Chapitre 37: Le papillon s'envole

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« Et apparemment elle a dit à la directrice du pensionnat « Je serai détective envers et contre vous ! » dans un anglais parfait ! La femme en est restée bouche-bée ! Personne ne savait où Agathe avait appris ! Ce n'est quand même pas en lisant les cahiers de cours d'Edmond qu'elle a pu réussir cet exploit !

-Aah cette petite est vraiment étonnante ! s'exclama ma mère tout en pliant un pull.

Le jour de son départ était finalement arrivé. Assise sur le lit de la chambre d'amis je m'efforçais de débiter le maximum de banalités pour combattre l'angoisse que je sentais monter en moi.

Maman va partir, me disais-je. Elle va PARTIR !

Je craignais qu'une fois la porte franchie, elle ne disparaisse à nouveau.

« Non, elle ne va pas disparaître, elle va simplement s'installer dans son appartement parisien. C'est pour cela qu'elle a acheté de nouveaux vêtements, un téléphone portable et que papa a réservé une place dans le prochain train. Le ticket est dans sa main. Les clés de sa nouvelle demeure dans la poche de son manteau.

Ma mère ferma le couvercle de sa valise.

-Bon, et bien je crois que j'ai tout. Tu m'enverras des messages dans le train Maë, pour éviter que je ne meure d'ennui ! Théa n'est pas vraiment loquace, ce qui n'est pas étonnant mais bon...

J'inspirai profondément.

Si elle te demande de lui envoyer des messages, cela signifie qu'elle ne va pas disparaître.

Je sentis avec horreur mes yeux se remplirent de larmes. Je fis mine de remettre les couvertures du lit en place afin d'avoir une excuse pour lui tourner le dos.

-Est-ce qu'Elsa va venir me dire au revoir ? demanda maman d'une voix hésitante.

Aux dernières nouvelles ma sœur était allongée sur son lit, immobiles, les yeux clos.

-Je ne sais pas, c'est dur tu sais... de te voir partir une deuxième fois... enfin... nous n'avons pas vraiment vu la première, mais euh...

Ma voix se fêla.

Ma mère lâcha sa valise et se précipita pour me serrer dans ses bras.

-Je ne disparaîtrai pas, Maëlys, je te le promets, fais-moi confiance, je t'enverrai un message à chaque minutes dans le train et une photo de l'appartement !

-D'accord, hoquetai-je en m'agrippant à elle, d'accord. »

***

Il était très tard lorsqu'elle quitta la maison. Un véritable comité était venu lui dire au revoir. Elsa, qui s'était décidée à sortir de sa chambre, et moi nous serrâmes fort contre elle. Je me demandais si nous parviendrions à la lâcher. Elle serra la main de Sophie, et se contenta d'une bise sommaire pour mon père. Puis, elle enfourcha sa moto rouge, et telle un papillon, s'envola dans la nuit.

Le Papillon RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant