PART I - NOX

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Ses yeux polaires ont un éclat luisant de monstruosité

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Ses yeux polaires ont un éclat luisant de monstruosité. Le démon vivant à l'intérieur de lui s'est réveillé. Il peut sentir cette force qui se déploie dans son organisme, cette rage indomptable présente dans ses veines. Ses poings s'abattent sur sa victime. Le libyen ne compte même plus les coups qu'il donne. Ses cheveux noirs comme l'ébène tombe sur son front et sa chemise est tachée de sang, ce n'est pas le sien mais celui de l'homme qui gémit à ses pieds.

- Lei è mia, il dit en se redressant.
(elle est mienne)

La musique s'est arrêtée depuis longtemps, seuls les gémissements de douleur raisonnent dans la boîte de nuit et les sanglots de la brune vêtue d'une robe moulante hors de prix. Un homme apparaît soudainement et s'approche du mafieux dont le regard ne quitte pas sa victime. Il hésite un instant à toucher le libyen mais recule d'un pas prudent avant de se confondre en excuses, en baissant la tête :

- Ci scusi signore, ce client est un ignorant, il ne savait pas.
(excusez nous monsieur)

Anir considère un instant le directeur de la société festive et ne répond rien. Son regard polaire circule sur toutes les personnes présentes qui portent leur attention sur lui, il s'arrête sur la brune qui se tient à quelques mètres. Elle a le regard rivé sur l'homme qui a arrêté de bouger définitivement. Anir essuie ses mains avec un mouchoir en papier qu'il jette par terre. Il s'approche du directeur de la boîte et lui murmure à l'oreille :

- Si cela venait à sortir d'ici...

- Je ne vois pas de quoi vous parler, signore Pellegrini, assure l'homme.

Anir hoche la tête puis tend sa main vers la brune. Cette dernière attrape sa main imbibée de sang, elle tremble de tout son corps. Elle est effrayée par cet homme, sa main glisse dans la sienne à cause de toute cette hémoglobine. Les nombreux meurtres relayés dans les médias non élucidés sont commis par l'homme face à elle, Rosalinda a déjà vu des images de leurs visages déchiquetés et de leur crânes troués mais elle n'a jamais assisté à ces crimes jusqu'à aujourd'hui.

Sa famiglia a toujours souhaité la préserver de ses crimes et de toutes les activités qui sont liées à leur organisation. Ses deux frères et son père sont des mafieux, son fiancé en est un aussi. Elle fixe le libyen qui avance parmi le monde présent pour quitter la discothèque. Sa chemise est tachée, ses mains sont imbibées de sang, il est décidément le pire de tous.

Pourtant elle éprouve pour lui un profond respect depuis qu'elle le connaît. Elle en est même venue à avoir de l'affection pour lui, elle effectue une pression de la main ce qui fait tourner la tête du libyen dans sa direction. Cet homme est mort par sa faute, elle a été trop stupide pour lui adresser la parole par simple politesse.

- Je suis désolée, elle lâche finalement quand ils parviennent à sortir de la boîte.

Une larme perle de nouveau au coin de ses yeux. Anir hoche la tête comme seule réponse, il ne parle pas beaucoup excepté pour donner des ordres, elle a réussit à s'y faire. Il allume une cigarette et expire un nuage de fumée. Il scrute la ruelle sombre à gauche puis à droite, comme pour s'assurer que personne ne les suit à travers Corleone.

- On rentre à pied ? gémit la brune en sentant la douleur qui paralyse ses jambes.

Le libyen ne répond rien. Seul un nuage de fumée s'échappe de ses lèvres.

- Alejandro peut venir nous chercher..., elle propose timidement.

Anir se tourne vers la brune, il lui lance un regard glacial. Il déteste qu'elle prenne la parole pour des choses futiles surtout concernant ses hommes, Alejandro n'est pas disponible. Le libyen est crispé, la brune se demande si c'est seulement parce qu'il vient de tuer un homme. Elle se doute qu'il y a quelque chose d'autre pour qu'il soit autant contrarié au point d'allumer une deuxième cigarette et d'accélérer le pas.

- Qu'est ce qu'il se passe ? elle demande inquiète.

- C'était un de leurs hommes, lâche soudainement le libyen.

La brune déglutit finalement. Il n'est pas mort par sa faute, elle est décidément trop idiote. Cet homme venait de Palerme. Des centaines de questions affluent dans l'esprit de Rosalinda. Elle s'arrête et dit :

- Tu savais avant de venir...

- ..

Elle se sent blessée, la proposition de sortie du libyen était pour le business. Rosalinda est décidément trop idiote, il ne fait pas cela pour passer du temps avec elle, cette soirée a été proposée pour les affaires.

- Réfléchis tesoro, lâche Anir agacé. Tout le monde te connaît, personne n'oserait s'approcher de toi. Tu avais ton alliance, cet homme n'est pas venu par hasard.

Elle se souvient maintenant. Il s'est approchée d'elle, lui a proposé un verre qu'elle n'a pas pu refuser et il avait cette drôle de manière de tenir son coude gauche serré contre ses côtes pour dissimuler son flingue.

- Parlava di Marrakech ? demande le mafieux.
(Est ce qu'il a parlé de Marrakech ?)

Rosalinda fronce les sourcils, l'homme a parlé de ses vacances en disant qu'il souhaitait partir dans cette ville pour quelques semaines.

- Un ami lui a proposé de venir -elle s'arrête avant de comprendre- Qu'est ce que tu as fait à Marrakech ?

Ani, son fiancé, est revenu deux jours plutôt du Maroc. Il était parti pour les affaires et le libyen est revenu deux jours plutôt que prévu, à la grande surprise de toute la famiglia. Le libyen attrape la main de la brune puis reprend sa marche pour rentrer à la casa.

- Anir...

- Ils cherchent un corps. Il est au fond de la méditerranée, quelque part dans le détroit.

La brune déglutit. Le libyen se tourne vers elle, ses yeux bleus brillent avec intensité et sans un mot, Rosalinda effectue un signe de tête.

Elle a compris.

Pas un mot. À personne.

 À personne

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Hihiii

ᴀɴɪʀ ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant