CHAPITRE 9 - famiglia

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FAMIGLIA

(famille)

POINT DE VUE OMNISCIENT

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POINT DE VUE OMNISCIENT

Au début, ils étaient une seule famiglia. Il a fallu se séparer et défaire tous les liens unissant chaque homme. Tout ça pour se retrouver dressés les uns contres les autres. Une famiglia contre une autre, chacune faisant de l'ombre à l'autre au sein de la même organisation criminelle. Palerme contre Corleone.

Un traditore.

La brune froisse le papier dans sa paume et relève la tête vers Anir. Ce dernier sonde ses propres pensées à la recherche de cet homme qui a pu les trahir ou qui est prêt à le faire pour une cause qu'il croit noble. Une mauvaise herbe a poussé parmi eux, au sein même de sa propre famiglia.

Le regard polaire du mafieux dévie par dessus l'épaule de Rosalinda. Elle se tourne dans la direction fixée et son sang se glace, un homme se tient dans l'encadrement de la porte, un flingue pointé vers Anir. Il tient fermement la crosse de son arme, comme s'il avait peur qu'elle s'échappe de sa main tremblante.

- Fallo ora, ordonne Anir.
(Fais le maintenant)

Lorenzo de Luca lui avait répété les mêmes paroles quand il s'apprêtait à tuer pour la première fois. L'homme paraît hésitant, son front est humide sous l'effet de la peur qui le paralyse. Le libyen ressent son désarroi et il en profite en continuant :

- Tu tueras un homme. Il n'y a rien de pire qu'on puisse faire dans notre monde. C'est pire qu'un viol. Tu tueras un homme et tu seras pas puni pour ça.

Anir a les yeux rivés dans ceux de son adversaire, il ne le lâche pas du regard et, d'un geste de la main, il ordonne à Rosalinda de se décaler de la ligne de tir.

- Je... je... veux savoir, bégaie l'homme.

- Qu'est-ce que tu veux savoir ?

Son doigt frôle la gâchette tandis qu'Anir glisse lentement sa main sous sa veste pour récupérer le beretta dans son holster.

- Il a dit que t'avais tué mon frère à Marrakech, continue l'homme.

- Tu ne me connais pas, soulève Anir. Comment tu peux savoir que je suis bien le meurtrier que tu cherches, en ne m'ayant jamais vu avant ?

La main du libyen frôle son holster vide, il est démuni de son pistolet semi automatique. Le métal froid n'est pas présent pour rassurer Anir, il l'a oublié dans la boîte à gants de la voiture. Il continue de fixer son agresseur dans les abysses de ses yeux et ne montre aucune peur sur son visage malgré l'absence de son arme.

- Il a dit que je ne pouvais pas te rater avec ta gueule d'ange.

Il porte son index sur sa propre joue, en désignant ainsi la cicatrice qui marque le visage d'Anir.

- Qui t'a dit ça ? s'intéresse le libyen en cherchant à connaître le nom du traître.

- Ça ne te regarde pas.

Anir avance d'un petit pas et son agresseur braque son flingue en lui ordonnant de ne pas bouger. La colère étire son visage en quelque chose de monstrueux, on dirait un chien enragé.

- Je l'ai bien tué, admet Anir avec un petit rictus.

Il n'en faut pas plus. L'homme presse la gâchette, la petite bille de plomb siffle et vient se loger dans le mur. Le tir est passé à quelques centimètres de la tête du libyen, et, il n'a même pas tremblé au contraire de Rosalinda qui a chancelé face au bruit de la détonation.

Anir bondit sur son adversaire qui n'a même pas eu le temps de presser une nouvelle fois la gâchette. Les deux mafieux tombent au sol, Anir prend le dessus de la mêlée tout en le désarmant de son arme. Son adversaire n'a pas le temps de réagir que le libyen a déjà touché sa mâchoire. Anir le surprend par sa carrure plus frêle. Les coups partent, ses oreilles sifflent sous l'effet de l'adrénaline.

Anir détourne l'attention un court instant, le temps de jeter l'arme, hors de portée de son ennemi. Ce dernier en profite et il reprend le dessus en plaquant Anir contre le sol. Sa tête claque sur le carrelage dans un bruit sourd, il est assourdi. Un coup part dans son nez et un craquement sec lui annonce que son cartilage vient de se casser. Il a du mal à respirer à cause du sang qui bloque sa gorge, il étouffe.

La vue du libyen commence à se brouiller alors qu'il est à la merci de son adversaire et de ses coups. Ces dernières pensées se tournent vers sa famiglia. Giovanni dans cette ruelle sombre de Palerme lui tendant sa main. Sa petite fille posant son regard azur sur lui pour la première fois. Le sourire de la brune.

Une détonation.

Une douleur effroyable brise ses côtes et lacère sa poitrine. Il ne veut ni tombeau, ni cérémonie mais que son corps soit brûlé par des flammes ardentes. Il veut brûler jusqu'à l'os cet être qu'il a été pour empêcher au grand mal qui l'habite de se propager dans le monde. Il veut empêcher à la vengeance qui coule dans ses veines de continuer. Il veut exterminer ce grand mal jusqu'à la racine.

Anir se sent déjà partir loin comme sa mère avant lui. Il inspire profondément, il est difficile de se dire que cette bouffée d'air là sera la dernière et que tout s'arrêtera à cet instant. Son rappel à Dieu. Il s'imagine devant la barre expirant ses crimes, ses pêchés pour tenter de purger son âme empoisonnée.

Que les Enfers le brûlent.

Que son Dieu se venge.

Que la Mort l'attrape.

Il a déjà pactisé avec ses démons alors peu importe ce qu'il se passera.

Il est enfin prêt.

ce chapitre est clairement mon préféré voilà

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ᴀɴɪʀ ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant