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Isaac

Je l'attire à l'intérieur de l'appartement et le conduit jusqu'à la salle de bain sans qu'il ne dise un mot. Il regarde la brosse à dents qu'il a utilisé et qui est toujours là dans le gobelet.

-Tu l'as gardée, constate Connor.

Je hausse les épaules pour ne pas lui dire que j'espérais qu'il revienne et que j'étais malade de ne pas avoir de ses nouvelles. Il s'en saisit pendant que j'ouvre le robinet de la douche afin que l'eau soit bien chaude pour l'accueillir. Je reste ici à l'observer incapable de bouger. Quand il a fini il se tourne vers moi en soupirant d'aise. Il tient à peine sur ses jambes et me regarde tristement.

Il ne parvient même pas à retirer les vêtements que je lui ai donné quelques jours plus tôt. À cause de la pluie ils sont collés sur son corps frêle. Je l'aide à passer le sweat au dessus de sa tête ainsi que son t-shirt. Il se débat avec les boutons du jean et c'est en tremblant que je parviens à le faire glisser le long de ses jambes fines.

Je me tourne quand il se débarasse de son boxer et m'apprête à sortir mais il m'attire avec lui dans la douche. Ni l'un ni l'autre ne parlons. Il me regarde simplement, ses yeux sont brillants et plein d'attente. Les miens dévient jusqu'à son entrejambe légèrement tendu. L'eau dégouline sur son corps et cette vision m'excite comme jamais. Je suis aussi mouillé que lui et j'ai très envie de reprendre où nous en sommes restés la dernière fois qu'on s'est vu mais je patiente. Je ne sais pas ce qu'il veut alors je lui laisse le choix.

-Après... Après ma réaction l'autre jour je me suis dit que tu ne voudrais plus me revoir.

-C'est faux, lui dis-je droit dans les yeux.

-J'arrive pas à te sortir de ma tête Isaac, me répond Connor faiblement.

-Alors le fais pas...

Je me penche imperceptiblement vers lui et il réduit la distance qui nous sépare en posant ses lèvres sur les miennes. Je soupire en me laissant aller lui donnant ainsi l'opportunité de mener la danse. Son baiser est doux mais impatient en même temps. Il sort sa langue pour venir me titiller et j'ouvre la bouche pour lui donner l'accès.

Nos souffles se mêlent, nos langues s'accrochent et valsent ensemble dans un tourbillon d'émotions. Ça peut sembler cliché de dire ça mais je suis certain de n'avoir jamais ressenti de telles choses en embrassant quelqu'un. C'est tellement bon que je pourrai le faire sans jamais m'arrêter. Je n'ai pas envie de mettre un terme à tout ça.

Connor appuie son dos sur le carrelage froid m'attirant encore plus près de lui. Nos torses sont en contact et je remarque qu'il tremble. Je me détache un instant de lui pour l'observer et sa cheville est en pire état encore que l'autre jour.

-Demain je t'emmène à l'hôpital.

-Penses pas à demain. Juste à ce qui se passe maintenant, susurre-t-il en reprenant ma bouche d'assaut.

Je gémis de plaisir. Je laisse mes mains vagabonder sur son corps en me faisant la promesse de ne plus le laisser s'échapper et de lui donner tout ce dont il a besoin. Le bout de mes doigts glisse sur le bas de son dos, sur ses fesses bien faites puis sur ses cuisses. J'en profite pour le soulever et le soutenir de peur qu'il ne s'écroule. Il noue ses chevilles dans mon dos et nos sexes plus que tendus entrent en contact uniquement séparés par le tissu mouillé et collant de mon sous-vêtement qui est toujours en place.

À bout de souffle je quitte sa bouche pour venir embrasser la peau sous son oreille puis son cou et sa clavicule. Il soupire de bien être et commence à onduler du bassin tout en laissant échapper de petits gémissements. Ses mains s'égarent dans mes cheveux. Je suis en feu, à l'étroit dans mon boxer et ne rêve que de l'enlever mais je ne sais pas si nous pouvons aller jusque là.

-Je veux te sentir Isaac... Me dit-il avant de lécher mon cou.

Il se frotte vigoureusement contre mon érection et au diable mes bonnes intentions, au diable la petite voix qui me dit que ça va beaucoup trop vite, je le veux ! Je le repose en faisant attention qu'il ne se fasse pas mal et alors que je m'apprête à enlever le dernier rempart contre ma nudité il repousse mes mains et s'en charge lui même.

Je m'en débarasse d'un coup de pied et le reprends dans mes bras. Une décharge électrique puissante me traverse tout entier quand nos membres se touchent enfin sans plus aucune barrière entre eux. Il suçote mon épaule en respirant très fort. On pourrait faire plus, je pourrai le porter jusqu'à mon lit et lui faire l'amour sur le champ mais ce sera pour une prochaine fois. Parce qu'il y en aura une et beaucoup d'autres encore, je m'en fais la promesse.

Je le hisse plus haut et serre ses fesses entre mes mains, les palpant et les malaxant pour les écarter un peu et venir frotter mon intimité contre lui. Il gémit en bougeant avec frénésie. Puisqu'il est bien calé avec le dos en appuie sur le mur j'en profite pour m'occuper de lui avec plus d'attention. Je saisis sa hampe dressée entre mes doigts et entame des mouvements de va-et-vient longs et puissants.

Ça fait déjà quelque temps que je n'ai eu personne et je sais que la délivrance est proche. Je me fais violence pour ne pas venir avant lui et lui offrir l'orgasme qu'il attend. J'ouvre les yeux pour observer son visage ravagé par le plaisir. Les siens sont clos et sa lèvre inférieure est coincée entre ses dents, il est juste parfait. Je redouble d'efforts pour lui, allant de plus en plus vite semant une pluie de baisers sur son cou, je sens son corps qui se raidit et se contracte avant qu'il ne vienne entre nous dans un cri libérateur. Je donne encore quelques coups de bassin puis le rejoins enfin en embrassant tendrement son épaule.

Nous restons comme ça quelques minutes le temps de reprendre nos esprits et avec d'infinies précautions je le dépose sur le sol. Je n'ose pas le regarder, je ne suis pas du genre timide et à me cacher après du sexe mais tout à coup je doute. Lorsqu'il vient m'enlacer je soupire de soulagement. Je caresse son dos avec tendresse et il vient délicatement embrasser mes lèvres.

Nous profitons encore un peu de l'eau chaude avant de sortir enroulés dans des serviettes. Je lui propose de manger mais tout ce qu'il souhaite c'est dormir. Il est éreinté et ça se voit. Je fais oui de la tête ne sachant s'il me veut près de lui alors que moi j'en meurs d'envie.

-Avec toi, contre toi. Comme l'autre nuit, précise Connor comme s'il lisait dans mes pensées.

Je l'entraîne jusqu'au lit où nous laissons tomber nos serviettes sur le sol pour se glisser nus sous la couette ses jambes mêlées aux miennes, sa tête reposant sur mon torse et mon nez dans ses cheveux. Je caresse distraitement sa nuque me demandant ce que l'avenir nous réserve. Lui semble apaisé, sa main posée dans le creux de mes reins dessinant des motifs invisibles.

C'est tellement naturel comme position, c'est comme si on faisait ça tout le temps, comme si on se connaissait depuis toujours. Je ne vais pas m'emballer parce qu'il est imprévisible mais je sens qu'avec lui je pourrai avoir l'histoire dont j'ai toujours voulu.

Il frotte le nez sur mon torse en gémissant et se niche plus étroitement encore, si c'est possible, contre moi.
C'est comme ça que je voudrai m'endormir chaque soir, je pense en me laissant emporter par le sommeil bercé par le bruit de sa respiration.

Give me hopeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant