7. Flashback

572 41 2
                                    


Olympe

-Perséphone !

-Tu ne m'attraperas pas ! hurla-t-elle

Elle déambulait dans les grands couloirs sombres. Ses longs cheveux bruns se balançaient au rythme de sa course folle l'immense dédale du palais royal. Elle portait toujours sa longue  robe blanche ornée de broderies en formes de pivoines et de brins de blés. Ses pieds nus fouettaient la moquette écarlate. Elle riait à gorge déployée pendant que je la poursuivais. Elle se cacha dans l'interstice des couloirs qui formait un angle, un petit recoin oublié de tous. Ma main agrippa son poignet d'une poigne de fer. Ses doigts se crispèrent sous le contact de ma peau sur son poignet, son regard rieur se rembrunit et son sourire en coin disparu laissant place à une moue indescriptible.

-Hadès.. murmura t'elle

-J'ai gagné, je t'ai attrapé.. répondis-je avec un sourire victorieux aux lèvres.

-Tu ne m'as pas laissé le temps de m'enfuir! tu as triché ! rétorqua-t-elle vexée

-Tu es juste une mauvaise joueuse Perséphone! lui repondis-je avec nonchalance.

Elle se dégagea de l'emprise de mon emprise et elle reparti dans sa course folle. Elle vira à droite, à gauche, continua tout droit puis  recommença plusieurs fois ce même chemin. Elle venait de se perdre dans le dédale de couloir du manoir. Le sol était le même : rouge écarlate, les murs gris anthracite, un bouquet de roses rouges orné le couloir. Il y avait une petite commode noire entreposée contre le mur sous le cadre imposant d'une famille: celle de son père.  Elle s'arrêta dans sa course folle et commença à regarder chaque détails du tableau.

Je m'attrapais par la hanche en souriant et laissa un chaste baiser sur le haut de sa tempe. Elle faisait son éternelle moue indescriptible, elle observait la peinture accrochée sur le mur gris anthracite en silence. Elle croisa ses bras sur sa poitrine, les breloques du bijou accroché à son poignet tintèrent dans un petit son agréable. Elle était adorable, ses mèches brunes tombèrent devant ses yeux, elle souffla dessus en pestant pour la pousser: toujours les mêmes mimiques d'enfants.

Persephone était une déesse qui deviendrait puissante avec le temps, j'en avais conscience et je savais que son père déciderait de la garder auprès de lui. Elle serait indispensable pour l'équilibre du monde mortel.

-Hadès? Demanda t'elle d'une petite voix à peine audible.

-Oui petit oiseau?  Répondis-je chaudement .

- Crois-tu que mon père me laisserais sortir ? J'en ai marre d'être enfermée dans le Palais Royal...

-Je demanderais la permission à Zeus pour t'emmener aux plaines célestes voir les pégases..

-Vraiment ?! Hurla-t-elle enthousiaste.

-Je demanderais Perséphone ! Je te promets pas que mon frère accepte ! Répondis -je à son hurlement .

-T'es le meilleur ! Me dit-elle en me sautant dans les bras.

- Je ferais tout pour que tu puisses sortir ma belle. Tu mérites de connaître autre chose que ta chambre, le palais et ses jardins ! Murmurais-je en lui caressant le crâne avec douceur. Cette enfant était tout pour moi.

Elle se sépara de moi, replaçant les pans de sa robe fleurie et repris sa course folle à travers les corridors. Elle ne s'épuisait jamais, toujours pleine de vie et souriante. Depuis sa naissance, cette petite déesse s'épanouissait et devenait de plus en plus belle. Elle était semblable à une rose aux pétales délicats. J'aimais la regarder rire comme elle le faisait, ses fossettes étaient apparentes et ses lèvres fines dévoilaient des dents blanches et parfaitement alignées.

Je suivais ma petite protégée en courant, elle riait adorablement et s'arrêta devant la salle du trône. Là où son père l'attendait, Zeus était toujours aussi imposant, mon frère me toisa du regard et se releva pour s'approcher de sa fille. La musculature imposante de mon petit frère en faisait pâlir plus d'un. Zeus regarda la jeune Perséphone en biais avant de se tourner vers moi .

-Mon frère ? Que fais-tu ici ? Me demanda -t-il

- Je suis venu rendre visite à ma nièce. Elle s'ennuie ici.

- Maintenant tu peux partir ne crois-tu pas ? Rétorqua-t-il sarcastiquement

- J'aimerais l'emmener aux plaines célestes durant cette semaine, elle a besoin de changer d'air .
- Non !

- Mais papa ! S'il te plaît !

- Perséphone j'ai dit non ! Hurla Zeus à l'encontre de sa propre fille .

- Mais pourquoi faut-il que je reste enfermée dans le palais ? le questionnait Perséphone

- Tu es bien trop jeune pour sortir !

- Mais Athéna, Artémis et les autres le peuvent ! Alors pourquoi pas moi ?

- Parce que je refuse ! Maintenant Perséphone va dans ta chambre ! Je ne veux plus entendre parler de ça !

- vous êtes ignobles ! Hurla t-elle avant de s'enfuir en pleurant et en courant.

Cette image me fit mal, elle semblait chétive et j'aurais voulu pouvoir la prendre dans mes bras pour la rassurer et lui dire que tout irait bien. Mais ne savais même pas si je pourrais tenir cette promesse, nous devions nous incliner face à Zeus mais connaissant le tempérament de feu de Perséphone. Elle sortirait qu'elle ai le droit ou non.

Je me tournai vers mon petit frère, malgré sa prestance et son statut de roi, je n'avais pas peur. Zeus me dévisageait d'un regard supérieur , depuis notre victoire lors de la Titanomachie, il était devenu terriblement orgueilleux. Le dieux sage qu'il était disparaissait sous sa volonté de pouvoir et de domination.

-Mon frère ! Tu connais ta fille et tu sais qu'elle ne respectera pas ta volonté ! Tu veux qu'elle reste enfermée mais elle s'enfuira ! Déclarais -je

-Hades cela ne te regarde pas !

-Zeus, penses y ! Perséphone est une adolescente, elle a besoin de liberté et de vivre !

-Ce n'est pas à toi de décider ce qu'il y a de mieux pour ma fille !

-Quitte ma demeure Hadès ! Ordonna Zeus

Je m'inclinais et partais, laissant mon orgueilleux de frère seul dans son palais. Je voulais aller voir ma petite fleur mais si j'y allais maintenant je savais que je ne pourrais pas trouver un moyen de la faire sortir d'ici .

Je pris un risque et inscrivit sur une fine feuille de papier un petit mot que je glissais sous la porte de ma protégée, il fallait espérer que son père ne le découvre pas.

Le nouveau mythe TOME 1 LégendesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant