une bûche brisée par une hache.
C'était la Mort qui venait de l'emporter.
Anir n'a pas réagi quand le meurtrier s'est approché de lui, il avait tendu sa grosse main vers le petit garçon qu'il était. Sans réfléchir, Anir l'avait saisie. Cette homme s'appelait Giovanni Pellegrini et il ne pouvait pas être pire que les autres hommes qu'Anir côtoyait au quotidien. Le libyen est parti avec lui pour ne jamais revenir.
Il a quitté une famille pour en retrouver une autre, encore plus stricte, plus dure, plus forte. Corleone était désormais sa nouvelle maison. Il n'était plus Anir le petit garçon fragile à qui sa mère manquait mais un adolescent tenace qui imposait le respect.
Le libyen a grandi ainsi, dans un monde de peur, d'angoisse et de terreur. Il se réveillait chaque matin en n'étant pas sûr de terminer la journée. Anir a fini par comprendre qu'il devait imposer son respect, qu'il devait contrôler les pions au risque d'y perdre son âme et son cœur.
Mais peut-être les avait-il déjà perdu ?
Cosa Nostra* ("notre chose, notre affaire entre nous") : nom par lequel les membres de la mafia sicilienne désignent leur organisation.
Certains faits sont réels comme l'opposition aux accords de paix israélo-palestinien en Libye où 30 000 réfugiés palestiniens ont été expulsés en septembre 1995
Et les régions et les lieux évoqués aussi.
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ᴀɴɪʀ ✓
ActionAnir porte le prénom d'un ange, il ne dira pas un mot. Il suffira d'un regard envoûtant pour que l'ange déchu sème le chaos. Il n'a plus de cœur, il prendra le tien pour exister. La mafia italienne tremble sous son regard polaire. Il ne craint perso...