Give me hope

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Connor

Pour la première fois depuis longtemps je me réveille dans un putain de vrai lit et en plus je ne suis pas seul ! J'ai la tête posée sur le torse d'Isaac et son bras est sur ma taille. C'est agréable, vraiment très agréable. Je tente de ne pas trop bouger pour éviter de le tirer du sommeil mais c'est trop tard parce qu'il marmonne en s'étirant. Quand il se rend compte de notre position il s'écarte doucement en s'excusant.

-Non, c'est moi qui me suis collé à toi. Désolé.

-T'inquiète pas, dit-il d'une voix encore endormie. T'as faim ?

Le gargouillement de mon estomac répond à ma place. Je le suis jusque dans la cuisine où il prépare rapidement un petit déjeuner. Il ne s'est pas rhabillé alors je reste moi aussi en boxer et puis le regarder vaut le coup d'oeil. C'est vraiment un beau mec, grand, bien bâti avec en prime une belle gueule. Si on ajoute sa gentillesse, pour peu il passerait pour le mec idéal. J'envie la personne qui aura la chance de passer sa vie avec lui. Sûr qu'elle sera très heureuse à ses côtés.

Nous déjeunons en silence mais ce n'est pas embarrassant. Je me sens bien, c'est dommage que je ne puisse pas rester ici. Je me plairai dans un appartement comme celui-là avec un petit ami pareil.

-Au fait, t'as quel âge ? demande-t-il.

-Tu crois que j'ai quel âge ?

-Dix-huit ?

-Perdu, j'ai vingt ans. Et toi Isaac quel âge peux-tu bien avoir ? Fais-je en posant le menton sur mon poing fermé pour l'observer.

Il se place de la même façon et me laisse faire mon inspection en souriant.

-Pas plus de vingt cinq, dis-je enfin.

-C'est ça. Pas plus de vingt cinq, répète Isaac toujours souriant.

-Je me plante ? T'es plus vieux ?

-Non. Vingt trois.

Effectivement son collègue avait raison, nous avons peu d'écart. Nous continuons de nous dévisager et ça commence à devenir gênant.

-Est-ce que je peux utiliser ta salle de bain ? je demande pour briser le silence pesant qui vient de s'installer.

-Ouais bien sûr.

Il se lève, me montre la salle de bain et me dit de choisir n'importe quoi dans son placard pour m'habiller. Quand je reviens avec une tenue complète qui sera sans aucun doute bien trop grande pour moi il achève de se brosser les dents et me prépare le nécessaire pour ma toilette. Il sort de la pièce et je prend cinq minutes pour me remettre de mes émotions. Cet homme est un ange. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter de croiser sa route ?

J'utilise la brosse à dents neuve qu'il a sorti pour moi puis retire le bandage de ma cheville avec une grimace avant de me glisser sous la douche. C'est comme ça qu'on devrait tous débuter une journée. Petit déjeuner, douche et ensuite... Peu importe mais pas en se levant courbaturé après avoir dormi quelques heures dans un sac de couchage qui date de Mathusalem entouré de mecs aussi sales et déglingués que toi. Je remercie ce qui a fait qu'Isaac me bouscule moi et pas un autre, j'ai vraiment de la chance de l'avoir rencontré et j'espère qu'on pourra devenir amis.

Quand tout frais et pimpant je quitte la salle de bain pleine de buée je suis surpris de ne pas le trouver seul. Une femme, sa mère si j'en crois la ressemblance physique se tient dans la cuisine et écarquille les yeux en me voyant. Mal à l'aise je triture les manches du sweat qui pourrait aussi bien me servir de robe en prononçant un petit "bonjour".