PART II - NEBULA

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PART II - NEBULA

Le dossier dépasse le juge, il est si petit comparé à la pile de papier qui s'empile devant lui

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Le dossier dépasse le juge, il est si petit comparé à la pile de papier qui s'empile devant lui. Cela pourrait amuser Anir si il ne se tenait pas dans le tribunal de Palerme, les menottes aux poignets alors que son verdict vient d'être annoncé. Anir ne vacille pas sur sa chaise tandis que son monde s'écroule autour de lui.

Un regard derrière son épaule pour observer ses proches. Le parrain a déjà quitter son siège pour se diriger vers la sortie, sans un mot ou un regard vers celui qu'il considère comme son fils et le cœur d'Anir se serre sous le sentiment de la déception. Le libyen ne saurait dire s'il a déçu le parrain ou si ce dernier le déçoit en lui tournant le dos après tout ce qu'il a donné pour cette mafia.

Sa famiglia s'approche de lui. Anir se tient debout entre deux policiers au beau milieu de ses proches attristés. Le libyen n'écoute pas les paroles de Juliano qui le promet de le sortir de ce faux pas. Son cousin n'a toujours pas compris que c'est terminé, qu'ils ont perdu la guerre à partir de la nomination de ce nouveau magistrat qui vient de l'enfermer en prison pour un homicide.

Parmi toute cette agitation autour de lui, le mafieux n'a d'yeux que pour Rosalinda. Les larmes roulant sur ses joues rosées lui déchirent un peu plus le reste de son cœur et il écarte les quelques personnes autour de lui pour qu'elle puisse s'approcher plus près.

- Mi dispiace, déclare le libyen.
(Je suis désolé)

- Pourquoi tu t'excuses, hein ?

- Pour elle, il dit. J'ai rien pu faire.

Rosalinda déglutit difficilement et elle se jette dans les bras du mafieux. Elle le serre contre sa poitrine, elle enroule ses bras autour de sa taille comme pour l'empêcher de s'échapper. Il est bloqué par les chaînes qui verrouillent ses poignets et ne peut pas lui rendre cette étreinte chaleureuse.

- Ne t'arrête pas de prier pour moi, il dit d'une voix tremblante qui se veut assurée.

Les lèvres pincées, Rosalinda hésite mais il secoue la tête pour la  dissuader de l'embrasser. Elle n'en fait rien et ses lèvres se posent sur les siennes en un mélange salé et vanillé. Anir finit par la repousser légèrement pour se détacher d'elle. Ses yeux azurs fixent son visage larmoyants comme pour ancrer chaque trait dans sa tête et il murmure :

- Fais attention à toi, tesoro.

Elle hoche la tête pour assurer qu'elle ne commettra pas de faux pas et elle finit par s'éloigner le bras accroché à celui de sa mère, Luisa. Cette dernière n'a pas manqué de serrer le libyen dans ses bras avant de quitter le tribunal.

- Je veillerai sur elles, assure Juliano en suivant le regard du mafieux.

- Tu peux compter sur nous, rajoute un autre.

Anir se tourne vers les deux seuls hommes qui restent. Juliano et Alejandro se tiennent près de lui, ils portent tous les deux leur regard sur le libyen.

- Je demande une seule chose, dit Anir.

Il s'arrête et tourne la tête pour observer les policiers à quelques mètres de lui. Le mafieux reprend tout bas pour ne pas être entendu par des oreilles indiscrètes :

- Trouvez moi ce traditore.

Ils hochent la tête d'un air grave. Le traître est dans les pensées de chacun d'entre eux à n'importe quel moment en particulier d'Anir qui ne pense qu'à lui pour le tuer. Anir s'apprête à ajouter quelque chose mais il est coupé avant même d'avoir pu ouvrir la bouche.

- Il faut y aller, déclare un policier.

- C'est Palerme, avertit précipitamment Anir à l'attention de son cousin. Ils sont partout.

Juliano approuve d'un signe de tête et le libyen est embarqué vers le fourgon par les deux policiers. Il ne se débat pas, son jugement est terminé, cela ne changera rien à sa peine. Rien n'arrive jamais sans conséquences et sans un coût dans ce monde de brute. Est-ce que la prison le sauvera de ses péchés ?Est-ce que cela suffira à Dieu pour sa rédemption ?

Anir a tant donné et on lui a tout arraché au court de sa vie. Sa fille s'est noyée dans la piscine de sa propre demeure. Quelqu'un l'a poussée volontairement à l'eau et quand le mafieux a récupéré son corps inerte et gonflé, c'était trop tard. Il n'a rien pu faire pour la sauver.

Voilà le prix qu'il paie pour être un mafieux.

Un cœur de pierre qui bat dans sa poitrine. Il doit être si froid et si insensible. Pour y arriver dans ce monde, il faut être habiter par des démons et vivre sa vie de façon impitoyable. Il faut être capable de se lever face à l'adversité et de lâcher la bête qui sommeille.

Mais Anir ressent un état d'impuissance en voyant la porte de sa minuscule cellule qui se referme sur lui. Sa vie est en train de s'échapper de ses doigts tel un fleuve qui se jette dans la mer et il ne peut rien faire. La dernière lueur d'espoir dans ses yeux s'éteint. Elle se meurt comme la fin de l'hiver dans un doux cri silencieux.

Mais reviendra-t-elle ?

Mais reviendra-t-elle ?

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ᴀɴɪʀ ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant