Chapitre 7 : Révélations

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« Bien, bien, bien... Si je vous dis exposés, vous me répondez ?

-...On peut choisir les groupes ? » demanda Benjamin.

Nous étions en dernière heure de français, et Mme Brontë nous avait annoncé que nous allions avoir de quoi nous occuper pour le week-end. Elle s'était lancée dans son jeu favoris, interpeller la classe pour nous montrer l'efficacité de sa répartie. Benjamin, « le garçon du premier rang » adorait jouer avec elle, toujours dans la limite de la bienséance évidemment.

Notre professeure principale ne se laissait pas marcher sur les pieds, sous ses airs amicaux, elle dirigeait les cours du main de fer, et gare à ceux qui la contrariaient ! Pas plus tard que mardi, elle avait sévèrement réprimandé Lavande, pour le plus grand plaisir de Saba, lorsque cette dernière avait soupiré et grogné un peu trop fort lors d'un cours sur le naturalisme !

-Oui, Benjamin, vous pouvez choisir vos groupes, mais ils doivent être de deux ou de trois maximum. Chacun aura un sujet à traité en rapport avec L'Assommoir de Zola, que je vous avais demandé de lire...

Au fond de la classe, Lavande soupira bruyamment.

-Verdelait, lança notre professeure, agacée, il y a déjà assez de courants d'air dans cette classe, inutile d'en rajouter davantage avec vos soupirs !

Il y eu quelques rires et la jeune fille rougit. Elle lança un regard noir à Mme Brontë, l'air de lui signifier qu'un jour, elle se vengerait.

-Tu crois qu'elle pourrait réussir à faire virer notre prof ? soufflai-je à Edmond. Elle est la fille de l'adjoint du maire après tout...

-Je ne pense pas, son père est seulement l'adjoint du maire, et Mme Brontë est très appréciée dans le coin...

-Je vais à présent vous demander d'énoncer vos groupes, lorsque j'appellerai votre nom, je vous attribuerai alors les sujets que vous traiterez !

Je jetai un regard en coin à Edmond. Lisant dans mes pensées, comme à son habitude, il hocha la tête. Ainsi, quand Mme Brontë appela mon nom et me demanda quel était mon partenaire, je répondis sans hésitation :

-Edmond Dantès.

-Bien, vous me ferez un exposé sur la violence dans le livre, et notamment la violence entre les femmes. Je fais référence à la scène du chapitre 6 ou Gervaise et ses employés discutent des ragots sur des bagarres entres femmes. »

Je hochai la tête, me remémorant la scène, que je trouvais assez pénible, et qui témoignait de la dureté de l'époque. Alors qu'elle finissait de répartir le travail pour chaque groupe, la cloche annonçant la fin des cours sonna, et nous nous dépêchâmes de sortir de la classe pour aller rejoindre la car scolaire. Je n'avais plus peur de monter dedans maintenant, même si je trouvais toujours cela un peu désagréable.

En sortant de la salle, je fus brutalement bousculée et manquai de tomber sur Saba, qui me rattrapa de justesse. C'était Lavande, qui me jeta un regard noir avant de s'éloigner à grands pas.

« Elle est jalouse, m'expliqua la jeune fille avec un sourire cruel et satisfait, parce que tu as une grande emprise sur Edmond. Depuis le début de l'année, il est toujours avec toi, alors que tu ne fais rien pour le retenir, tu ne l'obliges pas à s'isoler des autres ! En plus, elle est amoureuse de lui depuis la maternelle !

-Et lui non ?

J'étais légèrement stupéfaite. Même si elle avait un caractère exécrable et des préjugés, beaucoup de garçons lui tournaient continuellement autour. En plus, je voulais bien admettre qu'elle était très jolie.

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