ÉPILOGUE

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Rosalinda est trop impressionnée par la présence imposante du libyen

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Rosalinda est trop impressionnée par la présence imposante du libyen. Elle a oublié à quel point il est grand, ses cheveux noirs tombent toujours sur son front. Il a les mains dans les poches, un air impassible fixé sur le visage alors que sa tête est sur le point d'exploser. Rosalinda ne parvient pas à le lire, il ressemble à une armoire de glace impénétrable.

Elle distingue le pli, sous sa veste de costume, qui indique qu'il porte une arme à feu, sûrement son beretta s'il n'a pas changé ses habitudes. Ses yeux continuent de l'analyser de haut en bas, Anir est toujours aussi svelte et elle voit qu'il n'a pas repris les kilogrammes perdus lors de son détour en prison.

- Tu veux me faire une fouille au corps ou tu vas me laisser rentrer ? Dit-il en tirant dans sa cigarette.

Anir la déstabilise, elle s'arrache de son état d'observation et paraît hésiter à le laisser rentrer dans la demeure familiale mais elle s'abstient. Le cœur du libyen se froisse quand il comprend qu'il n'est plus qu'un simple étranger à ses yeux.

- Même les new-yorkaises sont plus accueillantes que ça, il soulève avec un petit rictus.

- Je ne m'attendais pas à te revoir ici.

Un silence s'installe durant lequel ils s'observent un peu plus. Ils sont troublés de se voir, les souvenirs ravivés sont ardents dans leur poitrine douloureuse. Elle a perdu les traits qui lui restaient de son adolescence, moins pure, moins naive.

- On dirait que je me tiens face à mon père, lâche le libyen. Tu me regardes de la même manière, tu as cette même lueur d'inconnu dans les yeux, comme si tu ne me reconnaissais plus.

- Ton père...

Il hoche la tête montrant qu'il ne souhaite pas s'éterniser sur le sujet plus longtemps. La hache de guerre n'est pas enterrée et ça ne regarde pas plus la femme qui se tient devant lui, en le considérant comme un vulgaire étranger.

- Ca fait si longtemps.

- Sept ans.

Sa voix suave la fait tressaillir. Au fur et à mesure qu'elle l'observe, Rosalinda arrive à distinguer sa nervosité, traduite par un pli qui barre son front basané.

- Pourquoi être revenu maintenant ? elle demande.

- Un message urgent de Juliano, déclare le libyen sans grande conviction au vue du calme qui règne ici.

- Sinon tu ne serais pas revenu, hein ?

Sa voix sonne comme un reproche. Anir la fixe, il analyse la situation pesant le pour et le contre, le mafieux finit par répondre :

- Il y a beaucoup de choses aux US qui retenaient mon attention.

- Plus que ta propre famiglia ?

- Elle a l'air d'aller bien, surtout le gamin.

Rosalinda baisse les yeux signe qu'il a touché un point sensible. Elle se sent soudainement moins à l'aise, ayant peur des mots crus qu'il pourrait prononcer à son égard. Il s'en rend compte et le libyen reprend plus doucement :

ᴀɴɪʀ ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant