chapitre 1 : the bodyguard

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— Par ici s'il vous plaît, s'exclama Roberta d'un ton faussement aimable à l'homme qui marchait derrière elle.  Ils prirent les escaliers et débouchèrent dans un long couloir comportant une rangée de porte de gauche à droite.

Roberta s'arrêta soudainement en entendant le son mélodieux d'un piano s'élever dans les airs, l'homme l'interroga du regard visiblement surpris, elle ne fit pas attention à lui et l'ordonna de la suivre.  Au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient la musique se faisait plus forte, ils s'arrêtèrent devant la porte du fond. Roberta ne pris même pas la peine de frapper avant d'entrer et pénétra dans l'antre obscure de sa tendre fille.

Elle était là, assise dans le noir au centre de la pièce devant son piano vêtue d'un peignoir rouge en soie...  Ses longs doigts fins glissaient sur les touches du piano d'une facilité déconcertante, ses longs cheveux noirs de jais tombaient en cascade dans son dos et sur ses épaules dissimulant par la même occasion son visage. Elle semblait en transe comme emportée par sa mélodie douce et si mélancolique à la fois. 

Sa mère se dirigea vers les fenêtres et tira sur les rideaux d'un geste sec.  Le mystérieux inconnu était resté près de la porte subjugué par la beauté de cette créature au teint d'albâtre qui semblait appartenir à un autre monde.  Lorsque sa mère s'approcha d'elle et posa sa main sur le piano elle cessa de jouer et releva la tête en fronçant ses jolis sourcils. Elle tourna la tête en direction de l'inconnu, le coeur de ce dernier cessa de battre lorsqu'il découvrit la beauté sauvage de cette jeune femme, elle avait un joli visage rond,  une bouche pulpeuse naturellement rouge appelé à être embrassée, un petit nez, des joues roses et des grands yeux bleus tel un océan. 

Il remarqua qu'elle ne semblait pas le voir, son regard partait d'un point à un autre comme si elle était perdu...  Il sut alors que la beauté qui se trouvait devant lui ne pouvait pas voir. 

— Maman qui est avec toi ? Demanda t-elle d'une voix douce à peine audible, confirmant les pensées de l'homme.

— C'est Dwayne Cooper, ton garde du corps.

— Je t'en prie maman, ce n'est pas néces-

— Assez ! la coupa t-elle, c'est pour ton bien ma chérie...

— Je ne risque rien ici maman ! Albert a renforcé la sécurité et je ne sors pas d'ici...  Que crois-tu qu'il va m'arriver ?

— Il peut tout t'arriver !  Dwayne sera ton garde du corps que tu le veuille ou non, c'est moi qui décide ! As tu oublié dans quelle situation tu te trouves.

Sa fille ne releva pas, consciente que sa mère ne parlait pas seulement du danger qu'elle courait mais également de sa cécité. Son coeur se serra, elle en avait marre qu'on ne la croit pas capable de se débrouiller toute seule. Elle voulait qu'on la traite comme une personne normale, pas qu'on lui rappelle à chaque fois qu'elle ne pouvait plus voir.

— Dwayne je vous présente Amalys, je veux que vous gardiez un oeil sur elle vingt-quatre heures sur vingt-quatre, votre chambre est sur la gauche juste à côté de la sienne... Au cas vous ne l'auriez pas remarqué elle est aveugle et-

— Je pense qu'il a très bien remarqué maman ! s'énerva t-elle en se levant d'un bond.

— Bon, soupira-t-elle, je vais vous laisser faire connaissance...  Et pour l'amour du ciel Amalys essaie d'être plus présentable, tes cheveux ne ressemblent à rien. Demande de l'aide à quelqu'un quand tu n'arrives pas à te coiffer !

— Je n'ai pas besoin d'aide maman ! Sort d'ici maintenant et emporte ton homme de main avec toi ! Dit-elle en croisant les bras sous sa poitrine.

Sa mère poussa un second soupir, exaspérée par le comportement de sa fille, elle quitta la chambre non sans avoir jeté un regard désespérant à Dwayne . Ce dernier resta silencieux jusqu'à ce qu'Amalys se tourne vers lui, regardant de gauche à droite essayant de deviner où il se trouvait.

Dans ses yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant