Le nouveau mythe TOME 1 Légendes

36 . Anthéa

Quand mes yeux s'ouvrirent enfin après trois heures de sieste, j'avais l'impression que je dormais depuis une éternité, le soleil était bas dans le ciel et le temps orageux ne présageait rien de bon.

Mon téléphone sonna deux fois avant que je ne décroche, ma mère avait tenté de me joindre plusieurs fois et quand sa voix résonna dans le combiné, j'eus un léger pincement au coeur.

-Anthéa, ma puce? demanda la femme qui m'avait mis au monde.

-Maman ? Que se passe-t-il?

-Il a eu un accident.. sanglota-t-elle.

Je compris directement de qui elle me parlait, même si je lui vouait une haine sans précédent, il avait permi à ma mère de remonter la pente lors du décès de mon père.

-Je prend la route maintenant! Envoie moi tes coordonnées et j'arrive! déclarai-je

-Mais la fac?

-Ne t'inquiète pas pour ça, tu as besoin de moi et je viendrais. Je ne te laisse pas tomber maman.

-Tu es vraiment un amour, Théa, j'ai de la chance d'avoir une fille comme toi mon ange.. me dit ma mère.

-Je suis là dans deux heures maman..

-D'accord.. murmura-t-elle entre deux sanglots.

Je sortai de mon lit en vitesse et me dirigeai vers mon armoire pour prendre quelques vêtements de rechange, je fourrai tout dans mon sac à dos et récupère mes clefs.

Je laissais un mot sur la table de chevet de ma colocataire :" Steph' je ne vais pas être là pendant quelques jours, des problèmes familiaux, je t'embrasse Théa!".

Missouri, automne 2019

Le temps semblait me jouer des tours, les minutes et les heures s'allongeaient au fur et à mesure que je me rapprochais de l'hôpital où mon beau père avait été transféré. Les kilomètres s'amoindrissent.

Il se mit à pleuvoir des torrents, les essuis glaces balayaient les lignes translucides qui s'écoulaient sur le pare-brise. Je m'approchais de l'hôpital et une fois devant je garais la petite voiture qui m'avait été offerte par mes grands-parents lorsque j'avais obtenu mon permis de conduire.

Courant sous la pluie, je traversais le parking baigné par la nuit tombée, je haissais la peur de voir l'état dans lequel devait se trouver ma mère. Même si je n'avais pas énormément d'atomes crochus avec elle, elle m'avait toujours soutenue dans mes projets et mes ambitions, elle m'emmenait à l'école, à mes récitals de danse, me préparait des cookies lorsque j'étais au plus mal.

Les portes coulissantes automatiques s'ouvrirent devant une salle d'attente pleine à craquer, je reconnus ma mère assise sur l'une des chaise d'acier, elle était voûtée, son visage entre ses mains, j'accourus près d'elle .

-Maman?

Son visage se releva à la vitesse de la lumière et un faible sourire se grava sur ses lèvres quand elle me vit. Elle se releva en vitesse et vint se blottir contre mon torse. À cet instant, nous avions échangé nos rôles, je la consolais comme le ferait une mère aimante. Je caressais son dos quand le médecin arriva vers nous.

-Madame Queen? demanda-t-ille visage grave.

-Oui! répondis-je à la place de ma mère. Comment va-t-il ?

-Je suis le docteur Stevens en charge de votre époux. Il a été stabilisé mais son état est critique. Lors de l'accident, de nombreux bouts de verres ont pénétrés son épiderme sectionnant des parties vitales, de plus la compression de l'air bag n'a pas eu lieu, il devait être défaillant et votre époux est passé à travers le pare brise. De nombreux organes ont étés touchés et tenter de nombreuses greffes est risqué. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour le sauver.

Ma mère s'était raidit contre mon corps et ses larmes redoublèrent, je ne savais pas quoi dire pour la rassurer, la phrase bateau que l'on sortait à chaque fois ne marchait pas dans ce cas de figure. Comment dire: tout ira bien si l'on n'y croyait pas et qu'il y avait très peu de chance?

Le médecin posa sur ma mère un regard compatissant et posa sa main sur son épaule d'un geste délicat.

-Rentrez-vous reposer, nous vous contactons s'il y a un quelconque problèmes ou une amélioration..

-Je ne peux pas rester cette nuit? demanda-t-elle d'une petite voix.

-Je suis au regret de vous dire non, il ne peut pas obtenir de visite puisqu'il est encore trop faible.. Nous nous occupons bien de lui, n'ayez pas peur madame Queen.

-Bien.. capitula ma mère.

Le médecin était attirant, sa barbe de trois jours lui donnait un côté irrésistible malgré son expression épuisée et ses cernes proéminentes. Ses cheveux rasés lui donnait un petit côté mafieux mais sans plus.

J'entraînai ma mère jusqu'à ma voiture et la laissa s'installer sur le siège passager, je mis les clefs dans le contact et la ramenait chez elle. Le temps semblait être accordé avec sa peine, il faisait gris et la pluie n'arrêtait pas de redoubler d'ampleur, un vrai temps de chien.

Une fois à la maison familiale, ma mère s'effondra dans son canapé en cuir gris, elle semblait si vulnérable que ça me faisait mal.

J'observais les paysages que je connaissais tant en silence, la lumière tamisée du luminaire éclairait le grand salon décoré par une centaine de plantes vertes, ma mère adorait jardiner et elle m'avait transmis sa passion pour les plantes et la nature. Quelques uns de mes tableaux trônaient dans la pièce qui m'avait vu grandir.

Je fouillais dans les tiroirs pour préparer un repas agréable pour ma mère, je sortis des spaghettis et en mis une bonne quantité dans l'eau bouillante de la casserole. J'en profitais pour préparer la sauce qui allait accompagner les pâtes, j'éminçais des oignons, des tomates et du poivron et les faisait revenir avec du coulis de tomate et des feuilles de basilic du jardin.

Une vingtaine de minutes plus tard, ma mère semblait dévorer le repas que je lui avais concocté, elle avait cessé de pleurer et ses yeux étaient bouffis, elle était terriblement mal et je ne savais pas trop comment agir.

À la fin du repas, elle me laissa seule puisqu'elle était partie s'enfermer dans sa chambre. Le moral dans les chaussettes, je regrettais d'être partie, tout allait mal dans ma vie et dans celle de mes proches. Et si je n'étais jamais partie, serait-il entre la vie et la mort ? Aurais-je failli rejoindre les cieux? Souffrirais-je autant que maintenant? Mais surtout serais-je tombée amoureuse d'un dieu antique?

C'est avec ces multiples questions que je sombrais dans le sommeil.

~
Salut à vous !
J'espère que ce chapitre vous a plu,
Je sais Hayden n'est pas là ..
désolée 🤷‍♀️
Mais j'espère que vous ne m'en voulez pas trop ..
Lucy