Chapitre 27 - Mère... depuis ci-longtemps ! Qu'as-tu donc fais à cette Terre ?

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¾ Krine, mon très cher fils... dit Ephtene la reine phyrienne alors qu'une larme perlait sur sa joue, Tu ressembles tellement à ton père...

Elle avait une couleur de peau violacée, de longs cheveux d'un bleu profond et des yeux du même vert intense que ceux de Red.

Malgré de légères rides de vieillesse, elle était très belle et resplendissante... mais triste.

Elle était vêtue d'une robe longue, aussi bleue que ses cheveux et elle était pieds nus, flottant à plusieurs centimètres du sol.

Elle se rapprocha de Red et vint prendre son visage entre ses mains d'une chaleur douce et apaisante.

Pas de doute, il s'agissait bien de la femme qu'il avait vue dans la vision qu'il avait eue en serrant la main de Guandé au Burundi il y a de cela cinq années. Il ferma les yeux quelques secondes et profita de cette douceur.

¾ J'espère que tu me pardonneras tout le mal que je t'ai causé, à toi et à cette pauvre planète... (Elle baissa les bras). Tu ne le sais peut-être pas, mais un phyrien royal peut revoir en songe un membre de sa famille qu'il a perdu, seulement s'il le souhaite, ce qui explique ma présence, mon fils.

¾ Mère ? murmura-t-il confus. Comment est-ce que...

¾ Commençons par le début, dit-elle d'un air grave et coupable. Comme tu le sais, les planètes ont une durée de vie très longue mais limitée. La nôtre, la planète Phyre, avait atteint sa limite et il n'y avait aucun moyen de prolonger sa durée de vie. On était alors tous condamnés. En tant que Reine de notre planète, j'ai ordonné que l'on recherche une planète paisible, avec un air respirable, où il y avait de la vie. C'est donc là qu'on a découvert il y a deux millions d'années, cette planète qui est actuellement appelé la Terre. Cependant, avec notre peau extrêmement vulnérable aux rayons ultraviolets et notre mode d'alimentation constitué essentiellement de cristaux phyriens ne pouvant se développer que sur la planète Phyre, nous n'aurions pas tenu longtemps... J'ai alors réfléchi à un moyen de nous sauver et j'ai eu l'idée, grâce à notre technologie avancée, de réincarner chacun d'entre nous en chaque terrien que l'on capturait. Cela, en leur inoculant une partie essentielle de notre ADN dans lequel se trouve un gène primordial... le gène BS, comme vous l'appelez.

¾ Sans leur demander leur avis bien évidemment ?!

Apparemment, pensa Red, c'était donc le gène BS qui était la version « normale » et non le gène S comme ils l'avaient toujours pensé.

A mesure que les millénaires se sont écoulés, le gène BS avait certainement dû muter en deux versions à savoir, la version AS et la version S...

¾ On n'avait pas le choix, mon fils, répondit-elle tristement, et le temps nous manquait énormément. Après l'inoculation de notre ADN dans un terrien, on devait faire respirer ou faire boire à ce dernier un liquide contenant des molécules capables d'activer les gènes de notre ADN inoculés en eux et qui étaient non fonctionnels y compris ce gène primordial. Ces molécules sont les agents activateurs. Virus EF... c'est ainsi que vous les nommez. Elles étaient contenues dans un échantillon de sang de ton père que j'avais conservé. Je les ai extirpées et mises dans une fiole. Je m'apprêtais donc à effectuer des modifications essentielles sur ces molécules avant d'en produire suffisamment quand j'ai découvert qu'on m'avait volé la fiole. Le coupable était un de mes collaborateurs et ce dernier l'avait fait sur le coup de la panique. On l'a retrouvé mais il n'avait pas la fiole et l'avait caché dans un endroit qu'il refusait de révéler. Quelques jours plus tard il s'est enfui et on n'a jamais réussi à le retrouver. Désespérée, j'ai donc décidé de libérer le milliard de terriens que nous avions capturé et à qui nous avions inoculé notre ADN ceci, après leur avoir effacé la mémoire.

Un nouveau monde - Les guerriers de Rudyr IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant