-Il semblerait que tu veuilles partir parce que tu as peur de ce qu'il pourrait se passer si tu restais, susurrai-je dans son dos.Elle restait dos à moi, sans me répondre. Je voyais ses bras trembler, de froid peut être ? Ou de colère ? Sa tête était baissée et j'attrapais une de ses longues mèches noires.
-Tu sais, tu ne devrais pas dire ce genre de choses aux filles. Ça pourrait les mener à penser certaines choses, soupirait-elle avant de se retourner de me sourire.
Cette réaction me surpris, mais je ne laissais rien paraître. Sa mèche de cheveux s'échappait d'entre mes doigts avant qu'elle n'ait pu voir que je la tenais. Je la laissais plantée devant moi, à me sourire comme une idiote. Pourquoi restait-elle gentille avec moi après ce que je lui ai fait ? Pourquoi ça me gêne autant ? Préférerais-je qu'elle me haïsse ?
Son sourire m'avait perturbé , moi qui m'attendait plutôt à ce qu'elle s'énerve.
Elle restait là à me regarder, souriante, avant que son doux sourire ne tombe.-Quelque chose ne va pas ? Tu ne te sens pas bien ? demandait-elle soudainement inquiète en faisant un pas en avant.
Pourquoi s'inquiétait-elle pour moi ? Bizarrement, le fait qu'elle s'inquiète pour moi me procurait un léger et court sentiment de joie, que je rejetai immédiatement.
-Ça va, me contentais-je de répondre. Tu devrais aller te coucher, il est tard.
-Et toi tu devrais te trouver une chambre digne de ce nom. Pourquoi tu ne demandes pas à ton frère ? Je suis sûre que-
-Non, la coupai-je brusquement et froidement.
Même quand je la rejetais, elle ne pouvais s'empêcher de s'inquiéter pour moi. Cette fille était masochiste au point d'apprécier un sale type comme moi ? Si seulement elle savait...
Elle me regardait les yeux plissés, avant de croiser les bras sur sa poitrine.
-Tu comptes faire le gros dur longtemps ?
Sa question n'avait rien d'insultante, elle sonnait plutôt comme une plainte. A chaque fois que je parlais avec elle plus de quelques minutes, j'avais l'impression qu'elle lisait en moi comme dans un livre ouvert. Et ça m'énervait, ça m'énervait tellement. Sa gentillesse m'étouffait, je voulais m'enfuir loin d'ici et ne plus jamais revenir.
-Tu comptes faire celle qui n'est pas frigorifiée longtemps ? rétorquais-je.
« Il change de sujet » pensait-elle.
Bien joué Sherlock. Ma capacité à lire dans ses pensées m'était bien utile parfois. Les murs qu'elle avait érigés dans sa tête étaient pourtant solides, alors pourquoi ses pensées me parvenaient-elles parfois ? Pouvait-elle lire dans les miennes ? Impossible. Seule Perséphone en était capable. C'est pourquoi c'est mon âme-soeur.
La seule raison possible est que les murs de Moïra possédaient une faille. Ce n'était pas possible autrement.-Rentrons. Je ne voudrais pas que tu attrapes froid, lançais-je en rentrant dans sa chambre.
Elle me suivit dans un mot et refermait la baie vitrée. Seule la lumière de la Lune éclairait légèrement la pièce. Nous étions tous les deux assis sur son lit, sans nous parler. L'ambiance était palpable et lourde. Aucun de nous deux ne parlait. M'en voulait-elle ? Bien sûr qu'elle m'en voulait, c'était plus qu'évident.
Je me perdais entre mes paroles et mes actes. Je ne devrais pas m'inquiéter pour elle autant, j'ai déjà Perséphone dans mon coeur. Alors pourquoi ? Pourquoi son silence est-il si pénible à entendre ? Et pourquoi je m'inquiète de son état, de comment elle va, dès qu'elle est loin de moi ?
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Olympe
ParanormalMoïra est une jeune femme de dix-sept ans qui retrouve sa vie étrangement chamboulée après l'apparition d'un homme aux cheveux de jais et au regard ténébreux. Il paraît premièrement impitoyable et démoniaque. Terriblement froid. Il semble même la...