Un brouillard sinistre s'étalait à perte de vue. J'étais toujours accompagnée d'Hadès et Pandore et pourtant, je n'étais pas rassurée. Hadès, lui, était concentré à faire je ne sais quoi : ses yeux étaient clos, son corps tendu et son visage fermé.
Des ombres, des fantômes, se baladaient autour de nous. La tête baissée et leur démarche lente, ils semblaient porter tout le poids du monde sur leurs épaules. Lorsqu'un me traversait, je ne pu retenir un petit cri strident sortir de mes entrailles et je me cachai derrière Hadès.
-Nous sommes dans L'Érèbe, m'indiquait Pandore en chuchotant dans mon oreille.
L'Érèbe, d'après le mythe, est la région des enfers grecque par où les morts passent immédiatement après la mort. Ce lieu me donnait froid dans le dos.
-Ferme les yeux, me glissait doucement Hadès par-dessus son épaule.
J'hochai la tête et fit ce qu'il me dit. Mes yeux étaient clos et je sentais mon corps tanguer bien que je m'étais accrochée à la chemise d'Hadès. Lorsque je les rouvrais, le décor avait changé.
Un château blanc imposant se dressait devant nous et les couleurs rougeoyantes des « jardins » nous rappelaient directement où nous étions. J'en étais émerveillée. Je dois avouer que j'aurais plutôt pensé à un endroit extrêmement lugubre, même flippant. Au contraire le château se dressait avec élégance au milieu d'un jardin de roses rouges épineuses.
-Ici, c'est le Pré de l'Asphodèle. C'est là où habite Hadès.
Cet endroit était magnifique et je comprenais totalement pourquoi Hadès préférait résider ici que dans L'Érèbe.
Du bout des doigts, j'effleurais une rose délicatement. Elles avaient l'air tellement fragiles que d'en toucher une nous donnait l'impression qu'elle pouvait tomber a tout moment.
-N'y touches pas, me réprimandait durement Hadès.
Je retirais ma main brusquement et la cachai dans la poche de mon sweat. Il devait beaucoup y tenir pour me gronder de cette façon. Il y a à peine quelques secondes, il était doux. Maintenant, il avait recouvert son masque de froideur ultime et j'en fu presque déçue.
Soudainement, je repensai à la pierre que cette saleté de bestiole voulait m'arracher. Cependant je ne l'avais pas et je me demandais pourquoi c'était tombé sur moi. Tout était parti de ce moment. Il y quelques temps j'étais encore une simple étudiante, aujourd'hui je me retrouvais fille de grande déesse et dans les Enfers accompagnée du maître des lieux.
Pendant ce temps, Pandore et Hadès m'avaient devancée et discutaient devant moi tout en avançant tandis que j'étais bien trop occupée à admirer les lieux. Pour eux c'était tellement normal ce genre de paysage, moi j'en restais bouche bée. Le ciel était coloré d'un dégradé de rouge écarlate à un rouge carmin et le château était tellement haut qu'il semblait toucher le ciel.
A force d'admirer le paysage, je ne remarquais pas qu'Hadès et Pandore s'étaient arrêtés et je percutai de plein fouet le dos du maître des lieux.
Ce dernier se retournait vers moi, les yeux plissés.
« Quelle empotée »
J'eus un sursaut lorsque ces paroles atteignirent mon esprit. Hadès n'avait pas bougé ses lèvres et Pandore nous regardais avec un sourire en coin. Je savais déjà à quoi elle pensait et le rouge me montait aux joues.
Je regardais aux alentours, pour voir s'il n'y avait pas une autre personne, mais rien. Pourtant je n'hallucinai pas. Les pensées d'Hadès avaient percuté les miennes.
Hadès fronçait les sourcils, lui même ne semblait pas comprendre. Et j'étais autant perdue que lui.
-Qui est-ce ? nous interrompait une voix masculine.
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Olympe
FantastiqueMoïra est une jeune femme de dix-sept ans qui retrouve sa vie étrangement chamboulée après l'apparition d'un homme aux cheveux de jais et au regard ténébreux. Il paraît premièrement impitoyable et démoniaque. Terriblement froid. Il semble même la...
