PADRINO
(le parrain)
"Devenir quelqu'un pour exister"
2003
POINT DE VUE OMNISCIENT
Anir épluche des légumes divers et variés avec un couteau alors que ses yeux polaires scrutent tous les déplacements. Depuis son tabouret, situé dans le sous sol, Anir peut surveiller la porte d'entrée et la porte de service de cette vieille maison. Il pourrait s'échapper si facilement, au moindre signe de danger et personne ne pourrait le retrouver. Il pourrait disparaître dans la nature, s'enfuir de cette maison et quitter cette ville.
Corleone ne vaut pas mieux que Parlerme selon lui. La seule différence est la famiglia dans laquelle il se trouve. Elle est plus respectueuse, plus forte comme si il ne lui était rien arrivé de mal jusque là.
Il y a ce mafieux dehors qui parle, c'est lui qui a tué le chef d'interception d'Anir alors que le jeune libyen devait lui rendre l'argent récolté des cigarettes à Palerme. Ses cheveux châtains sont tirés en arrière en une queue de cheval et il est habillé d'un élégant costume. Anir sait que ce mafieux est le chef. Cela se voit à sa posture assurée et à la manière dont il parle au blond qui est avec lui.
Anir est fatigué de rester dans ce sous sol, il est fatigué de devoir éplucher et trier les légumes depuis son arrivée. Il pose son couteau sur la table et jette sa pomme de terre dans le bassine d'eau avec rage. Le libyen bondit sur ses pieds et il ouvre la porte de service pour aller parler avec ce mafieux. Un des cuisiniers lui hurle de revenir ici mais Anir ne fait rien.
Il traverse la cours en graviers et avance d'un pas énergétique du haut de ses dix ans. Anir s'arrête devant le mafieux qui discute toujours avec le blond. Les deux hommes ne le remarquent même pas, Anir toussote légèrement pour attirer l'attention du plus âgé :
- Mi scusi signore...
(Excusez moi monsieur)- Qu'est-ce que tu fais, gamin ? Retourne travailler, ordonne le blond.
Anir relève son regard vers cet homme qui soutient son regard. Il n'aime pas le ton qu'il vient d'employer pour lui parler, il rétorque :
- J'aime pas ce travail.
- On s'en tape que tu n'ai...
- Lorenzo.
Le vieux vient d'interrompre le blond, qui n'a même pas la vingtaine, en plein milieu de sa phrase. Il toise Anir avec un petit sourire amusé sur son visage éreinté par le temps et demande :
- Qu'est-ce que tu veux petit ?
- Je veux avoir une place, et pas dans le sous-sol, dit le libyen.
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ᴀɴɪʀ ✓
ActionAnir porte le prénom d'un ange, il ne dira pas un mot. Il suffira d'un regard envoûtant pour que l'ange déchu sème le chaos. Il n'a plus de cœur, il prendra le tien pour exister. La mafia italienne tremble sous son regard polaire. Il ne craint perso...