CHAPITRE 10 - polizia

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POLIZIA

(police)

POINT DE VUE OMNISCIENT

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POINT DE VUE OMNISCIENT.

Le reflet de son âme empoisonnée, celle d'un ange, constellée par la noirceur de ses démons, s'étend devant ses yeux azurs. Une vison blanche parsemée de points rouges s'offre à lui comme un miracle auquel il ne croyait pas. Anir n'a jamais trouvé le plafond blanc aussi beau qu'à cet instant. Il passe une main sur son visage maculé d'un mélange visqueux de son propre sang et de celui du corps, sans vie, qui écrase sa cage thoracique.

Même Dieu ne peut pas le tuer.

Anir se releve avec difficulté, il doit s'extirper de sous le cadavre de son agresseur. La pièce vacille autour de lui. Il porte sa main sur l'arrière de son crâne et il constate qu'il saigne. Quand la chambre finit par arrêter de tourbillonner, il aperçoit Rosalinda qui se tient non loin de lui. Elle a le regard planté sur le cadavre qui gît près de la porte, l'arme du crime toujours dans sa main.

Il porte un regard différent sur la jeune femme, un regard inquiet et fier. Pendant tant d'années, sa famille a muselé Rosalinda comme pour enfermer cette partie d'elle qui coule dans ses veines. C'est la première fois qu'elle est impliquée directement dans les crimes qui les lient à leur organisation. Elle détache ses yeux du corps inerte et inspecte sa robe en satin rouge couverte de taches de sang.

- J'aimais bien cette robe, elle reconnaît d'une voix morne.

Elle relève enfin la tête pour planter son regard dans celui du libyen et elle bredouille doucement :

- Est-ce que ça en valait la peine ?

- C'est à toi de décider ce qui est juste ou pas.

- Il voulait s'en prendre à notre famiglia. Il voulait s'en prendre à toi.

Le cœur d'Anir se gonfle sous l'effet de ses paroles. Il voudrait la prendre dans ses bras, la serrer fort contre les lambeaux de son cœur brisé mais le hurlement strident des sirène l'interrompt en plein mouvement. Ses yeux sont toujours fixés sur la brune, Rosalinda réalise en même temps que lui dans quel piège ils sont tombés. Elle baisse les yeux sur l'arme qu'elle tient encore dans sa main comme terrifiée par ce qu'il pourrait se passer.

Sans un mot, Anir récupère l'arme du crime que tient la jeune femme. Il l'essuie avec sa chemise avant de la glisser dans son holster en prenant bien soin de laisser traîner ses doigts dessus.

- Déshabille-toi vite et prends une douche, il ordonne.

Elle s'exécute. Sa robe tombe au sol et elle disparaît dans la salle de bain. Anir se tourne vers le corps qui gît dans une flaque de son sang et de celui d'Anir. La tête du libyen va exploser alors qu'il réfléchit rapidement, Rosalinda se tenait juste à côté du lit. La trajectoire de la projection de l'hémoglobine ne va pas passer inaperçue à la morphoanalyse.

- Qu'est-ce que tu fais ?

La brune est réapparue changée et propre. Il ne répond rien et il récupère les nombreux vêtements de la brune éparpillés sur le sol. Rosalinda le suit tandis qu'il descend jusqu'aux sous sol où se trouvent les cuisines. Le mafieux se déplace entre les comptoirs, il ouvre un ancien four à pain où des braises crépitent encore. Il jette les vêtements de la brune à l'intérieur.

Le mafieux ouvre un placard pour en sortir un petit bidon d'essence, caché par là. Il remonte à l'étage et déverse le liquide nauséabond dans la chambre sous les yeux ébahis de la brune. Il jette le bidon au milieu de la pièce et dégaine son briquet marqué de ses initiales de sa poche.

Son doigt presse le briquet. Une étincelle. Il jette le petit objet métallique dans la chambre depuis le couloir. La pièce s'embrase sous ses yeux et il déclare :

- Tu ne sais rien. Tu n'as rien vu. Tu t'es changée en rentrant de la communion et tu es restée dans le jardin avec Alejandro.

- Mais Alejandro...

- Il aura la même version que toi, assure Anir. Il n'a rien fait de la soirée depuis notre escapade de blanchiment d'argent.

Elle s'avance pour le prendre dans ses bras mais le libyen l'arrête. Il est couvert du sang du meurtre et il ne faut pas qu'elle soit mêlée à cela. Les yeux de la brune s'emplissent de larmes quand elle réalise ce qu'il vient de faire pour elle. Anir hausse simplement les épaules, un petit sourire étire son visage et il déclare :

- Il y a des choses que je fais pour la famiglia et il y en a d'autres que je fais par amour.

Les sirènes s'approchent et quelques minutes plus tard le mafieux est embarqué sous les lumières bleutées de la police. Il se retrouve, les menottes aux poignets, dans une petite pièce de garde à vue. Le policier aux cheveux grisâtres se gratte la barbe tout en fixant Anir.  

- Votre nom, prénom.  

Le policier lui demandera ensuite son lieu de naissance, puis son adresse et son travail. Ça commence toujours de la même manière. Anir ne répond rien et l'homme insiste encore une fois avec un peu plus de fermeté dans la voix.

Une tasse fumante, posée sur la table qui les sépare, dégage une odeur nauséabonde de café bas de gamme. Anir se tient sur cette chaise depuis des heures et il n'a toujours pas décroché un seul mot face aux questions des divers policiers qui défilent sous ses yeux polaires. Leur manque de patience fait sourire le libyen, la porte s'ouvre. Un autre policier entre et il pose la même question.

- Votre nom, prénom.

Aucune réponse. Un coup s'abat sur la tempe du mafieux et la question est renouvelée encore. Le libyen est impressionné par l'assurance de ces policiers. A croire qu'ils ne savent pas ce qu'ils risquent à se frotter à la famiglia des Pellegrini et au fils adoptif du parrain de Cosa Nostra.

Anir est peut être clément avec eux. Il ne fait aucune menace à leur encontre car il n'a pas envie que ses hommes perdent leur temps à menacer les gosses de ces policiers imprudents à la sortie de l'école. Le mafieux finit par se lasser de ce jeux ridicule de qui craquera en premier entre eux, il finit par dire :

- Je ne parlerai pas sans mon avocat.

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ᴀɴɪʀ ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant