CHAPITRE 6 - rosalinda

364 22 8
                                    

ROSALINDA

POINT DE VUE OMNISCIENT

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


POINT DE VUE OMNISCIENT

Anir arrête la voiture devant la grande allée en gravier, sa poigne sur le frein à main, il inspire profondément avant de claquer la portière. L'ombre du libyen se déplace vers la maison. Il fait signe à deux hommes se tenant devant la grande demeure familiale, ces derniers ouvrent la porte et Anir entre dans le grand hall. Tout en avançant, il allume une marlboro et soupire délicatement la fumée grisâtre.

Des discussions lui parviennent derrière la porte, il fait coulisser cette dernière et rentre dans le salon où des canapés en cuir véritable sont disposés, ils sont occupés par les membres de la famiglia. Les yeux polaires d'Anir parcourent la pièce et s'arrête sur la brune. Ses lèvres fines et rosées boivent une coupe de champagne français hors de prix. Elle relève le regard, ses prunelles chocolats croisent celles du libyen. D'un geste gracieux, elle pose son verre sur la table basse et s'approche d'Anir.

- Tu t'es souvenu de mon existence, dit-elle doucement en posant ses lèvres sur la joue de l'homme.

Elle ne porte aucune importance à l'absence de réponse du libyen, ça en devient presque une habitude. Elle attrape la cigarette, coincée entre les lèvres du mafieux et l'écrase dans un cendrier posé sur un meuble. Anir ne lui prête aucune attention, il scrute la pièce et parcourt chaque visage rempli de tristesse par la disparition tragique de Marco. Le libyen, lui, est indifférent, il a appris à ne plus rien ressentir face à la mort.

Il ne remarque même pas que la brune passe ses mains sous la veste de son costard. La chaleur de sa peau traverse la chemise blanche d'Anir, elle remonte ses mains plus haut au niveau de ses épaules. Elle retire le Beretta de son holster et le pose également sur la commode sous le regard méfiant de l'homme qui se tient devant elle.

- Tu n'en as pas besoin, murmure-t-elle. Tes hommes sont partout dans cette maison, à me suivre comme des toutous, jusque dans ma chambre.

Elle lève les yeux au ciel avec un air théâtral. Un petit rictus étire ses lèvres et elle ajoute :

- Tu sais, je pourrai les inviter à entrer dans ma chambre et dans mon lit... à force d'être si proches de moi toute la journée...

Anir soupire et retire les mains qui étaient posées sur son torse, il saisit le menton de la brune avec ses doigts et soutient son regard. Il peut voir les larmes qui perlent au coin de ses yeux, malgré ses paroles provocatrices, il sait pertinemment qu'elle ne les pense pas. Anir murmure :

- J'espère que tu ne perdras pas cette ombre qui te suit du matin au soir, Rosalinda.

Il essuie les larmes qui perlent sur ses joues.

- Le jour où cela arrivera, tu seras dans le tombeau familial avec Marco alors évite de faire faux bond à mes hommes,  avertit Anir avant de déposer un baiser sur son front.

Anir récupère son Beretta sous les yeux de tesoro. Il rejoint Luisa, cette dernière lui fait une brève accolade, elle dit d'une voix éraillée :

- Ils sont dans le bureau.

Le libyen hoche la tête puis disparaît dans la pièce à la lumière tamisée. Il referme la porte derrière lui, où Giovanni et Juliano attendent. Anir traverse le bureau pour se diriger vers le mini bar dans un coin de la pièce. Il remplit trois verres d'alcools et les sert aux deux mafieux.

Giovanni occupe, comme à son habitude, le fauteuil situé derrière le bureau. Anir, quant à lui, est près de la fenêtre, il préfère suivre les mouvements extérieurs à la maison. Sa méfiance prend toujours le dessus malgré que la demeure soit protégée par une dizaines d'hommes, il préfère surveiller les allées et venues de tous, caché derrière les rideaux.
Juliano, lui, est assis sur une chaise devant le bureau. Il joue nerveusement avec la chainette en argent accroché autour de son cou. La chaise vide à ses côtés rappelle inévitablement l'absence de Marco.

- Rosalinda ne veut pas partir, lâche soudainement le libyen.

Il lui a proposé de s'envoler pour les États Unis et de parcourir les rues de New York en attendant que la situation se tasse. La brune n'en a rien fait, elle a embarqué sur le bâteau et Rosalinda souhaite y rester jusqu'à son naufrage.

Anir s'apprête à continuer mais là porte du bureau s'ouvre sur un homme pâle, ses cheveux blonds bouclés retombent sur son front. Un air arrogant est accroché sur sa face. Anir ressent un profond agacement quand ce dernier vient s'installer confortablement sur la chaise libre face au bureau. Sa voix méprisante s'adresse à Giovanni :

- Tu m'avais demandé ?

Le parrain hoche la tête alors que Juliano et Anir fixent la scène complètement dépassés par les événements.

- Tu assures la sécurité de Luisa et de Rosalinda avec tes hommes, à partir d'aujourd'hui.

Le blond lance un sourire arrogant à Anir. Les poings du libyen se crispent et il dit :

- Lorenzo, on a pas besoin de toi ici.

Les hommes d'Anir sont déjà sur le coup. Il n'a pas besoin de Lorenzo De Luca pour protéger sa famiglia.

- À croire que si, répond Lorenzo avec un sourire malicieux. Marco est mort car tes hommes n'ont pas...

- Ça suffit !

La voix de Giovanni a tranché. Anir et Lorenzo continuent de se fusiller du regard, la haine qu'ils portent l'un contre l'autre n'est pas nouvelle. Depuis leur première rencontre, Lorenzo a méprisé le petit garçon de dix ans qu'était Anir.

- Il y a autre chose où tu as besoin de moi ? s'enquiert Anir au près du parrain.

- Tu as fait ce que je t'ai demandé ?

- Il est mort.

Le parrain approuve, il effectue un petit signe de la tête pour assurer à Anir qu'il en a terminé avec lui et qu'il peut partir. Le mafieux traverse la pièce jusqu'à la porte, il s'arrête à mi-chemin devant Lorenzo assis sur sa chaise. Ses yeux polaires le toisent avec mépris et il lui murmure tout bas :

- Je sais que tu détournes le pizzo*, je t'ai à l'œil alors reste à ta place.

Pizzo* = forme de racket pratiqué par la mafia envers les commerçants locaux, c'est une mise en règle en échange d'une « protection » par la mafia qui défend les entreprises et règle les conflits

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Pizzo* = forme de racket pratiqué par la mafia envers les commerçants locaux, c'est une mise en règle en échange d'une « protection » par la mafia qui défend les entreprises et règle les conflits

ᴀɴɪʀ ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant