3: Hello like the first time

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Nate

Je suis assis dans le salon, posant négligemment mes pieds sur la table basse. Je regarde depuis une demi-heure le papier que j'ai laissé la veille sur cette dernière. Je me demande ce qui est écrit dedans, est-ce encore pour me demander pourquoi je me suis enfuie ? Enfin ce mot est trop sévère, parti est plus juste. Comme les autres, me jugera-t-elle ?

C'est bon, ne soit pas lâche, Nate !

Je souffle et prend la lettre entre mes doigts, je l'ouvre et je lui en veux de ne l'avoir plié qu'en deux. Par surprise, je trouve une écriture fine en crayon qui trace des paroles de chansons. Je cherche sur Safari les paroles mais ne les trouve nulle part. Est-ce elle qui l'a écrite ? Mais pourquoi elle me l'a donné ? Je vois des mots en bas de la page.

« Cher Nathaniel, voici des paroles qui s'accorderont peut-être avec votre composition ? Je m'excuse aussi de vous avoir effrayé l'autre jour. Passer le bonjour à votre maman et les jumeaux.

Jane. »                                                                                  

Dois-je rêvé ?

Aïe !

—    « Kaël »

—    Tu as dit : « dois-je rêvé ? » Et non, tu es bien réveillé. C'est quoi ?

Je lui cache la lettre et va dans ma chambre. Je regarde le plafond et remémore tous ses derniers mots. Je relis les paroles et me stupéfie moi-même. C'est la première fois que l'on ne me juge pas. Des lettres d'insultes, j'en ai eu. Les préjugés ont été nombreux mais elle, elle arrive, elle m'envoie une lettre en s'excusant. Putain, mais c'est quoi cette fille ?

Pour évacuer ma tête confuse, je décide de m'habiller et sortir pour la première fois depuis les vacances.

Ma mère rangeant la vaisselle dans la cuisine laisse tomber sa cuillère lorsqu'elle voit que je suis apprêté à sortir.

—    « Je vais faire le tour du quartier »

Un large sourire s'étend sur son visage et ça me réchauffe le cœur. Certains diront que la vraie meuf c'est ta faiblesse mais ma mère est la mienne.

—    Apporte-moi des épinards s'il te plaît et du jus.

—    « D'accord »

—    Je suis fière de toi mon fils.

—    « Tu ne l'as jamais été ? »

—    Ne dis pas n'importe quoi... Mais, je le suis plus.

—    C'est la lettre qui t'a motivé ?

Je surprends Kaël, derrière la porte.

—    Une lettre ?

—    « Au revoir maman, je t'aime. Et toi, tu vas voir à mon retour je vais te tuer »

Il crie et accours vers la chambre. Je fais la bise à Kezia qui regarde sa série préférée et m'en vais. Lorsque je sors de l'immeuble je suis frappé par le charabia qu'il y a à l'extérieur : les discussions, les voitures, les klaxons. J'expire et avance dans le quartier doucement comme si je le découvrais pour la première fois. L'épicerie de Madame Roberts,  Zoé la fleuriste,... Les gens avec qui j'avais l'habitude de discuter des heures, les filles qui me scrutaient avec envie, me regardais différemment aujourd'hui, comme pour guetter le moindre de mes gestes, se remémorant sûrement du bon vieux temps. Je me sentais gêné mais je commençais à sortir ma main de mes poches et saluer de signes de main les personnes autrefois était comme ma famille. Je suis surpris qu'ils me répondent avec un sourire large, en criant des bonjours, comme si rien ne s'était passé. Deux ans, que je ne me suis pas promené dans ce quartier et je m'étonne qu'on se souvienne de moi.

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