Lorsque le bus scolaire fut plein à craquer, je commençai à m'inquiéter sérieusement, car, cela signifiait que nous étions bientôt arrivés ! Et en effet quelques minutes plus tard, il s'arrêta devant les grilles du lycée Saint André de Tyrosse.
« Bienvenue en enfer ! commenta Edmond.
Voyant mon air paniqué il dit précipitamment.
-C'était une blague, ne t'en fais pas, la plupart des gens sont sympas.... »
Mais j'avais l'étrange impression qu'il ne croyait pas vraiment à ses propres paroles !
Nous franchîmes les portes de l'établissement, et je me retrouvai face à un bâtiment qui ressemblait à une immense maison à l'ancienne. Ce-dernier avait dû être très beau autrefois. Des vestiges de cette magnificence disparue subsistaient encore, avec les grandes fenêtres à croisillons, les gargouilles et l'imposante porte de chêne. Mais le temps avait altéré la beauté de l'endroit. La façade d'un blanc immaculé avait noirci, les fenêtres paraissaient sales et ternes, le genre qui laisse passer les courants d'air en hiver. Le fait qu'un bâtiment moderne d'un jaune sale ait été construit juste à côté n'arrangeait rien.
C'était, d'après ce que me souffla Edmond, une extension du lycée. Il regroupait les salles informatiques, la cantine, les toilettes et les laboratoires de sciences. En effet, il était difficile d'installer des nouvelles technologies dans l'ancienne bâtisse. Derrière les deux infrastructures nous pouvions apercevoir le petit bois dont mon père m'avait parlé, (en guise d'arbre il n'y avait que quelques bouleaux rabougris).
Nous fûmes regroupés dans un coin de la cours. Une femme apporta un pupitre en bois, peu après, un petit homme chauve, à la bedaine apparente, vêtu d'un costume vert bouteille s'avança sur l'estrade. C'était, de toute évidence, le proviseur.
« Bienvenus, bienvenus, dans notre lycée Saint André de Tyrosse ! Je suis ravi de vous accueillir pour cette année de Seconde, qui sera décisive ! En effet, elle a pour but de vous former à la vie du lycée, afin que vous plantiez vos racines dans la terre de cet établissement, que vous évoluiez, comme une belle rose blanche, (le symbole de notre école), que vous vous épanouissiez...
-Il va nous bassiner combien de temps avec ses fleurs ?! grogna une voix à côté de moi.
Saba était à quelques pas de nous en compagnie de deux autres filles. Je l'approuvai intérieurement.
-Bourgeon adore les comparaisons et les métaphores avec des plantes... me souffla Edmond. Il est aussi proviseur du collège...
-Il s'appelle Bourgeon ?! m'exclamai-je
-Ouais, Hector Bourgeon.
-Le nom pompeux par excellence... commenta Saba.
Je commençai à apprécier de plus en plus cette jeune fille...
-Bien, maintenant, passons à la répartition des classe. Annonça M. Bourgeon. Les élèves que je vais appeler sont priés de venir se ranger derrière Mme Japot ! Donc, en Seconde 1 : Cassandra Adalbert...
-J'espère que l'on sera dans la même classe... me souffla Edmond.
-J'espère aussi... »
Car je ne connaissais que lui. Et que, même s'il était un peu bizarre, je commençai éprouver de la sympathie pour lui.
-Noémie Mado...
Une des amies de Saba se détacha de la foule et s'avança vers le petit groupe rassemblé derrière la femme au cheveux gris et courts, vêtu d'une blouse blanche et chaussées de lunettes ronde. C'était certainement une prof de sciences, cette Mme Japot. La deuxième amie de Saba rejoignit bientôt sa camarade, et Hector Bourgeon annonça qu'il allait passer à la classe suivante. La jeune fille poussa un grognement de déception. Ses amies lui lancèrent des regards peinés et celle qui s'appelait Naomi Mado forma silencieusement sur ses lèvres :
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Le Papillon Rouge
Novela JuvenilDerrière chaque personne peut se cacher un secret extraordinaire. Maëlys, 15 ans, ressemble à de nombreuses jeunes filles de son âge, malgré ses yeux vairons et sa mèche rebelle. Elle se dispute avec sa belle-mère, découvre les premiers émois de l'...