Changbin
J'étais en route pour me rendre au lycée, mais bien trop de choses m'obnubilaient. Des tornades de questions se bousculaient dans mon esprit, ne me laissant aucun répit.Qui donc était cet adolescent qui s'était évanoui devant moi ? Avait-il des problèmes ? Pourquoi avait-il quitté l'hôpital avant qu'il ne se soit entièrement rétabli ? Qui était le possesseur de cette voix si rauque ? Pourquoi m'avait-il envoyé qu'il n'était « personne d'important » ? Pourquoi ne m'avait-il pas répondu lorsque je lui avais demandé qu'est-ce qu'il voulait dire par là ?
Je poussai un profond soupir d'exaspération.
De surcroît, Chan venait de me révéler être amoureux de Jeongin, ce qui corroborait mes suspicions passées. Je me devais de lui assurer un éventuel hébergement au cas où son père le jetterait hors de chez lui.
Je ne cessais de songer à vendredi soir. L'adolescent couché dans le lit d'hôpital avait été tellement mignon !
Mes joues s'empourprèrent violemment. J'avais terriblement envie de le revoir. Je m'étais promis d'y retourner le lendemain, mais j'avais appris qu'il était déjà reparti.
J'espérais juste qu'il soit en sécurité.
C'est alors que je vis une scène des plus cauchemardesques se jouer devant mes yeux. Un jeune homme roux tenait un adolescent au visage délicat par le collet. D'un geste preste, il leva son poing et le frappa violemment.
J'étais horrifié. Il était hors de question que je le laisse tabasser ce garçon !
Je me précipitai alors vers eux, et écartai l'agresseur de sa victime.
— Laisse-le tranquille ! criai-je.
Le rouquin me jaugea de la tête aux pieds avec un dédain des plus effrontés. Il me fusilla du regard de ses prunelles onyx. Ses pupilles sombres comme le néant étaient tellement dilatées sous l'effet de la fébrilité qu'elles semblaient se noyer dans ses iris.
— T'as dit quelque chose, minus ?
— Lâche-le, réitérai-je en détachant chaque syllabe.
— Sinon quoi ?
Il esquissa un rictus éhonté et impertinent. Ce gars se sentait supérieur aux autres, c'était vraiment infernal. Mais j'allais lui montrer qu'il n'avait rien de plus que moi.
Il lança son poing dans ma direction, et j'esquivai son coup en le heurtant en retour dans la mâchoire. Il cracha par terre et me dévisagea avec un mépris mêlé de curiosité.
— Tu ne vaux pas la peine que je perde mon temps à te battre, minus. Mais je reviendrai prendre ma revanche, sois en sûr.
— Cause toujours.
Il s'en alla alors, ses deux acolytes aux cheveux sombres sur les talons.
Je penchai immédiatement vers l'adolescent.
Quelle ne fut pas mon ahurissement de découvrir qu'il n'était autre que celui que j'avais amené à l'hôpital.
Faisant fi de ma joie de le revoir, je saisis ses petites mains et l'aidai à se relever. Voilà donc comment il avait écopé toutes ces lésions. Il se faisait harceler.
Il respirait avec beaucoup difficulté. Je m'inquiétais pour sa santé, il perdait beaucoup trop de sang.
— Viens, je te ramène à l'hôpital, lui dis-je doucement.
Le châtain leva la tête, et mon cœur loupa un battement. Mais je croisai alors un regard apeuré et désemparé.
— Je ne te ferai aucun mal, je te le promets.
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Insondables | ˢᵗʳᵃʸ ᵏⁱᵈˢ
Hayran KurguLes apparences pouvaient se révéler spécieuses, car ces neuf adolescents dissimulaient bien plus qu'il n'y paraissait de prime abord. Tandis que certains cachaient des dons hors du commun, d'autres étaient emportés par les flots tumultueux de leurs...