Chapitre 20: Réconciliation.

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L'affaire avait été promptement réglée. Pour m'avoir harcelée et menacée, Odilon écopa d'une exclusion d'une semaine. Comme je l'avais malgré tout molesté, j'eus droit à une mise à pied d'un jour. Elsa passa me voir alors que j'étais à la maison.

« Je suis vraiment la pire grande sœur du monde. Dit-elle la tête basse. J'ai voulu t'aider, et au final, ça te retombe dessus quatre ans plus tard !

-Tu ne pouvais pas prévoir qu'Odilon Gédéon serait quelqu'un de rancunier à ce point !

-J'aimerais aller lui parler.

-Euh... Elsa, quand tu dis lui parler...

-Ne t'inquiète pas, c'est au sens propre du terme. Il faut que l'on s'explique. Je tiens à m'excuser pour mon geste, qui, à ce que tu m'as raconté, lui a apporté des ennuis. Mais je voudrais également être sûre qu'il te fiche la paix. Ajouta-t-elle d'un ton menaçant.

-Par pitié, ne perds pas ton sang-froid ! » m'exclamai-je d'un ton implorant.

De toute façon, Odilon aurait pris beaucoup de risque en s'en prenant de nouveau à moi. Toute l'école était au courant des menaces qu'il avait proféré sur le toit et chacun s'accordait pour dire que c'était absolument horrible. De nombreux élèves virent s'excuser d'avoir prêté oreille aux racontars du jeune homme :

« Je suis vraiment désolé d'avoir chanté avec lui en cours d'SVT. Me dit Benjamin en cours d'EPS. Il m'avait complètement manipulé. Quand tu as été absente, il n'a pas arrêté de dire des choses sur toi et ta mère. Il affirmait que tu nous prenais pour des ploucs, que tu te moquais de nous... C'est un très bon acteur. »

L'élève de terminale, Théo, le jeune homme passionné de Moyen-Age, vint également me voir pour s'excuser une fois encore d'avoir été impliqué dans l'embuscade que m'avait tendu le jeune homme. Il se sentait à présent redevable envers moi, et si j'avais le moindre problème, je pouvais faire appel à ses services !

Saba vint également me voir, la tête basse :

« Pardon Maëlys, je ne sais pas ce qui m'a pris de te dire tout ça. Je me sentais blessée parce que tu ne m'avais rien dit, alors que c'était un sujet douloureux pour toi. Odilon n'arrêtait pas de raconter des choses... Enfin, on peut toujours être amies non ?

-Oui, bien sûr ! » m'exclamai-je.

A partir de cet instant nos relations furent cordiales, mais elles avaient perdu l'intimité que nous avions eu le week-end où j'étais venue chez elle. Ce ne fut jamais dit explicitement, mais elle savait que je ne viendrai pas à la petite fête qu'elle avait organisé. Je lui en voulais un peu de m'avoir si rapidement tourné le dos, alors qu'Edmond avait tout fait pour m'aider même si nous nous étions brouillés.

Edmond... une petite discussion s'imposait. Assise sur le rebord de la fenêtre de sa chambre je levais les yeux vers lui. L'air un peu gêné il triturait machinalement son t-shirt, le regard fixé sur un livre traitant de l'éducation canine. Au bout de quelques minutes il consentit enfin à croiser mon regard :

« Pardon ! nous exclamâmes-nous en même temps.

-Non c'est moi, dis-je précipitamment, j'ai fait toute une histoire pour aller à cette fête alors qu'au fond, ça n'avait pas beaucoup d'importance...

-Mais pas du tout, c'est moi qui suis coupable, répliqua-t-il, j'ai été beaucoup trop possessif, je ne voulais pas que tu ais d'autres amis, je n'ai pensé qu'à moi. J'avais peur que tu m'abandonnes...
-Je n'ai prêté attention qu'à mes problèmes, je ne fais que te parler de maman...

-Mais je veux que tu me parles de ta mère, il ne faut pas que tu gardes tes problèmes pour toi !

-Et toi Edmond, est-ce que tu as des problèmes ? demandai-je. Tu peux aussi m'en parler. Tes parents par exemple...

Le Papillon RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant