Chapitre 16

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               On attend que Helsinki soit partie pour parler. J'hésite entre pleurer et courir après Berlin. Ça ne demande pas vraiment de réflexion en réalité. Je n'ai pas besoin de parler, je sais que Nairobi m'a comprise, elle du voir la souffrance dans mes yeux. Je dois sauver Denver, mais dans cette bataille je ne peux pas sacrifier Berlin, sinon c'est moi qui en mourrais.
               Plus de temps à perdre a discuter d'un plan quelconque, le seul plan c'est arrêter Berlin. Je me précipite vers les escaliers, dans notre course effrénée pour sauver et Denver et le casse, ma tête se met à carburer. Qu'est-ce que je pourrais dire ? Rien. Berlin ne m'écoutera pas, pour la simple et bonne raison qu'il ne saura pas peser le bien du mal.
               On arrive enfin aux toilettes.
- Berlin ! crie Nairobi.
               Helsinki et Oslo nous braque leur arme dessus. Je recule instinctivement puis je me rappelle que j'ai n'ai rien à perdre.
- Désolé, je n'avais pas vu le bouton. Dit Denver.
               Il a l'air stressé, enfin plus stressé que tu peux l'être quand ton ami te menace. Mon cerveau carbure à mille à l'heure. Si Denver n'était nul part avant d'être au toilette c'est qu'il était avec Monica. Je pense que Berlin s'en est rendu compte.
- Je te file 15 millions et on oublie ça.
- Quinze millions ?! on s'écrie Nairobi et moi d'une même voix.
- Quinze. Sérieusement.
               Je ne vois pas Berlin d'ici, mais je peux m'imaginer son sourire satisfait.
- Pour un bouton ? demande-t-il.
- Oui
- Voila ! Maintenant laisse le, je lance en passant la barrière que forment les jumeaux.
- Que se passe-t-il ici ? questionne Berlin.
- Rien.
               Berlin a ce rire... ce rire qu'il fait quand il lit en quelqu'un. J'en déduis donc qu'il sait qu'il se passe quelque chose.
- C'est drôle. dit il. Je suis venu ici avec l'idée de lui tirer une balle dans le pied en dédommagement, mais la, j'aimerais t'en coller une dans le crâne.
- Oui mais tu ne vas r...
               J'ai a peine le temps de commencer ma phrase que la chasse d'une des toilettes se fait entendre. Le regard de Berlin s'illumine et il met son doigt sur sa bouche pour dire à tout le monde de se taire.
- Berlin... non... je suis presque suppliante, on a tout fait pour sauver Monica, alors je ne veux pas que Denver meurt par la même occasion.
               Denver essaye de faire barrage avec son corps mais Berlin le pousse juste assez pour passer. On a tous compris à quel point il est dangereux, c'est pour ça que personne ne l'arrête. Personne sauf moi. Je rentre dans la pièce et je tente de l'arrêter, j'attrape sa main quand il la pose sur la première poignée. Mais je vois dans son regard que c'est dans mon intérêt de m'arrêter là. De manière toujours très théâtral, il ouvre la deuxième porte. Rien. J'ai le coeur qui bat à cent à l'heure. Quand il approche de la troisième porte. Denver avance et veut l'arrêter. Berlin comprend donc qu'il a visé juste, il frappe à la porte. Au début, pas de réponse, puis, on entend la voix de Monica.
- Denver ? C'est toi ?
               Berlin fait un sourire, le genre de sourire quand tu gagnes le gros lot. Un parfait hasard fait de lui le plus heureux.
               Par réflexe, j'attrape mon arme.
- Je t'ai envoyé la tuer vendredi. On est dimanche.
               Berlin se met à rire en levant les bras puis il crie.
- Le dimanche de la résurrection ! Loué soit le seigneur.
               Il me fait frissonner, déjà que je ne crois pas en dieu, je pense que maintenant j'en ai peur.
- Pardon. dit-il à Monica d'une voix plus douce. Je te laisse finir. Prend ton temps. Je ne veux pas envahir ton intimité.
               Et il ferme la porte.
- J'ai une chose à t'avouer, Denver. Quand je l'ai vue sur le sol, morte, ça m'a remué. [je regarde Nairobi, inquiète]. Parfois je me précipite. C'est mon caractère.
- Berlin... je dis. Berlin... mi amor ! je fais un sourire gêné. Avant de faire la moindre erreur, il faut en discuter. Alors oui, Denver a désobéi mais... mais le Professeur ne voulait pas de ça !
               Berlin me regarde et se passe de l'eau sur la nuque.
- Tu as raison. Mais la situation reste inconfortable. Il va falloir y remédier, mais comment ? D'un côté tuas mal agi.
               Oslo et Helsinki entrent et pointent leurs flingues sur Denver.
- Tu m'as désobéit, continue Berlin. Tu devais la tuer. Cette femme mettait le plan en danger. Notre plan ! Tu l'as épargnée. D'ailleurs toi aussi... mi amor... [il rit] tu m'as menti.
- J'ai protéger une jeune maman. Comme elle l'aurait fait pour moi. je répond en levant un sourcil.
- Ça n'excuse pas tout, il se reconcentre sur Denver. Puis il y a ce bouton, qui, par négligence, a mit mon visage à la une de tous les médias, dans chaque aéroport et chaque commissariat, gâchant ainsi ma vie à jamais.
               Il retourne vers la porte des toilettes.
- De l'autre côté, nous avons une femme en vie. Et je me demande ce qui a le plus de poids ?
               Berlin sort son pistolet et le pointe vers Denver qui est donc obligée d'en faire autant. Nairobi sort le sien et le pointe vers Berlin.
- Ne me cherche pas, Berlin. On est pas dans un Tarantino ! Baisse ton arme.
- Bordel ! Baissez tous vos arme ! je m'écris.
- Nairobi, baisse ton arme, dit Denver en mettant sa main sur son pistolet. On règle ça, baisse ton arme.
               Denver baisse l'arme de Nairobi, mais au lieu de lui laisser, il l'attrape et vise Berlin et Oslo. Nairobi et moi on recule. Je ne sais pas quoi faire. La seule chose qui me vient c'est sortir mon arme de viser Denver, instinct de survie.
- Londres ! s'écrire Nairobi.
- Non non... shhh
               Sauf que je lève ma jambe droite et je prend l'arme qui j'avais cachée dans ma chaussure pour viser Berlin. Il me jette un regard indigné.
- Tu fous quoi ? demande Denver.
- Je protège ma famille. Si Berlin tire, je tire, je ne veux pas d'un assassin. Mais si Denver tire, je tire, je veux protéger me famille. Dans tout les cas. Vous mourrez tout les deux.
               Denver me regarde un instant puis concentre son regard sur Berlin.
- Alors ? Qui va mourrir en premier, sale taré ?!
- On va tous ce calmer ! s'exclame Nairobi. Et baisser son armes. Berlin ! Denver ! Tout le monde !
- J'en ai ma claque de tes ordres et de tes discours de merde. crache Denver. Tu veux savoir ce qui a le plus de poids ?
               Berlin l'arrêté et met sa main devant lui comme pour demander une pause. Et tout doucement, il ouvre la porte de la toilettes.
- Attends Denver. Du calme. Je vais te le dire. Ne bouge pas.
               Une fois que la porte est ouverte, il change la direction de son flingue pour qu'il soit tourné vers Monica.
- Berlin... je préviens.
- Non, écoute. Tu sais ce qui a le plus de poids ?
               Il lève son arme, laissant à Monica la vie sauve, je baisse mon arme qui est dirigée vers lui, mais je garde pointée celle vers Denver.
- La vie, bien sûr, Denver. Oui, monsieur. Alors... baissons nos armes. Messieurs.
               Il range son arme dans son étuis et Oslo et Helsinki font de même. J'hésite encore un instant, mais je range les miennes.
- Parce qu'il y a des moments où la vie est... un miracle... dit il en invitant Monica à sortir des toilettes. Qu'il faut célébrer.
               Tokyo arrive dans les toilettes et nous regarde sans comprendre.
- Vous faites quoi ?
               Elle nous regarde un par un et s'arrête sur Monica.
- Putain de merde... dit elle. Elle est vivante ?
               Berlin prend Monica par les épaules.
- Elle est vivante Tokyo. répond-il. Denver, regarde. Comme les fleurs qui poussent dans le bitume.
- C'est fini... dit doucement Nairobi en levant la main pour récupérer son flingue.
- C'est fini.
- Berlin. annonce Tokyo. Pardon de te déranger. Téléphone. C'est le Professeur.

Loᥒdrᥱs Dᥱ FoᥒoᥣᥣosᥲOù les histoires vivent. Découvrez maintenant