Olympe

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L'ancien monde s'était écroulé, laissant place à un nouveau. Les choses avaient changées.
Tout rentrait dans l'ordre, peu à peu, et certaines choses en expliquaient d'autres.

-Nous voulons connaître la source de tes agissements, clamait Hadès froidement.

Malgré son masque d'impassibilité, Hadès sentait son sang bouillonner. Il était consumé par quelque chose bien plus fort que lui : ses émotions. La rage, la tristesse, ainsi que l'impuissance.
Lui aussi, avait changé. Cela faisait deux mois que Moïra n'était plus. Bien que son corps soit la, son esprit était ailleurs. Après avoir reçu cette lame, saupoudrée de Luxus, elle s'était effondrée, et ne s'était plus réveillée. Elle n'était pas morte, mais elle n'était pas vivante non plus. Et cela rendait Hadès remplit de ressentiment.
Encore une fois, il n'avait pas su protéger quelqu'un qui lui était cher. Le pire dans tout cela, c'est qu'il l'avait enfin retrouvée. Il était parti jusqu'aux plus sombres recoins des limbes, tout cela pour retrouver les sentiments de Moïra. Il l'avait touchée du bout du doigts, mais elle s'était écroulée avant qu'ils ne puissent s'épanouir.

-Et toi, quelles étaient tes motivations ?

Il tournait la tête vers l'homme, enchaîné, assis aux côtés de Perséphone. Ce dernier claquait sa langue sur son palais.

-La vengeance.

Hadès plissait les yeux.

-C'était a cause d'elle que j'avais passé des milliers d'années à remonter cette pierre. Lorsque Perséphone est venue me trouver, je n'avais aucune raison de dire non.

Hadès se rappelait très bien de lui, Sisyphe. Pour avoir osé défier les dieux, Sisyphe fut condamné par Olympea, dans le Tartare, à faire rouler éternellement jusqu'en haut d'une colline un rocher qui en redescendait chaque fois avant de parvenir au sommet. C'était une tâche sans fin.
En y repensant, tout devenait aussi clair que de l'eau de roche. Mérope était la femme de Sisyphe, voilà pourquoi elle s'en était prise à Moïra.

Hadès claquait sa langue sur son palais. Il se sentait stupide de n'avoir rien vu venir.
Cependant, quelque chose ne collait pas. Bien que le mobile de Sisyphe soit clair, celui de Perséphone restait complètement flou.

-J'attends toujours une raison, clamait-il a l'intention de Perséphone.

Cette dernière souriait, et cela rendait fou Hadès.

-Je ne voulais pas que quelqu'un te vole à moi.

Hadès fronçait les sourcils. Que racontait-elle encore ?

-Une semaine avant la naissance de Moïra, les Moires me sont apparues. Elles m'ont révélées que cet enfant causerait ma déchéance. Je ne pouvais que m'en débarrasser, soupirait-elle.

Le coeur d'Hadès battait fort dans sa poitrine. Il avait l'impression qu'il allait s'échapper.

-Pourquoi te débarrasser d'Olympea ?

-Parce qu'elle n'aurait été qu'une épine dans mon pied. Ce soir la, elle avait su que quelque chose n'allait pas. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne découvre ce qu'il se passait.

La main de Pandore s'élançait, finissant par une gifle sonore sur la joue de Perséphone.

-Tu n'es qu'un monstre, sifflait-elle les yeux remplis de haine.

-Peut-être. Mais moi j'aurais tout fait pour garder celui que j'aime. Aurais-tu été capable de tant, jeune mariée ?

Pandore s'apprêtait à lui sauter dessus, mais Arès la retenait. D'un signe de tête, il lui fit comprendre qu'il était inutile de parlementer.