33.Hayden

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Arianne décrocha et mit son téléphone en haut parleur, une musique entraînante résonnait dans le combiné. On entendait des personnes hurler, rire et lancer des paris idiots.

-Arianne? demanda Paul à travers le téléphone.Je sors trouver un coin plus tranquille.

-Tu es à une fête? demanda-t-elle.

Arianne ne reçut aucunes réponses, les musiques changeaient et la voix de Paul demandait aux autres individus de s'écarter. Mais qu'est-ce qu'il faisait dans une fête? Il devait veiller sur elle et non s'éclater. Les minutes défilaient et la musique s'éloignait. Une fois totalement au calme, la voix de Paul se fit entendre.

-Ouais..murmura -t-il avec une pointe de hantise dans sa voix.

-Mais qu'est-ce que tu fous là bon sang! hurlais-je énervé.

-Je l'ai suivit, elle s'est rendue à une fête et je l'ai accompagné pour pouvoir avoir un oeil sur elle.

-Et elle est en danger? demandais-je.

- À part les shots de vodka qu'elle enchaîne? Non aucun problèmes! répondit-il

-Putain! grognais-je

-Merde elle arrive! Et bah elle ne tient pas du tout l'alcool. Elle est hilare et elle titube.

Ce qu'il me dit me mit hors de moi, j'avais du mal à me dire que ma protégée était ivre, mon sang se glaça quand j'entendis la voix d'Anthéa qui hurlait.

-Emrick! Non!

-T'inquiètes bébé ça va te permettre de décuver!

Puis un bruit assourdissant d'objet qui était jeté dans l'eau retentit, une image se greffa devant mes yeux, je ne pouvais rien faire d'autre que l'imaginer dans les bras d'un garçon qui venait de la jeter sans douceur dans la piscine. Mon coeur se serra, ma mâchoire se contracta en entendant le surnom que lui avait donné le prénommé Emrick.

Un second bruit de plongeon résonna ainsi que le ricanement du dieu de la poésie. J'avais des envies de meurtres. Pourquoi fallait-il que la fille que j'aimais se soit blottie dans les bras d'un inconnu? Mais la voix de Paul me fit sortir encore plus de mes gongs.

-L'amour est en chasse..

-Comment? demanda Arianne en me jetant un regard en biais.

-Anthéa s'est rapprochée d'Eros..répondit Paul

-Je vais le tuer! grognais-je hors de moi. Pourquoi faut il qu'elle fasse tout ce qui me sort par les yeux? Et encore plus avec ce.. mec! Sépare les!

J'avais essayé de ne pas traiter le dieu de l'amour mais l'envie de l'étriper grandissait en moi. Pourquoi lui? Pourquoi était-elle avec lui? Les questions se bousculaient dans mon crâne. Mon regard devint noir, j'essayais de reprendre ma respiration pour me calmer mais c'était impossible. Je la voyais avec lui, dans les bras de ce dieu coureur de jupons, elle était à sa merci et j'avais libéré la place bien trop facilement.

-Paul ! T'es là toi aussi ? déclara une voix que je ne connaissais que trop bien.

-Anthéa rend moi ce téléphone! ordonna Paul en s'adressant à ma protégée.

-Paul tu sais que t'es beau? demanda-t-elle hilare. Je suis sûre que les filles doivent kiffer ton style de surfeur.. Hey Ariri! Comment tu fais pour supporter ton frère? Il n'est pas un peu rabat-joie sur les bord?

La déclaration d'Anthéa à mon frère divin déclencha chez moi des pulsions meurtrières, il n'avait pas le droit de la toucher, elle m'appartenait. La tasse de thé posée sur la petite table en fer forgée explosa répandant du thé partout autour. L'une des domestiques squelette arriva hâtivement pour nettoyer les dégâts que ma colère provoquait. J'étais un dieu destructeur et chacun des habitants de l'olympe le savait. On ne devait pas toucher à ce qui m'appartenait et cette humaine serait mienne tôt ou tard.

-Anthéa, t'es complètement bourrée! Va te reposer!

-Ariri, je ne suis pas bourrée! niait-elle en riant.

Ses pas résonnèrent et son souffle erratique révélèrent qu'elle courait. Elle était complètement ivre, elle percuta une personne et d'excusa, Paul à ses trousse et hurlant son prénom. Elle était si insouciante. Pourquoi avait-il fallu que je m'entiche de cette humaine? Elle n'attirait que des ennuis.

-Aririiiiiii ? Tu pourras dire à Hayden qu'il est canon? Et que je suis désolée! S'il te plaiiiiiit! Anthéa accentua la dernière syllabe du dernier mot qu'elle avait prononcé avant d'hurler. Ne me touche pas! T'es trop moche et méchant! Sale surfeur!

Ses mots me firent du bien, mon coeur se gorgea d'amour pour cette petite humaine et sans que je ne comprenne vraiment pourquoi. Mes joues se teintèrent d'une couleur pourpre.

-Emrick revient dans les parages.. Elle la vue et elle la suivit à l'intérieur.. déclara le dieu des arts.

-Surveille les! Je ne le sens pas.. Et veille à ce qu'il n'abuse pas d'elle.. ordonnais-je

-Je ne pense pas qu'il lui ferait du mal.. Eros est sympa et tu le sais..Tu es juste super jaloux de sa proximité avec elle..

Je savais qu'il avait raison mais je ne voulais pas lui donner cette joie, Paul pouvait devenir très arrogant quand il avait raison. Arianne me jeta un regard désolé pendant que je bouillais sur place, j'étais à des milliers de kilomètres d'elle, coincé en Europe pour réunir mes frères auprès de nous. Alors qu'elle profitait de mon absence pour se prendre une cuite.

Arianne discuta encore quelques minutes avec son frère, bien trop plongé dans mes pensées pour dire ne serait-ce qu'un mot. Je réfléchissais à la manière dont j'allais pouvoir aborder la mère de la femme que j'avais aimé. Je ne pouvais pas arrivé la fleur au fusil alors que j'avais causé la mort de sa propre fille. Je devais trouver au plus vite, demain arriverait rapidement.

Arianne parti rejoindre sa chambre, je restais seul au milieu de cette pièce, tergiversant.

Je regardais cette décoration que je ne connais que trop bien, au centre du mur principal se trouvait une toile de pierre. Perséphone y avait été représenté dans toute sa splendeur, elle portait une magnifique robe blanche ornée de multiples fleurs des champs. Ses longs cheveux bruns ondulaient autour de son visage, quelques mèches tombaient devant ses yeux, harmonisant sa coiffure tirée. Le sculpteur m'avait gravé derrière elle, ma taille imposante la surplombant de toute mon ampleur. Des flammes dansaient autour de nos corps collés.

Je me souviendrais toujours de ce moment, elle était tellement impatiente qu'elle ne cessait de bouger, le sculpteur n'en pouvait plus, plusieurs fois Perséphone l'avait repris en lui répondant sarcastiquement. Elle haïssait qu'on lui manque de respect et j'avais bataillé contre elle pour qu'elle n'utilise pas sa magie sur ce mortel. Elle avait à peine dix-neuf ans et elle sortait ses crocs comme le ferait une tigresse.

Je me remémorai chacunes de ses manies, observant chacun des détails de son visage, ses magnifiques yeux azurs n'avait pas été retranscrit dans la pierre mais je m'en souvenais à la perfection. Je me torturais avec mes propres souvenirs mais je devais apprendre à vivre avec.

La journée du lendemain allait être compliqué et je devais être au maximum de mes capacités. Je devais le faire pour nous. Elle ne méritait pas de mourir et je ne savais pas si je réussirais à me relever si elle partait aussi.

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Salut à vous!
J'espère que ce petit chapitre vous a plu,
J'ai trouvé ça amusant de faire la soirée par un appel.
Bientôt la rencontre avec d'autres divinités!
Lucy

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