Olympe

Will Bombs Stop Going Off Near Me ?

-Pourquoi me regardes-tu de cette façon ?

   Je détournais la tête, gênée. Je m'étais perdue dans mes pensées en observant Hadès. Il fallait admettre, que sa tenue lui allait plus que bien. Normal, c'est un Dieu.
   Sa chemise blanche contrastait avec le teint mat de sa peau. Légèrement ouverte, elle nous laissait apercevoir un début de sa musculature.
   Je me raclais la gorge.

-Je m'étais perdue dans mes pensées.

   Hadès haussait un sourcil, avant de laisser apparaître un rictus en coin.

-Tu n'étais pas en train de me reluquer ? demandait-il amusé.

   Je me tournais vers lui brusquement et lui octroyais une tape sur l'épaule, les joues rosées. Ce type était tout bonnement trop sûr de lui. Il savait quel pouvoir il pouvait avoir sur les femmes, et comme l'idiote que j'étais, j'étais l'une d'elle.

-Pervers.

   Hadès ricanait discrètement avant de me glisser un mot à l'oreille.

-Tu ne devrais pas clamer ce genre de choses en public. Surtout à l'endroit où nous sommes.

   Sa proximité me faisait frissonner.
   Je regardais autour de moi. Il était vrai que l'endroit ne prêtait pas tellement a ce genre de chamailleries. Hadès n'avait vraiment pas fait les choses à moitié : il m'avait emmenée dans un restaurant au nom français, où l'ambiance semblait très stricte. Nous étions dans la haute noblesse.

   Cependant, je me sentais mal à l'aise. Ce n'était pas vraiment le genre d'endroit que j'avais l'habitude de fréquenter, et je faisais tâche dans le tableau. D'autre part, le soudain revirement d'attitude d'Hadès me chamboulait un peu. Ça me rappelais la fois où il ne semblait pas être lui-même. Lorsqu'il avait été tactile et presque dragueur alors que je pouvais clairement lire sur son visage qu'il me détestait.

-Je veux des réponses, clamais-je autoritaire.

   Hadès ne s'attendait visiblement pas à ce que ce moment arrive maintenant. Il devait sûrement penser que je lui poserais des questions après le repas, mais je n'avais plus la patience. Il me fallait des réponses, et tout de suite. Cette fois, il n'allait pas s'échapper.
   Il posait le verre de whisky qu'il s'apprêtait à boire avant de poser ses mains sur la table.

-Je t'écoute.

   Je fu tellement surprise de sa coopération que toutes mes questions s'envolèrent. Non. Pas cette fois.
   J'attrapais le verre de whisky qu'il avait posé et l'avalais d'une traite, sous le regard ébahi d'Hadès.
   Je reprenais une grande respiration, enfin prête à confronter le Dieu des Enfers.

-Pourquoi m'amènes-tu ici ?

   Il prit quelques secondes avant de me répondre.

-Parce que tu me devais une soirée.

   Je secouais la tête. Je sentais que cette discussion allait tourner en rond, ou qu'il allait finir par me lâcher quelque chose de blessant pour que j'arrête de le bassiner avec mes questions.

-Pourquoi veux-tu passer du temps avec moi ?

-Ce n'est pas que j'ai particulièrement envie de passer du temps avec toi. Tu me dois cette soirée pour m'avoir volé mes affaires et claqué ma porte au nez, répliquait-il immédiatement.

   Le culot. Ses réponses étaient tellement rapides qu'elles semblaient préparées à l'avance. Je ne lâcherais pas le morceau.