39. Hayden

233 17 0
                                    


Comme un robot, je sortais mon smartphone de ma poche et chercha l'une des photos qui avait été prise d'Anthéa et le tendit à la mère de la femme que j'avais aimé. Déméter me prit le téléphone des mains et quand son regard se posa sur le visage d'ange souriant de ma protégée, ses yeux s'humidifièrent.

-Ma Perséphone... murmura-t-elle en essuyant ses larmes d'un revers de main.

-Vas-tu nous aider Déméter? demandais-je pleins d'espoir.

-Je veux la voir d'abord.. me répondit-elle, elle semblait sceptique mais je savais que si elle rencontrait Anthéa, elle déciderait de se rallier à notre cause. Enfin c'est ce que j'espérais.

Déméter semblait toujours aussi chétive, malgré que Perséphone ne soit pas sa seule enfant, elle était celle qui avait le plus de contacts avec sa mère. Ploutos était tellement avare que lorsque sa soeur fût tuée, il avait parlé de l'héritage qu'elle pouvait lui laisser. Il avait perdu sa soeur mais il pensait seulement à l'argent.

-Mais avant tout, je vais t'offrir un présent! déclara-t-elle en m'offrant une seconde gifle, je la laissais faire, elle avait besoin d'extérioriser la haine qu'elle ressentait à mon égard. C'est pour la mort de ma fille. Tu me la volée et tu n'as pas su la protéger!

-J'ai tout autant souffert que vous..

-Tu ne sais pas ce que ça fait de perdre son enfant! hurla-t-elle

- C'est ce que vous croyez.. J'ai découvert ma femme éventrée baignant dans son propre sang!

-Comment?

-Elle était enceinte..avouais-je.

Personne à part elle et moi n'était au courant, l'enfant à naître était encore trop faible et caché pour que nous puissions annoncer au monde entier qu'elle était enceinte. Perséphone aurait fait une mère formidable, aimante et attentionnée mais elle reposait six pieds sous terre et notre progéniture avait disparu. Avait-il survécu?

Une fois les disputes arrêtée et que j'étais bien sûr que nous pouvions retourner en Amérique pour rejoindre l'humaine qui avait fait battre mon coeur. J'avais pris mes précautions, envoyant Paul auprès d'elle, on n'était jamais trop prudent. J'avais peur qu'il lui arrive quelque chose pendant mon absence.

Le trajet en bateau se fit silencieusement, Tempête dormait paisiblement, Arianne vomissait ses tripes dans les cabines des toilettes du navire comme à l'aller et Poséidon ainsi que Déméter discutaient du bon vieux temps. Poseidon prenait des nouvelles de son fils qui avait décidé de rester vivre dans les plaines de sa mère. Pendant ce temps là, je jouais à un jeu idiot sur mon smartphone. Les mortels avaient inventés tellement de choses improbables et utiles.

Une fois que nous avions récupéré la mercedes bleue de Paul, Arianne se mit au volant et nous quittâmes le parking du port. Nous devions nous isoler, une fois fait, notre sort engloba la voiture comme nous le faisions à chaque fois que nous devions voyager.

Notre destination se porta sur le lieu où résidait la mère d'Anthéa. Nous nous focalisions sur elle et quelques secondes après, quand l'épais nuage noir s'évapora, la voiture était garée devant une maison de pavillon résidentiel.

Les bâtisses aux alentours se ressemblaient toutes, un extérieur en latte de bois beige, une toiture en ardoise et des volets gris. Le numéro "7" était accroché près de la porte d'entrée. Je jetais un coup d'oeil sur la boîte aux lettres et fût rassuré, il y était inscrit: "Phil Longford, Karenn et Anthéa Queen". Elle vivait bien ici.

Allait-elle être heureuse de me revoir? J'avais des doutes. Elle m'avait bien dit qu'elle refusait de me revoir. Mais alors pourquoi m'avait-elle appelé lorsque ses plantes avaient fanés subitement?

J'observais les maisons tétanisé, Arianne avait déjà commencé son ascension vers la porte d'entrée avec Déméter collée à ses basques. Mon frère aîné était installé près de moi et m'offrit une étreinte fraternelle qui me redonna de l'aplomb.

-C'est rare de te voir aussi fébrile, le grand maître des Enfers est terrorisé par la peur d'être rejeté par sa princesse?

-C'est facile pour toi! Toutes les filles te tombent dans les bras! Et elle m'a dit qu'elle voulait que je partes..

-Elle a peur..Il faut que tu la rassure et tu le sais! Elle t'aime et je suis sûr que c'est réciproque! Quand tout cela sera terminé, elle reviendra auprès de toi.. Elle a besoin de digérer tout ce qui lui tombe sur la tête.. Elle ne connaissait pas notre existence avant quelques semaines si je ne me trompes pas?

J'acquiesçais d'un simple hochement de tête. Mon frère avait toujours raison et ses quelques mots me rassurèrent. Je m'extirpais hors du véhicule décapotable de mon ami divin.

Un mouvement attira mon attention, un blond avec un bonnet gris sur le haut de son crâne et avec une guitare sur le dos arrivait dans notre direction. Les mains enfouies dans les poches de son éternelle veste en cuir, Apollon arrivait comme si de rien n'était.

Artémis vit son frère et accourait vers lui, en deux secondes elle était perchée contre son torse en riant. Elle avait entouré les hanches de son jumeaux de ses jambes et sa nuque de ses bras.

-PAUL! hurla-t-elle heureuse.

-Arianne! Petite sansgue! répondit son frère en posant un baiser sur sa joue.

Arianne sauta et ré-atterrit sur ses deux pieds en accourant vers nous, tirant son frère par la manche, elle était enthousiaste et je la comprenais, bientôt notre famille rencontrerait notre petite protégée.

-Poséidon! Déméter! Je suis heureux de vous voir parmis nous ! Vous m'avez manqué! hurla-t-il en offrant des accolades aux deux dieux, les coutumes américaines s'étant ancrées dans notre comportement.

-Tu nous a manqué aussi dieu des arts. répondirent à l'unisson les deux dieux.

-Vous racontez quoi de beaux dans vos supers temples? La vie est belle ? raya-t-il

-Parfaitement! Tu vivrais comme nous si tu n'avais pas quitté Delphes pour cette vie de mortel.. répondit Poséidon en caressant le haut du crâne de Tempête qui semblait s'impatienter. Au faite je vous présente Tempête qui veut faire son intéressant!

Nos retrouvailles furent interrompue par un boucan du diable qui émanait de la demeure d'Anthéa. Ça sentait mauvais, me précipitant pour lui porter secours, j'abandonnais mes acolytes hors de la maison de ma protégée. Mon rythme cardiaque s'accélérait considérablement quand j'enfonçais la porte d'entrée d'un coup d'épaule.

~
Salut à vous !
Comme d'habitude j'arrête au moment fatidique !
J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop !
Lucy

Le nouveau mythe TOME 1 LégendesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant