Rio se lève tout de suite pour essayer de rallumer le post de télévision en retirant puis remettant le câble. Mais rien ne change. Sur l'écran, nous ne voyons plus que nos reflet sur ce fond noir.
- Ils ont coupé le signal. ditRio.
- Ils nous rendent aveugles. Donc, ils vont débarquer ! s'écrie Tokyo.
Je regarde mes compagnons, aucun ne parle et personne ne bouge. Au milieu de ce calme, il n'y a que Tokyo qui s'agite, au bord de la crise de nerf.
- Je propose que tu te calmes. je dis à Tokyo alors que personne ne fait rien pour la calmer.
- Je ne peux pas me calmer ! s'énerve-t-elle en se tournant vers moi avec un air outré.
- Tu le dois. je me lève pour lui faire face. Ce n'est pas comme ça qu'on arrangera les choses.
- On n'arrangera rien si on ne fait rien ! elle se tourne vers Berlin. Donc on va passer à ton putain de plan Tchernobyl.
- Le plan Tchernobyl est pour les situations désespérées. répond Berlin. Je ne pense pas que celle-ci en est une, si ? il fait voyager son regard parmi nous pour vérifier que personne ne le contre dise. C'est un plan où on perd le butin.
Le silence se fait à nouveau entendre. Le silence... Je vous ai déjà parlé de plusieurs genre de sourire, mais jamais des genres de silence. Celui-ci en est un bien spécifique. C'est le genre de silence gêné, quand on t'annonce une grande nouvelle mais qu'elle n'est pas si bonne que ce à quoi tu t'attendais. C'est également le genre de silence dont se remplit une salle de spectacle quand le comédien fait un bide. Mais c'est aussi le genre de silence nerveux quand tu attends la suite.
- Perso, je n'ai pas envie de renoncer. annonce Berlin. Ni l'envie, ni l'intention. Tu veux abandonner tout ce pour quoi tu t'es battue ? demande-t-il à Tokyo.
- Ils ont le Professeur. lance Tokyo en nous regardant tous un à un, au bord des larmes. Il n'y aura pas de tunnel ! Ils nous attendront. On est pris au piège !
- Non. je réponds avec conviction.
- Non ?! demande la jeune femme en se tournant vers moi.
- Ils ont le Professeur. Mais il ne dira rien aux flics.
- Et alors ?! Sans le Professeur comment tu vas faire pour sortir d'ici ? Qui vous sortira de prison toi et ton gosse ?!
- Le Professeur nous appellera dans cinq heures. gronde Berlin. J'ai confiance. Je ne suis pas un grand fan de la démocratie mais j'ai envie de voter. Qui a confiance en lui ?
Mon amant lève la main et nous regarde en attendant. Je jette, moi aussi, un regard à mes amis et personne ne cille, même d'un millimètre. Dans ce cas, je ne bouge pas non plus. Berlin a totalement raison, rien n'est sûr avant le dernier appel de la journée. Mais quelque part au fond de moi, les paroles de Tokyo m'ont touchées. Dans toutes cette histoire j'en oublie mon bébé. Et quand on parle du loup.. je réprime un renvoi et me reconcentre sur la scène entrain de se jouer devant moi,
- Helsinki ? demande Berlin en se mettant face à lui.
- J'ai confiance en lui. répond le serbe.
Berlin hoche brièvement la tête et la dirige directement vers Rio en fronçant les sourcils pour faire mine de réfléchir.- Rio. annonce Berlin.
- Je crois ce que je vois. répond finalement le jeune homme après une longue hésitation. On ne peut pas compter sur lui. Je suis avec Tokyo.
- Moscou.
- J'ai accepté les règles et elles n'ont pas été brisées. J'ai confiance en lui. dit le mineur.
- Denver.
- Je vote pour sortir sur-le-champ. s'exclame-t-il. Être multimillionnaire, ça ne me dit plus rien.
- Très bien, Denver. répond Berlin en soufflant du nez. Nairobi. C'est à toi.
- J'ai une très bonne raison d'être avec le Professeur et j'aurais confiance en lui jusqu'à la fin. elle recule, elle a du mal à accepter la prochaine phrase qui va sortir de sa bouche. Avec Berlin.
Et elle part.
- Pourquoi tu ne lui pose pas la question ? demande Tokyo en lançant un coup de menton dans ma direction pour me désigner.
- Je crois en lui. J'ai confiance. je réponds en mordillant légèrement ma lèvre.
- Ton vote ne compte pas. lance Rio. Tu dirais n'importe pour faire plaisir à Berlin !
Je ferme les yeux et hausse les sourcils. J'espère avoir mal entendu. Après avoir contracter ma mâchoire et attendu quelques secondes, je finis par ouvrir le yeux.
- J'ai d'autre méthode pour lui faire plaisir, crois moi. je vocifère dans sa direction. Pourquoi mon vote ne compterait-il pas autant que celui d'un adolescente prépubert qui se tape sa tante ?
Tokyo se place devant moi et crie.
- Dit celle qui se tape papi ?!
- Au moins Berlin n'est pas précoce. Enfin, c'est normal de l'être quand on a 14 ans ! Tu devrais le savoir, toi qui te tape le petit frère !
- Et tu lui diras quoi à ta gamine quand elle demandera où est papa ?
- Toi tu lui diras qu'il est à l'école ! Attention ! Il pourrait te tromper avec sa prof !
- Toi tu lui diras qu'il est mort !
Une gifle part de mon côté, mon coeur bat vite et semble s'arrêter quand elle prononce ces mots. Elle répond à ma gifle avec un coup dans les côtes. Beaucoup trop près du bébé a mon goût. Ça semble être l'avis de Denver qui attrape Tokyo par les bras et l'écarte de moi comme il peut. Berlin se « jette » sur Tokyo et l'attrape par le cou.
- Ne la touche plus jamais. dit il en détachant bien chaque mots pour se faire comprendre.
Je prend le bras de Berlin pour qu'il arrête, et une fois qu'il l'a lâché, je sors de la pièce, Berlin sur les talons. Il me suit sans rien dire, et je continue à marcher, je ne sais pas où je vais, je laisse mes jambes et mon inconscient décider pour moi. C'est comme ça que nous atterrissons dans le second bureau de Berlin, près de la fabrique, où il interpose son traitement. Une fois à l'intérieur, il ferme la porte. J'ai du mal à respirer donc je m'assoie. Berlin ne dit rien, il s'assoit à son bureau et me regarde.
- Ça va ? me questionne-t-il après un long silence.
- On va bien. je lui réponds en affichant un faible sourire. Plus de peur que de mal.
- Hum.
C'est la seule réponse à la quelle j'ai droit. Il doit être en pleine prise de conscience. Si j'étais à sa place c'est ce que je ferais. Je me demanderais pourquoi je n'ai pas arrêté Tokyo plus tôt. Une simple gifle à failli mettre la vie du bébé en danger. Pour moi aussi c'est une prise de conscience. Peut-être que malgré moi, j'avais de l'espoir. L'espoir d'avoir une famille, que tout serait plus simple. Parce que, soyons réaliste, je ne ferais pas ce tour du monde, Berlin n'aura pas son vignoble en Provence et, Nairobi n'aura pas son avion. Nous serons fugitifs. Recherché dans tout le monde espagnole et dans toute l'Europe.
Nous sommes sorti de nos pensées par Tokyo, Rio et Denver qui font une descente digne d'une série policière. Armés jusqu'aux dents, ils entrent dans le bureau, Rio et Denver se mettent de chaque côté de Berlin pour lui bloquer le passage et Tokyo lui fait face, tous trois, le visent. Ils ne font même pas attention à moi, ils ont sans doute compris que je ne leur ferais pas de mal, je n'ai pas la cruauté de mon amant. Pour toutes résistances, Berlin lève son pistolet vers Tokyo.
- Qu'est-ce que vous foutez ?! je leur crie.
- La justice, répond Tokyo. Maintenant baisse ton arme.
Berlin met un certain temps avant d'agir, il me jette d'abord un regard, comme pour me demander si tout va bien. Puis, il se reconcentre sur Tokyo et la regarde dans les yeux. Il imite le son du pistolet (Psh) et fini par le baisser, c'est Denver qui le récupère. Après ça, ils l'embarquent. Mais Rio ne sort pas tout de suite et fouille dans les armoires pour trouver le traitement de Berlin. Je me jette sur lui et lui donne un coup de poing pour l'arrêter. Il recule et pose sa main sur son nez en me regardant.
- Rio... je t'en prie... je dis faiblement, mon menton tremble et les larmes me montent.
- Je suis désolé Londres. dit Tokyo en arrivant pour venir voir ce qu'il se passe.
- Non ! Vous ne l'êtes pas !
Je sers les fioles contre moi, un peu comme si je croyais qu'ils allaient partir. Mais évidemment, Tokyo braque son arme vers moi, et Rio récupère les fioles. Je lâche prise, j'ai envie de vomir et je suis épuisée.
- Vous allez le tuer. je souffle en laissant échapper un sanglot.
Et quand ils partent, je ne les retiens pas. Je regarde Berlin s'éloigner, accompagné de Denver. Denver est le seul qui soit réellement désolé, ça se voit sur son visage, il n'est pas désolé pour Berlin, mais pour moi. J'attends qu'ils soient partis pour prendre mon pistolet. Je n'ai eu aucun reflex, mais maintenant j'en aurais.
Les braqueurs viennent-ils vraiment d'être braqués ?
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Loᥒdrᥱs Dᥱ Foᥒoᥣᥣosᥲ
Fanfiction9 braqueurs. 4 histoires d'amour. 3 cadavres. 1 plan. 1 braquage. Bonjour, ou bonsoir. Mon nom est Ivana Pedraza. Mais appelez moi Londres, c'est ça mon vrai nom. Vous devez vous demander pourquoi je vous parle aujourd'hui. Je veux tout simplement v...