Chapitre 19

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Berlin pose sa main sur ma joue. Il ne dit rien. Ça m'inquiète encore plus que si il parlait. Après avoir vomi je m'essuie la bouche et m'assois sur le fauteuil le plus proche. Et là, tout ce qui devait sortir se libère d'un coup. Je pleure. Je déteste l'idée de paraître faible. Berlin s'approche et s'accroupi face à moi.
- Ivana...
- Non
Il caresse ma joue, je ferme les yeux. Je ne sais pas se qui me fait le plus de mal. Savoir qu'il va mourrir, ou cet acte désespéré de se sentir vivant au moins une dernière fois.
- Je suis désolé [j'ouvre grand les yeux].
- Quoi ?!
- Ne me force pas à le redire. Je... je ne peux pas comprendre ta douleur. Mais je t'aime Ivana
J'ai l'impression d'être dans un rêve. Qu'est-ce qu'il a prit ? C'est tellement rare qu'il me dise qu'il m'aime
- Andrès, t'es sur que ça va ? je répond. Enfin je veux dire. Moi aussi je t'aime.
C'est un autre homme. Je le serre dans mes bras. Ça ne veut pas dire que je le pardonne, juste que j'ai besoin d'un câlin. Après ça, il se lève et pose son verre sur la table.
- Je rejoins les autres.
J'essuie mes larmes comme je le peux et je me lève un affichant un air déterminé. Je ne dois rien laisser paraître.
- Je viens avec toi
Et on sort ensemble du bureau.

Tolède. Environ 5 mois plus tôt. Juste après avoir passé une nuit avec Berlin. Sans avoir rien fait.

Quand je me réveille, il n'y a personne dans la chambre. Je me redresse et je sursaute. C'est pas ma chambre ici. Je sors du lit et regarde la veste de costume pendue à l'armoire. Berlin... ça ne fait pas une semaine qu'on est là, que j'ai déjà transgresser la première règle. Pas de relations personnelles. Berlin entre dans la chambre et ferme la porte rapidement après avoir vérifié qu'il n'y ait personne dans le couloir.
- Dit le moi directement. Est-ce qu'on a...? je demande en m'asseyant sur le lit.
- Fais l'amour ? Non. répond-il en enlevant son peignoir. Mais tu aurais bien voulu baiser.
- Oh merde. Je suis désolé...
Il est presque à poil, je lache un gloussement. On dirait que j'ai quinze ans.
- Ne t'en fais pas.
Donc... J'ai passé une nuit avec Berlin. Sans rien faire. OK... Ça me semble étrange. De ce que j'ai pu comprendre, ce n'est pas son genre de refuser ce genre de demande.

4 mois avant le braquage. Après le dîner où on parlait d'avenir.

Pendant que Denver et Moscou chantent, Nairobi me prend dans ses bras et nous dansons. Je passe de ses bras à ceux de Moscou, de Rio et même de Denver en riant aux éclats. Denver me fait tourbillonner. Et je fini dans les bras de Berlin. Je deviens rouge, mais il me détend en se mettant à danser avec moi.
- Maria mi vida mi amor ! chante encore Denver en dansant avec son père.
- Mi amor... je chuchote à Berlin.
La température descend. Et tout le monde débarrasse la table, Denver fredonne encore. Je pose mon assiette sur l'évier, on fait des tournante pour la vaisselle, cette fois c'est à Moscou et Denver de s'en occuper. J'attrape mon verre de vin et je sors sur la terrasse. Je prend une grande bouffée d'air frais. J'entends la porte s'ouvrir puis se refermer derrière moi.
- Tu t'échappes ? me demande Berlin.
- J'ai besoin de calme. je souris et lève mon verre pour qu'on trinque.
- J'aime ton idée. Pour le futur.
- Un tour du monde... je marche un peu, jusqu'à m'assoir sur une des chaises. Moi j'aime bien ton plan. La France. Avec tout cet argent tu pourrais t'offrir le pays entier.
- Et toi le monde.
Je souris et vérifie que personne ne peut nous voir avant de l'embrasser à pleine bouche. Je caresse sa joue en souriant. La porte de la maison s'ouvre et je sursaute en me précipitant vers ma chaise. C'est Nairobi.
- Ah ! vous êtes... bordel de merde. dit elle en s'approchant de nous. Ne me dites pas que...
- Si. je répond gênée.
- Et la règle ? Berlin ?
- Je ne peux pas démentir, Nairobi. dit celui ci en buvant une gorgée de plus.
- Donc vous êtes... ensemble ?
Merde. Je n'y avais jamais pensé. Je ne sais pas si on peut dire qu'on est ensemble. On couche ensemble, ça oui. Mais est-ce qu'il a des sentiments ? Moi j'en ai, c'est sur. Je pense que je l'aime. Non, j'en suis sûre. Mais lui ? On n'en avait jamais parlé et il n'avait jamais rien dit. Suite à la question de mon amie je suis perdue, je regarde donc désespérément Berlin.
- Oui, on l'est. répond-t-il a ma place, me soulageant d'un poids.

3 mois avant le braquage. Le jour de la paella et de la St Jean au village.

Je pense que, à présent, tout le monde est au courant pour moi et Berlin. Tout le monde sauf le Professeur bien sûr.
Après avoir fini le repas, on attend quelques heures avant de partir au village. Je me prépare dans ma chambre le plus vite possible pour ne plus avoir à le faire après. Je me maquillerais dans la chambre de Tokyo plus tard. Une fois que je suis prête, je fonce dans la chambre de Berlin.
- Salut toi, je lui dis en fermant la porte.
- T'es belle ce soir. il tousse. Comme tout les autres bien sûr.
Je l'embrasse et le regarde enlever sa chemise.
- C'est la Saint Jean. On va au village.
- J'avais oubliée. Dis, tu n'aurais pas vu ma veste par hasard ?
Je m'assois sur son lit et fronce les sourcils.
- Heu non. Tu l'as sûrement laissée en bas.
Il se tourne vers moi et prend mes mains.
- J'aurais aimé venir. dit il en me faisant me lever d'une simple impulsion sur mes bras.
- Tu te vois encore au milieu d'une foule d'ado dégénéré écoutant des musiques pour le moins mauvaises ?
- Ça non. Avec toi oui. il pose ses mains dans le creux de mes reins et me colle à lui.
- Mais vous êtes un romantique M. Berlin.
Il me fait tourbillonner et on danse, sans musique évidemment, pendant de longues minutes. Il pose sa tête sur le côté de la mienne et me chuchote quelques choses à l'oreille.
- Je t'aime.
Je deviens rouge écarlate. J'ai toujours cru que je serais la première à le dire. Je mets un certain temps avant de répondre, me laissant le temps de digérer la nouvelle.
- Moi aussi Berlin. Je t'aime.

Quelques heures passent et on se retrouve dans la voiture pour le retour.

Rio est complètement déchiré, donc Nairobi le raccompagne à l'intérieur. Denver, Tokyo et moi on reste dehors pour fumer une ou deux cigarettes. Ils rentrent tout les deux, ils ont l'air pressé. Moi, je reste dehors, installée sur le capot de la voiture à contempler les étoiles. Je n'arrive pas à dormir, je n'ai plus de tequila ni de cigarettes, mais ça fait du bien de rester là. En plus Berlin ne m'attend pas, donc j'ai tout mon temps.
De longue minutes plus tard, je suis rejointe par Denver. Je suis retournée à l'intérieur de la voiture parce qu'il commençait à faire froid.
- Salut Berlin miniature, je lance Denver quand il entre dans la voiture.
- Salut. T'as encore à boire ?
- Nope. On va devoir dormir. Bonne nuit...
Je baisse le dossier de mon siège et je finis par m'endormir.
Vers 5h du matin, je sursaute en entendant quelqu'un frapper sur la voiture. Bordel. Je me tourne pour voir par la fenêtre.
- Qu'est-ce que tu fais avec ma chemise ?! crie Berlin qui doit s'adresser à Denver.
Denver se réveille en sursaut. Quant à moi, j'ouvre la fenêtre.
- Berlin. Oh... j'essaye de sortir de la voiture sans trop y arriver.
Berlin me porte et récupère sa veste. Je pense que j'ai passé le reste de la nuit dans ma chambre mais je n'en suis même pas sur.

Loᥒdrᥱs Dᥱ FoᥒoᥣᥣosᥲOù les histoires vivent. Découvrez maintenant