Chapitre 18

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On raccompagne le dernier otage dans la chaufferie. C'est l'avant dernier en réalité, car il reste encore Alison Parker, le plat de résistance. Mais vu le temps qu'elle met pour arriver, Raquel perd légèrement patiente.
- Je crois avoir vu tout le monde, sauf Alison. dit elle, elle se lève. Il me semble que c'est son tour.
Tokyo sourit et s'approche de l'inspectrice avec son air de fouteuse de merde.
- Et si non ? demande-t-elle. Vous nous menotterez ?
- Si c'était possible elle le ferait. je m'approche des deux femmes. Mais apparement non.
- Mesdames, s'il vous plaît. dit Berlin en se levant. Du calme. Gardez la boue et les bikinis pour plus tard.
Je le fusille du regard, Raquel fait de même.
- Ecoutez, dit elle. Je n'entends que ses bêtises depuis mon arrivée. J'attendais autre chose de la part d'un homme ayant... quoi ? Sept mois à vivre ?
J'ai l'impression que mon coeur vient de s'arrêter, il s'est retourné dans ma poitrine. J'ai la nausée et l'envie d'en coller une à cette inspectrice de malheur.
- Pardon ?
- De quoi elle parle ? demande Tokyo qui doit être complètement perdu, elle me lance un regard. Londres ?
- Il a une myopathie d'Hellmer, une maladie dégénérative très agressive.
J'attrape la main de Berlin. Comme si d'un moment où un autre, il allait disparaître, s'évaporer. Les larmes me montent aux yeux. Ce braquage est plus éprouvant que ce que j'aurais pensé.
- Avec une espérance de vie allant de 14 à 25 mois.
Berlin ferme les yeux. J'étais la seule à savoir. Enfin avant.
- Il se peut que ses muscles commence à se paralyser. Ça se traduit par des spasmes, des tremblements... Avez-vous noté combien tenir votre arme devient difficile ? demande Raquel à Berlin.
Je ne vois aucune expression sur le visage de Berlin, de la détresse peut-être. La détresse... c'est exactement ce que je vis. Quand Berlin m'en a parlé... il était optimiste. Mais l'inspectrice a tout détruit. Je viens de réaliser que ma fille n'aura pas de père. Même si je pardonne tout ce qu'il peut faire, il ne vivra certainement pas assez longtemps.
Berlin repousse ma main et part. Je ne dois montrer aucune émotion face à cette pute.
- J'ai fais une bourbe ? Je pensais que vous n'aviez aucun secret, que vous étiez... amis.
Je réprime mes larmes et fais un signe à Tokyo
- Vous avez fini inspectrice ? J'en ai vu assez. je lance. Plus vite on aura fini plus vite vous partirez d'ici. Rio. Trouve moi cette gamine.
Tokyo est paralysée, elle ne s'est pas remise de la nouvelle. Quant à moi, j'ai envie d'enfoncer mon pistolet la où je pense de cette inspectrice de malheur. Mais on a plus le temps. On règlera nos histoire plus tard.
Nairobi entre dans la pièce pendant la discussion entre Tokyo et Raquel. Elle chuchote quelque chose à l'oreille de Rio. Ils partent, je les suis.
- Il se passe quoi ?
- Cette foutue gamine s'est barrée, dit Nairobi.
- Pardon ?!
- Et il me faut Rio pour la retrouvé.
Je cours jusqu'au deuxième bureau de Berlin où se trouve un des téléphones et j'appelle le Professeur. Il je répond pas. Je rappelle et il me dit où elle se trouve.
- Rio !!
On entre dans le bureau et Nairobi ouvre le coffre. Ils la sortent.
- Conduisez la en bas. Je vais voir Berlin, je leur explique avant de me précipiter dans le grand bureau.
Quand je veux entrer, Oslo me bloque le passage.
- Bordel Oslo !! Qu'est-ce qui te prend !?
Je me débats et j'arrive à ouvrir la porte. Devant moi se trouve trois jeunes femmes. La seule qui manque c'est cette sale gamine. Les autres sont terrifiées. Moi j'ai envie de pleurer, j'ai un mauvais pressentiment. Je comprends maintenant l'acte de Oslo.
- Elle est là dedans ? je demande aux otages.
Elles hochent la tête. Je n'ai plus envie de pleurer. Juste de frapper très fort là où ça fait mal. J'ouvre la porte d'un grand coup et je vois cette fille se déshabiller sous les yeux de Berlin. Et lui qui regarde... Il n'a pas envie de ça, si il fait ça c'est pour assouvir ses pulsions. Quand Ariadna me voit, elle arrête de danser et se fige. J'ai un sourire collé au visage. Évidemment ce n'est pas de la joie. Je vous ai déjà parlé des sourires attendrissant et ceux que provoque le hazard. Mais il me semble ne jamais vous avoir parlé de ce genre de sourire dément, le genre que fait un psychopathe avant de vous égorger et c'est exactement ce qu'est entrain de voir Ariadna. Vois l'aurez sûrement remarqué, je fais de mon mieux pour que les otages soient bien. Pour les rassurer, comme avec Monica. Bizarrement je ne ressens plus se besoin. Berlin met un moment avant de comprendre ce qu'il se passe.
- Comment ça ce fait que je ne suis même pas surprise. je lance en entrant dans la pièce. Toi la salope de service tu te rhabille. elle ne bouge pas, elle doit sûrement avoir peur de la réaction de Berlin si elle m'obéit. MAINTENANT !!
Berlin me regarde en buvant une gorgée de whisky. Il a l'air d'un enfant qu'on prend en flagrant délit de vol de sucette. Ariadna se rhabille le plus vite possible, elle a compris que ce n'était pas une blague. Je me tourne vers Berlin.
- Je suppose qu'elle ne fait pas ça de son plein gré. N'est-ce pas ?
- Tu serais étonnée de savoir...
- Non ! Tais toi ! Je n'ai pas besoin de savoir.
Je prends la gamine par le bras et je la jette dans l'autre pièce avec les autres. Puis je ferme la porte. Mes pensées sont embrouillées. Cette même nausée que j'ai depuis le début de la journée me poursuit.
- Pourquoi ? je lui demande.
- Pourquoi quoi ?
- Ne joue pas à qui est le plus idiot des deux avec moi.
J'ai le menton qui tremble. Ma colère est descendue aussi vite qu'elle est montée, maintenant j'ai juste mal.
- Je pense qu'à ce jeu là je gagne. dit il en se levant. C'est ce que tu allais dire non ? Andrès t'es le pire des connards. Je souhaite que tu crève le plus vite possible je ne veux pas de toi comme père pour ma fille. T'en fais pas. Je ne pense pas sortir d'ici vivant.
Je le gifle avant qu'il n'ajoute une autre phrase qui détruira tout. Pas notre couple. Je suis prête à tout pardonné, bête que je suis. Non. Ce qu'il détruira c'est moi espoir. L'espoir que j'ai depuis un mois. L'espoir qu'il survivra.
- Tu... tu ne mourras pas. Pas ici
J'aurais préféré pleurer. Mais à la place, je me retourne, attrape la poubelle et vomis. Pourquoi rien ne se passe comme prévu dans ce casse ?

Loᥒdrᥱs Dᥱ FoᥒoᥣᥣosᥲOù les histoires vivent. Découvrez maintenant