Olympe

Houston, I Have So Many Problems

Des flammes, des morts, de la souffrance et un roi impitoyable. Voilà ma perception de l'Enfer.

Grâce au peu de souvenirs du cours de mythologie grecque de Madame Eunoia, je me rappelle que l'Enfer est un royaume où toutes les âmes vont pour être jugées après la mort. Elles sont retenues comme des ombres sans force ni sentiment, elles sont la pure présence d'un passé à jamais oublié.

C'est un endroit tout simplement horrible a mon goût, la représentation même de la souffrance éternelle.

-Comment tu vas ? me demandait Pandore adossée à la porte.

Je lui accordais un regard de travers avant de me retourner vers la fenêtre et observais le paysage. Je détestais les mensonges et Pandore le savait parfaitement. C'est quand je prêtais plus d'attention à ce que je regardais que je me rendis compte que nous n'étions plus chez nous.

La fenêtre qui, autrefois m'offrait une vue sur le Millenium Park, me dévoilait un paysage complètement différent.

Une étendue d'eau bleue saphir profond s'étendait au loin. Avec plus de détails je pu observer une nature sauvage à couper le souffle et une plage au sable blanc.

J'entendais Pandore soupirer tristement et je me retournais vers mon amie.

-Où sommes-nous ? demandais-je en me doutant un peu de la réponse.

Un paysage de rêve, un type qui se prend pour le souverain des Enfers et une jeune femme tête en l'air qui s'appelle Pandore : nous ne pouvions qu'être en Grèce. Mais si c'était réellement le cas, ça voudrait dire que l'inconnu de mon appartement serait bel et bien Hadès et que Pandore serait ... La boîte de Pandore ? Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Je me collais encore un peu plus à la fenêtre devant cette idée.

Cependant, bien que je me sois évanouie, je ne pense pas avoir été endormie pendant longtemps.
Comment aurions-nous pu passer de Chicago à la Grèce sans que je me sois réveillée ?

Je commençais à paniquer mais je décidais de rester impassible.

-Nous sommes sur Ikaria, une île grecque.

Dans le mille, pensai-je en stress.

-Il faut qu'on parle Moïra, continuait-elle attristée.

Le fait que j'ai décidé de l'ignorer semblait lui peser sur le coeur et je décidais de lui accorder une oreille attentive. Bien que cette histoire commençait par être de plus en plus folle, Pandore restait mon amie et je lui faisais confiance. Et j'avais surtout besoin de réponses. Des réponses qui expliqueraient mon implication dans toute cette histoire.

J'hochais la tête et je la vis sourire sincèrement. Elle attrapait mon bras et s'asseyait sur le lit, moi à sa suite.

C'est alors que Pandore me racontait toute l'histoire sans omettre aucun détail. Son récit semblait complètement fou : une grande déesse jamais nommé dans les écrits ou même évoquée par Madame Eunoia, avait été assassinée. Et je m'y connaissais un minimum : jamais je n'avais lu, ou entendu parlé, d'une quelconque déesse de ce genre.

-Je sais que toute cette histoire peut paraître folle Moïra mais il faut que tu me crois, me suppliait-elle.

Je la regardais, interloquée. Pandore semblait terriblement croire à cette histoire et ça me poussait à vouloir en savoir plus. Et si c'était réel ?

-Je vais essayer, annonçais-je avec un léger sourire.

   D'après Pandore cette grande déesse serait la représentation même de l'Olympe, l'endroit où les dieux et déesses festoyaient et contemplaient les Hommes.
   Bien que son récit soit très intéressant, je ne comprenais pas pourquoi elle me racontait tout ça.