Chapitre 30

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               A l'intérieur de l'usine, tout le monde s'affairent, tout doit être prêt pour l'arrivée des journalistes. Nairobi et Helsinki font remonter les otages de la cave, Denver s'occupe de Monica et moi, de Berlin. C'est lui qui parlera à la journaliste, il faut donc qu'il soit présentable.
               Pendant que je lui remets son bandage, il me regarde. Plus il me regarde, plus je deviens rouge, donc je décide de l'arrêter.
- Quoi ? je demande. Ma beauté t'éblouie ?
- On peut dire ça, oui. répond Berlin en attrapant ma main. Et lui ça va ?
- Elle va bien.
- Elle ?
- Je suis persuadée que c'est une fille !
               J'affiche un grand sourire quand il m'embrasse. Et je me laisse emporter, le contact de ses lèvres me fait planer et mon coeur bat très vite. Alors je prends un moment pour apprécier, ne plus penser à Tokyo ou Nairobi, ni à Rio, juste à nous. Nous et toutes nos erreurs, passées et futures. Nous et toutes nos engueulades. Et il y en aura encore... j'en suis sure, tout comme il y aura des rires. J'aime son rire, son sourire. Le sourire qu'il fait quand il est vraiment heureux.

Maison de Tolède, un mois plus tôt, vers 4h du matin.

               Je n'arrive pas à dormir, tout ce que j'arrive à faire c'est me tourner et me retourner indéfiniment dans mon lit, en croyant que cela va m'aider à dormir. Et bien ça ne m'aide pas du tout. C'est donc pour ça que je suis descendue. Je voulais juste boire un verre d'eau avant de remonter me coucher, mais, il y a quelques choses dehors, qui attire mon attention. Je m'approche de la porte et fini pour l'ouvrir pour être sûre que je ne deviens pas folle.
Là, dehors, Berlin est assis sur une chaise, à la belle étoile. En m'entendant ouvrir la porte, il tourne la tête et quand il me voit, sourit. Même dans le noir, j'arrive à percevoir son sourire d'ange.
La lune est pleine et on n'entend pas un bruit du haut de la colline où se trouve la grande maison. Je m'assois à côté de Berlin qui redirige son regard vers les étoiles éclatantes.
- Il est temps que tu saches qui je suis, je commences d'un air grave Mon nom est Ivana Pedraza.
Il se tourne vers moi et pose sa main sur ma joue, un sourire tendre aux lèvres. J'aime ce sourire, ce sourire là en particulier. Parce que ce sourire crie « je t'aime ». Berlin se lève mais pose rapidement son genou à terre, directement, je deviens rouge.
- Je m'appelle Andrès de Fonollosa. Et je veux t'épouser.
Je caresse sa joue pendant qu'il sort une bague de sa poche. J'ai déjà vu cette bague, Berlin m'a expliqué qu'elle appartenait à sa mère, je l'avais trouvé magnifique mais je ne m'étais jamais imaginé la porter un jour.
- Alors ? demande Berlin, me présentant la bague.
- Pose la question ! je lui lance prête à pleurer.
- Ivana, veux-tu m'épouser ?
- Oui Andres. Oui !
Je ris et l'embrasse passionnément. Il me passe la bague au doigt en m'embrassant encore et encore. Un sourire collé aux lèvres.

Maison de la Monnaie, dans le grand hall.

Tout les otages sont prêt. Malgré le fait qu'ils ont été enfermé à la cave, ils ont été bien traité, surtout la femme enceinte... mais peut-être moins Ariadna. Oups.
Berlin se positionne face à la porte, accompagné de Nairobi et une otage avec une arme factice. Quant à moi, j'ai retiré mon masque et je surveille les otages dans le hall principale.
La journaliste rentre et, une fois les portes fermées, Berlin retire son masque de Dali et s'avance pour saluer nos nouveaux invités. J'ai bien dit « invités », car, ils vont très vite repartir.
- Bonjour, dit-il. Je suis Andrès de Fonollosa. Merci d'être venu.
Le cameraman lui donne un micro et pendant qu'il le met, la journaliste pose sa première question.
- Senior de Fonollosa, pourquoi avez-vous autorisé une équipe de journalistes à diffuser en direct ?
- C'est un moment décisif pour nous tous ici et nous voulions que ce soit filmé et diffusé. S'il vous plaît, venez avec moi.
Ils se dirigent tous trois vers le grand hall où je me trouve avec les otages qui vont être relâché.
- Voila les onze otages qui vont être libérés. Nous sommes tous nerveux, comme des enfants qui attendant la récréation. Je voudrais vous remercier, dit-il en s'adressant aux otages. Pour le courage et la bravoure que vous avez montrés. Et... surtout toi. [Il s'approche de la femme enceinte.] Toi et ton bébé. Tu es une femme forte.
- Pourquoi avez-vous pris la décision, après cinq jours de captivités, de relâcher des otages ? demande la journaliste.
- Cinq jours ? C'est difficile de croire que ça faire si peu de temps. Pas vrai ? me questionne-t-il.
- C'est vrai. J'ai l'impression que ça en fait 10 de plus, je réponds.
Et pour la première fois depuis qu'elle est entrée dans la fabrique, la journaliste pose les yeux sur moi. Quand la caméra se tourne vers moi, je peux imaginer les commentaires de la journaliste bien au chaud dans son studio d'enregistrement. « Et voici Ivana Pedraza, vole à main armée et bla bla bla ». Vu que c'est sûrement ce que tout les spectateurs attendent et que cela peut ajouter un petit plus qui ne fera pas de mal, je m'avance vers Berlin qui attrape ma main. Mes jeux s'écarquillent et je ne sais pas du tout comment réagir.
- Voyez-vous... continue Berlin. Nous traversons une période difficile. La situation est critique. Le seul choix est la reddition. Nous sommes là pour ça. il se tourne vers les otages. Ce geste est le début de la fin pour nous tous. Helsinki, c'est l'heure. Allez-y.
Alors, les otages se dirige vers la sortie, et Berlin lâche ma main pour serrer les leurs. Je profite du fait que le cameraman ne nous filme pas pour lancer un regard inquiet aux caméras du Professeur, un appel à l'aide. Pourquoi Berlin a-t-il pris ma main ? C'est nous exposés encore plus que ce que nous étions avant. C'est de la folie. C'est dire au monde entier « Elle, c'est ma femme »
- Nous les relâchons pour obtenir des conditions de redditions favorables, explique Berlin.
- Vous vous rendez ?
- Nous savons que nous avons perdu. Ouvrez les portes !
Une fois les portes ouvertes, les otages courent vers l'extérieur. Ah l'extérieur... je dois avouer que cela me manque. L'air frais, les barbecues, les matchs de foot, les bières, les rires.

Loᥒdrᥱs Dᥱ FoᥒoᥣᥣosᥲOù les histoires vivent. Découvrez maintenant