Chapitre 3: On y est

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               Ça y est... on est dedans.

                Berlin est au centre de la pièce et tous les otages sont en rond autour de lui. Il doit se sentir très puissant, encore une chose de laquelle il se ventera plus tard.

- Tout d'abord, commence-t-il. Bonjour.

                La peur est palpable chez les otages, certains tremblent comme des feuilles et ceux qui ne tremblent pas doivent sans doute tremper leur pantalon. Cette sensation est très étrange, c'est un mélange de pouvoir et de peur. Comment être réellement fier de soit avec une arme à feu dans la main ?

                Berlin prend un moment avant de recommencer à parler. On dirait qu'il réfléchit mais je suis presque sûre qu'il profite. Son discours doit être écrit depuis des jours.

- C'est moi le responsable de ce casse. Avant tout, je veux vous présenter mes excuses, c'est une bien mauvaise façon de terminer la semaine.

                Je reste à l'extérieur du cercle et rejoins Tokyo. A l'intérieur, Rio et Denver prennent les portables des détenus. C'est une manière d'assurer notre propre protection, il serait problématique qu'un otages fasse sortir des informations importantes.

- Mais vous êtes ici en temps qu'otages.

                À ses mots, tout le monde frissonne, certains se mettent même à sangloter... Enfin si ils ne le faisaient pas déjà.

- Si vous obéissez vous aurez la vie sauve, finit Berlin.
- Portable, ordonne Denver. PIN ?

- Pourquoi voulez-vous le PIN ? demande le petit homme.
- File-moi ton foutu PIN, où je te le sors à coup de poing.
- 1234.

                Denver et Rio éclatent de rire, ce sont vraiment deux idiots. J'aurais voulu m'occuper d'eux mais je suis déjà saturée. Berlin tente de calmer une jeune fille, ce qui est bien, mais il est bien trop proche d'elle à mon gout.

                Ivana, pas de débordement, sois professionnelle.

- Tu fais le malin avec ton PIN de merde ? lance Denver. Quel con ! Ton nom ?
-Arturo... Arturo Roman
-Arturo Roman. Bien. Arturito.

                De son côté, Berlin continue son manège.

- Vous êtes notre laissez-passer, je vais donc vous protéger.

                Il prend les mains de cette fille, et l'amène au milieu du cercle. Sans le vouloir, je me tends. Je n'aime pas ce petit jeu qu'il instaure entre eux, et encore moins alors que je n'ai aucune idée de ce qu'il a derrière la tête. Tokyo attrape mon bras pour m'empêcher d'intervenir. Elle a raison, je ne peux pas me permettre de tout gâcher.

                Le téléphone sonne. Pour ne pas éveiller les soupçons de l'extérieur, Berlin appelle la secrétaire afin qu'elle réponde. Ce que j'ai pu apprendre pendant ces 5 mois c'est que Berlin dit une fois, à la rigueur il le dit une deuxième fois, mais pas une troisième fois. Plus il se répète, plus il s'énerve et ça ne fait qu'effrayer la personne en face. Mais la frêle Monica Gaztambide sort de sa cachette.

                Berlin conduit Monica face au téléphone et lui explique que tout ce qu'elle doit faire c'est convaincre les autorités que la Maison de la Monnaie a été fermée pour des questions de problèmes techniques. Malgré ses tremblements, elle s'en sort très bien. On aurait tous paniqué dans cette situation. Quand on a un flingue pointé sur nous, on ne réfléchit plus. C'est un peu comme avec les officiers de tout à l'heure. Sauf que, Monica, elle, ne s'est pas fait dessus.

Loᥒdrᥱs Dᥱ FoᥒoᥣᥣosᥲOù les histoires vivent. Découvrez maintenant