Our Old Friend, Remorse.

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    De nombreux jours étaient passés depuis que Moïra avait découvert la vérité. En réalité, les jours s'était rapidement transformés en semaines.
   Moïra avait perdu la notion du temps. Ce coup au cœur l'avait achevée. Elle se sentait bête, mais le pire de tout, elle se sentait seule.
Sa vie était en train de voler en éclats.

   Elle était là, assise sur sa terrasse, buvant silencieusement une gorgée de son café, le regard perdu dans le vide de son âme disparue. Elle souffrait le martyre mais ne disait rien.
   Qui aurait pu la comprendre après tout ? Ses amis qui n'avaient pas hésité à la trahir ? Ou encore des inconnus, parmi lesquels même les plus bienveillants l'auraient jugée ?

Puis il y avait lui, celui qu'elle détestait autant qu'elle aimait. Celui qui était derrière tout cela et qui respirait le bonheur dans les bras d'une autre. Dans les moments comme celui-ci, la seule compagnie qui lui fallait, c'était elle-même. Le plus triste, c'est qu'elle ne parvenait même pas à se retrouver.

   Moïra s'était transformée en une coquille vide. Aucune émotion ne la faisait réagir. Pandore avait de nombreuses fois essayé de lui changer les idées, en vain. Elle connaissait sa meilleure amie comme le fond de sa poche, cependant, elle ne l'avait jamais vue ainsi. Moïra ne laissait plus exploser ses émotions. Elle se contentait de boire son café, en silence, tous les jours, à la même heure.

   Le reste du temps, elle se contentait de rester enfermée dans sa chambre. Elle avait définitivement coupé les ponts avec ceux qu'elle considérait comme sa famille.

Quelle famille exemplaire, pensait-elle avec ironie.

   Sa situation, elle n'arrivait pas à l'oublier. Comment le pouvait-elle ? Elle avait enfin trouvé des amis, une famille, elle s'était confiée à eux. Lorsqu'elle était plus jeune, c'était tout ce dont elle avait rêvé. Maintenant qu'elle avait touché cette illusion du bout des doigts, comment pouvait-on la pousser à y renoncer une nouvelle fois ?

   Évidemment, Ael était venu plusieurs fois afin de parler à Moïra. Ce fut également le cas d'Arès et Hermès, mais la réponse restait la même. Pandore se contentait de secouer la tête de droite à gauche, la tête baissée. Les trois hommes repartaient alors remplis de déception et de remords.
   La plaie de Moïra était encore à vif, elle n'arrivait plus à se défaire de cette douleur. Elle savait qu'elle allait faire partie intégrante de sa vie, et pourtant, elle ne réagissait pas plus que cela.

   Elle regardait le paysage de Chicago, bien qu'il n'y ait pas grand chose à voir. Tout semblait amer, fade. Même le café qu'elle buvait paraissait sans goût.

-Moïra, l'interpellait Pandore. Voudrais-tu qu'on sorte au parc ?

Moïra fit un signe de la tête que non, et se remettait à siroter son café. Elle savait très bien qu'en allant là-bas, ça allait lui remémorer des souvenirs qu'elle voulait oublier.
Pandore la regardais tristement. Sa meilleure amie se retrouvait dépourvue d'âme, et elle ne savait pas comment agir. En réalité, elle se revoyait elle-même lorsqu'elle s'était séparée d'Arès, il y a des années.
C'était pour cela qu'elle lui avait fait promettre de ne jamais se faire briser le coeur. Elle ne voulait pas que son amie subisse la même chose qu'elle. Cependant, quelque chose différait de son expérience. Pandore, lors de l'histoire avec Arès, elle avait passé des semaines, voir des mois à pleurer. Au contraire, Moïra ne l'avait pas fait une seule fois. Même lorsqu'elle s'enfermait dans sa chambre, pas une goute ne coulait. Et à vrai dire, c'est ce qui effrayait le plus Pandore.

Elle se sentait impuissante devant le mur qui s'était formé entre Moïra et le monde. Elle n'avait aucune idée de comment le faire s'effondrer. Bien qu'elle soit la seule a être restée proche de Moïra, elle se sentait aussi éloignée que les autres. Lorsqu'elle avait appris tout cela, Pandore avait été submergée par une infinie tristesse et de lourds remords : elle n'avait pas été là lorsque sa meilleure amie avait eu le plus besoin d'elle.

Olympe Où les histoires vivent. Découvrez maintenant