CHAPITRE 8 - traditore

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TRADITORE

(traître)

POINT DE VUE OMNISCIENT

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POINT DE VUE OMNISCIENT

Anir dégage une prestance naturelle, son sourire arrogant fait tomber toutes les femmes à ses pieds. Ses cheveux noirs, toujours emmêlés, avec quelques épis sur le sommet de son crâne, lui donnent un air enfantin qui disparaît bien vite quand on croise son regard. Ses yeux sont d'un bleu froid, le genre de bleu que l'on retrouve en observant des lacs gelés en Alaska.

L'agente immobilière est déstabilisée depuis que les deux mafieux sont arrivés, pile à l'heure donnée, pour visiter ce large salon de coiffure en plein milieu du centre commercial. Ils sont vêtus d'un costume noir, coûtant sans aucun doute plus qu'un mois de salaire de la blonde. Elle vient tout juste de débuter la présentation du bien immobilier qu'Anir l'interrompt de sa voix rocailleuse :

- On peut payer en cash ?

L'agente écarquille les yeux, déstabilisée par sa question. Elle n'a pas encore commencé la visite et annoncé le prix, c'est inhabituel venant d'un potentiel acheteur, encore plus de payer en argent courant.

- Oui, elle répond avec hésitation.

Anir lance un regard entendu à son homme. Ce dernier s'avance, tout sourire, vers l'agente immobilière. Il lui demande de lui montrer les locaux, ils s'éloignent tous les deux. Le libyen reste seul dans la pièce principal, il parcourt les vasques des shampoing d'un regard suspicieux.

Il écoute Alejandro poser des questions ; sur les revenus mensuels tirés par les anciens propriétaires, les raisons de la vente. La blonde répond du tac au tac, elle connaît son travail sur le bout des doigts mais ses réponses importent peu.

- À quel nom dois-je mettre le nouveau propriétaire ? finit-elle par interroger.

Alejandro lance un coup d'œil au libyen. Il hausse les épaules puisque cela n'a pas vraiment d'importance aux yeux de leur organisation. Le blanchiment d'argent est une stratégie économique bien particulière notamment celle de l'achat de biens au comptant. Sa famiglia achète des biens qu'elle utilisera tout en gardant une distance en les enregistrant ou en les achetant sous le nom d'un associé.

- Ça sera au nom d'Alejandro Totti, déclare l'homme du libyen.

Anir fait un signe à son ami, signifiant qu'il le laisse gérer le dossier avec la demoiselle. Le mafieux quitte le salon de coiffure d'un pas pressé puisqu'il est déjà en retard pour la fête en l'honneur de la communion d'une petite. Anir déteste bien ces événements mais Rosalinda tient à ce qu'il soit là pour maintenir les liens familiaux.

La famiglia avant tout.

Que la mafia l'épouse tout entier, si ce n'est pas déjà le cas, pense Anir au volant de sa voiture. Il se gare devant la salle louée pour l'occasion, il range son beretta dans la boîte à gants puis récupère un paquet cadeau sur la plage arrière. Il quitte son véhicule et pousse les portes de la salle des fêtes où la musique bat son plein.

ᴀɴɪʀ ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant