Olympe

Let's Go In Hell

   Le vide. Hadès avait été englouti par un immense trou noir, et il n'avait aucune idée de comment s'en sortir.

   Il avait été submergé par des émotions qu'il avait trop longtemps refoulées. La culpabilité prenait le dessus sur chacune d'entre elles. Si il l'avait faite souffrir au point qu'elle souhaite à ce point l'oublier, avait-il le droit de revenir vers elle ?

   Quand Moïra lui avait demandé qui il était, c'est comme si le monde s'était effondré autour de lui. Il avait senti son coeur battre plus rapidement, mais il n'avait rien laissé paraître.

-Désolé, avait-il répondu avant de sortir de la salle, sous les yeux ébahis de ses amis.

   Eux-mêmes semblaient secoués de cette nouveauté. Moïra n'avait pas simplement oublié ses sentiments, non, elle avait effacé la présence d'Hadès de son cœur et son esprit.
   Et pour Hadès, c'était la pire forme de torture qui soit.

-Bordel, grognait-il.

   Il attrapait une poignée de sable dans sa main, avant de la jeter au loin. Il s'était éclipsé de la fête, se laissant ruminer en solitaire sur la plage. Au loin, il voyait encore l'arche où s'étaient mariés Pandore et Arès.

   Inconsciemment, il marchait vers celle-ci.

-C'est beau, n'est-ce pas ?

   Hadès se retournait brusquement vers la voix. Il fut surpris de tomber sur Moïra.

-Ça l'est, se contentait-il de répondre.

   A vrai dire, il avait tellement de choses à lui avouer. Son cœur était lourd de non-dits. Et plus encore, sachant qu'il ne pourrait jamais lui dire à quel point il l'a voulait.
   La voir ainsi, sous cette arche, lui donnait du baume au coeur. Même si tout cela n'était qu'un hasard, il aimait imaginer qu'un jour, il serait à ses côtés sous cette même arche.

-Me détestes-tu ?

   Hadès sursautait légèrement. La détester ? C'était tout le contraire. Justement, elle ne pouvait pas deviner à quel point ce n'était pas le cas.

-Non. Pourquoi me demandes-tu ça ?

-Je ne sais pas, soupirait-elle. Quand je t'ai demandé ton prénom, tu as changé d'expression. C'est comme si je t'avais planté un couteau en plein coeur, rigolait-elle.

   Encore une fois, elle ne savait pas à quelle point.
   Moïra, comme à son habitude, avait réussi à percer Hadès a jour. Malgré qu'il n'ait laissé qu'une expression indifférente, elle avait décelé ce changement en lui. Et à cause de ça, Hadès ne pouvait s'empêcher de se sentir attiré encore plus.
   Malgré les conditions, Hadès était heureux de la revoir. Si elle se souvenait de lui, il savait qu'elle aurait fini par pleurer. Et ça, ce n'était pas envisageable pour lui. La voir ainsi le rassurait, mais seulement pour la forme. Parce que dans le fond, Moïra l'avait oublié, contrairement à lui.

-Hadès.

   Moïra tournait la tête vers lui, intéressée.

-C'est comme ça que je m'appelle, continuait-il.

-Oui, rigolait-elle. J'avais compris.

   Hadès, malgré qu'il ait l'impression que son coeur allait exploser, laissait apparaître un léger sourire.

-Donc si je comprends bien, tu es l'oncle d'Arès ? Tu parais pourtant aussi jeune que lui, soulignait-elle.

   Hadès hochait la tête.