CHAPTRE 3 - cocaina

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COCAINA

(cocaïne)

L'effet de la cocaïne est dévastateur

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L'effet de la cocaïne est dévastateur. Il paralyse son corps et obscure sa vision. Toutes les lumières des feux sont troubles, il ne distingue à peine les panneaux de circulation. Ses réflexes fonctionnent au ralenti et il peine à arrêter sa voiture sur l'allée en graviers de la maison.

Quand il ouvre la portière pour quitter le véhicule, sa tête tourne et il ne parvient pas à rester debout sur ses deux jambes. Il tombe par terre avant de rire à gorge déployée au beau milieu de la cour. Il finit par apercevoir cette ombre sortie tout droit de l'obscurité entre les phares de la voiture, et, qui s'approche de lui.

Un autre de ses démons, il frissonne de peur. Son ombre se penche vers lui pour regarder son visage, peut être aspirer son âme. Il ne peut fuir, un autre de ses cauchemars où il ne peut courir face à Dio.

Luisa entrouve les paupières du libyen dévoilant une pupille dilatée, elle se tourne vers une seconde personne et articule des mots que le libyen ne peut saisir.

- Mon dieu, regardez l'état de la voiture, murmure une voix étouffée.

Tout s'agite autour de lui, son corps est soulevé par des mains baladeuses. Il aimerait leur hurler d'arrêter de le toucher mais aucun son ne dépasse ses lèvres. C'est comme si tout les muscles de sa langue s'étaient relâchés, il ne peut parler.

Sa tête se balance de gauche à droite au rythme des pas, tout est flou. Il distingue à peine les escaliers que viennent de franchir les personnes qui le portent vers l'étage pour l'installer dans un lit.

Anir n'a pas le temps de fermer les yeux et de se laisser emporter par cette planitude paradisiaque que la lumière blanche s'allume au plafond. La vision du libyen s'acclimate difficilement et les traits du visages devant lui sont flous. Pourtant, il ne lui est pas difficile de reconnaître la silhouette de Giovanni s'approchant de lui.

- Allez, on se lève gamin, tonne-t-il.

Anir se redresse, le corps tremblant face aux effets dévastateurs de la cocaïne. Son cerveau fonctionne au ralentit, il a du mal à assimiler les paroles du parrain qui le guide et qui l'aide à se lever.

Les bras dessus-dessous, les deux hommes avancent péniblement jusqu'à la salle d'eau. Giovanni retire ses vêtements, le laissant nu comme un vers. Bien rapidement, il finit dans la baignoire où le parrain l'asperge d'eau glaciale sous les protestations et les hurlements de Anir.

- Est-ce que tu as conscience que tu as faillit y rester ? tonne le parrain en coupant le jet.

C'est seulement gelé jusqu'aux entrailles qu'Anir effectue sa descente, la chute est brutale et des mots s'échappent de ses lèvres tremblantes :

- Qu'est-ce que t'en as foutre, je suis personne à tes yeux.

Son regard polaire s'ancre dans celui de Gio et le transperce de l'intérieur. Il ne répond rien et s'éloigne lentement, Anir pense que tout est terminé mais il revient avec une serviette.

- Lève toi, tonne-t-il.

Le libyen s'exécute et sans attendre une serviette tombe sur ses épaules. Il l'enroule autour de son corps frêle. A travers ses mèches noires tombant sur son front, Anir ne lâche pas le parrain des yeux, il veut jouer avec le feu et tester ses limites, le libyen surenchérit :

- T'en as toujours rien eu à foutre de ta famiglia.

La gifle que le parrain lui assène est puissante. Anir ne la même pas vu partir, seule la douleur sur sa joue lui témoigne que celle ci a bien eu lieu, la main sur sa joue marquée, il regarde Giovanni avec colère.

- Je t'ai fait sortir et j'en ai envoyé un autre à ta place, ça a pris du temps, explique le parrain d'une voix calme.

- Dix mois pour menacer un juge, je t'ai connu plus convaincant que ça, crache Anir.

Le parrain soupire, Anir pense qu'il va présenter ses excuses mais il n'en fait rien. Ses paroles le refroidissent aussitôt quand Gio déclare fatigué :

- Arrête de geindre et de te plaindre.

- Regarde ce qu'ils m'ont fait.

Sans un mot, Anir laisse sa serviette glisser au sol. Il se tourne pour dévoiler son dos au parrain. Sa peau n'est plus qu'une scène d'horreur, déchirée par des entailles profondes de coups de ceintures. Des brûlures parsèment son derme rendant ses tatouages incomplets.

- Tout ça pour chercher un homme que je ne connais pas, souffle Anir.

- Demain, dans mon bureau, déclare simplement le mafieux.

Il n'y a aucune trace d'inquiétude ou de stupeur quand il se dirige vers la porte entrouverte de la salle de bain. Il la pousse de la main pour l'ouvrir en grand, il s'arrête nette et fais demi tour, venant d'oublier le plus important de tout. Son air est grave et sa voix roque retourne les entrailles d'Anir quand il ordonne :

- Plus de cocaïne.

Anir hoche la tête, le parrain disparaît mais sa voix résonne toujours dans la pièce adjacente.

- Il est sur pieds, mais je crois que tu as déjà du l'entendre.

La porte s'ouvre de nouveau, laissant apparaître Rosalinda. Ses yeux écarquillés de stupeur parcourent le corps amaigri du libyen. Elle essaye de parler mais aucun son ne dépasse ses lèvres face à sa contemplation horrifique.

- C'est rien, murmure le mafieux.

Rosalinda secoue la tête, elle décrit un cercle en marchant, autour du libyen, inspectant son corps dans les moindres recoins. Sa main frôle doucement la peau de son dos, il frissonne sous ce contact.

- Pourquoi tu n'as rien dit ? elle chuchote.

Il hausse les épaules comme seule réponse. Qu'est-ce que ça aurait changé ?

- Réponds-moi, elle insiste.

Anir relève son regard polaire. Et, elle sent toute l'horreur de son état, à travers ses yeux éteints, les témoins d'une nature épuisée qui lutte vainement contre un mal insaisissable.

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