31 . Flashback

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Olympe, hiver ,  dix-neuvième année.

En ce quatrième jour du mois Gamétion, j'allais pouvoir exaucer mon souhait le plus cher, elle allait être mienne. Notre façon de procéder était semblable à celle de nos sujets Athéniens, nos coutumes se ressemblaient à un détail près. Nous ne consultons aucuns devins pour avoir l'accord de nos dieux.

La cérémonie qui aurait lieu était pour nos parents, pour Zeus et Déméter ainsi que pour Rhéa et Cronos.

Je restais statique pendant que ma grande soeur s'occupait de réaliser une coiffure ridicule avec mes cheveux de jais. La déesse du foyer, avait réalisé une couronne avec des branches des figuiers portant encore leurs fruits, des feuilles de palmier ainsi que des fleurs de courges. Je portais une immense toge noire qui m'arrivait jusqu'aux pieds maintenue par une broche en or façonnée par le dieu Héphaïstos.

-Tu te rends compte Hestia? Perséphone sera ma femme... déclarais-je les yeux brillants d'étoiles. J'étais fou de cette fille et qu'elle devienne enfin mon épouse me comble de bonheur.

- Je suis tellement heureuse pour toi petit frère.. me répondit-elle en réajustant l'une des fleurs qui tentait de s'enfuir.

-Merci beaucoup Hestia... Je compte sur ton pouvoir de divinité pour que mon mariage soit le plus heureux.

-Tu n'en auras pas besoin, elle est toi c'est là depuis des années, vous étiez fait pour être ensemble.. Rien que ta façon de la dévorer du regard depuis qu'elle a quinze ans le démontre.. Notre petit frère a juste été aveugle pour voir que vos sentiments grevaient les yeux! Me rassura-t-elle.

-Tu seras aux premières loges lors du banquet? demandais-je à ma grande soeur.

Notre fratrie était composée d'Hestia, de Poséidon, Déméter, Héra, Zeus et moi même, malgré que nous étions six, Déméter et Zeus me vouaient une haine sans précédent, Héra était bien trop superficielle et attirée par le pouvoir, les seuls sur lesquels je pouvais compter étaient mes deux aînés: Poséidon et Hestia.

-Bien-sûr petit frère!

Ainsi apprêté, je rejoins le palais de mon cher petit frère. Je savais d'or et déjà que l'accueil ne serait pour le moins chaleureux, je lui avais pris sa fille qu'il voulait tant marier à Arès dieu de la guerre.

Les grandes portes de bois sculptées s'ouvrirent lentement, rendant le moment interminable, Zeus se trouvait au centre de la pièce, sa barbe fournie avait été peignée avec soin, il portait une toge immaculée et décorée par des méandres brodés aux fils d'or sur le bas de la tunique.

Ses cheveux bruns si caractéristiques aux enfants de Rhéa avaient été coupé très courts, comme pour signifier qu'il ne faisait plus parti de notre famille.

Je la cherchais du regard et quand mes yeux se posèrent sur son minois d'ange, je ne pus réprimer un sourire, elle était si belle que je me sentais chanceux de l'avoir rien que pour moi. Blottie contre le corps de sa mère, elle semblait si insouciante, ses longs cheveux bruns tombaient en cascade le long de son corps. Sa tenue était sobre et lui allait parfaitement. Elle était toujours aussi sublime. Elle portait son éternelle couronne d'épis de blés agrémentée de fleurs de coquelicots.

Confiant, j'arrachais ma bien aimée des bras réconfortants de sa mère, je suivais la coutume à la lettre.

Déméter dont ses cheveux étaient étrangements plus clairs que ceux de notre fratrie, elle était la seule de nous dont ses mèches cendrées viraient au blond polaire. La déesse passa devant nous, récupéra une torche de pin qu'elle fit flamber. Dans un silence prosaique, nous avancions jusqu'aux jardins où de grandes tables avaient étés dressées.

Nos amis et notre famille étaient réunis pour nos noces, nous avions été gâtés de présents, des musiciens jouaient de bon train offrant de l'animation à cette fête mais lorsque ce fut le moment de se mettre à table l'atmosphère était pesante.

    Suivant la tradition à la lettre, l'un des devins d'Olympe, servi dans un calice d'argent un vin venant des récoltes de Dionysos. Perséphone attrapa la coupe avec moi et de manière synchronisée, nous bûmes une gorgée de ce nectar fait de vigne.

    La musique avait repris, les plats défilaient, lorsque vint le moment du dessert, Zeus se leva sa coupe à la main, il se racla la gorge avant de déclarer.

-Nous sommes ici pour célébrer le mariage de ma fille et de son abominable époux. Santé!

Zeus bu une gorgée avant que sa fille ne se lève énervée par son comportement.

Elle s'approcha de son père en haussant le ton, sentant que ça partirait en guerre, je me levais aussi dans le but de raisonner mon épouse.

-Tu as intérêt de retirer ces calomnies! Mon mari est l'homme le plus aimant de cette terre, Hadès sait prendre soin de moi et je suis sa priorité! Alors arrête, la seule chose que tu sais faire c'est penser avec ton entre jambe! hurla-t-elle en saisissant un couteau posé sur la table et le brandit vers lui.

-Persée' arrête mon amour.. tentais-je de la raisonner

-Hadès ne te mêle pas de ça! vociféra-t-elle avant de se tourner vers son père et de réduire l'écart qui les séparer. Mais sinon je peux déjà coupé tes attributs masculins, comme ce  que tu as retiré à ton père et lui à son père! Un cercle vicieux!

-Petite effrontée! hurla son père en lui assénant une gifle phénoménale.

-Enfoiré! cria-t-elle avant que toute les fleurs et plantes présentes autour de nous ne fanent instantanément et ne soit réduites en poussière par le vent qui se levait.

Le reste de la cérémonie fût pesant et froid, je tentais de rassurer la femme que j'aimais, mes doigts caressant des cercles sur la paume de sa main, elle restait silencieuse les yeux embués de larmes.  

Lorsque vint le moment de consumer notre union, elle quitta la table en première accompagnée par sa prêtresse: la jeune Calista. Je ne mis peu de temps à la retrouver, elle était assise sur le rebord du lit nuptial que nous possédions dans notre royaume souterrain. Personne ne serait là pour vérifier nos dires, elle semblait si démunie, ses cheveux étaient attachés dégageant sa nuque d'albâtre.

Je rejoins la femme que j'aimais rompant la distance insoutenable qui séparait, en douceur, je commençais à butiner la peau blafarde de sa nuque traçant une ligne exquise jusqu'à ses lèvres que j'embrassais avidement.

Elle répondit avec autant d'ardeur à mes baisers, se laissant tomber sur le dos m'entraînant dans sa chute. Je faisais abstraction de ce qui se passait aux alentours du palais, à cet instant il n'y avait qu'elle et moi.

Blottis l'un contre l'autre, nous nous laissâmes sombrer dans l'ivresse de notre amour, emportés dans un univers où le bonheur d'être enlacés comme cela atteindrait son paroxysme.

~

Salut à vous!

J'espère que ce flashback vous a plu,

Une Perséphone entreprenante et énervée!

Comment avez-vous trouvé la scène finale?

Lucy

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