Chapitre 18 : Le cours de SVT.

16 1 0
                                    

Mme Dode était la professeure de Sciences et Vie de la Terre du lycée. Elle avait une fâcheuse tendance au sadisme, c'est-à-dire qu'elle adorait nous faire des contrôles surprises sur la leçon précédente, nous envoyer au tableau pour résoudre des problèmes ou encore nous bombarder de questions particulièrement ardues pour « nous préparer à la première S ». Elle ne semblait pas se rendre compte que les élèves n'aspiraient pas tous à emprunter cette voie, moi la première ! Si bien que lorsque Mme Dode entra dans le laboratoire de SVT avec un grand sourire plaqué sur le visage, nous sûmes que nous allions passer une heure particulièrement détestable.

« Bonjour à tous. Aujourd'hui nous allons faire des travaux pratiques ! »

La classe attendit retenant son souffle.

« Nous allons faire de la dissection !

Tout le monde poussa un grognement.

-Allons, ne soyez pas rabat-joie ! s'exclama Mme Dode. La bonne nouvelle est qu'en plus chaque élève pourra avoir sa souris personnelle !

-Génial ! marmonna Benjamin avec ironie.

-J'espère que M. Dantès ne va pas encore faire toute une histoire comme l'année dernière ! lança la professeur de science.

-Il est absent. » dis-je.

Après avoir descendue en titubant les marches de l'escalier qui menait au toit, je m'étais dirigée vers l'infirmerie pour essayer d'aller le voir. Mais la cloche avait retenti à cet instant précis, et un surveillant m'avait ordonné de retourner en classe. Je ne sais si c'était parce que j'avais reçu un coup de poing dans le ventre et eu la tête brutalement ramenée en arrière, mais dès que je m'étais assise sur ma chaise, je m'étais sentie mal. J'avais demandé à la professeure d'anglais qui arrivait si je pouvais aller à l'infirmerie. Elle avait accepté, me trouvant un peu pâle.

Lorsque j'étais arrivée dans la pièce, l'infirmière du lycée m'avait dit qu'elle allait appeler mes parents pour qu'ils viennent me chercher. Lorsque je l'avais interrogé au sujet d'Edmond, elle m'avait appris qu'il avait eu beaucoup plus qu'un simple saignement de nez. Il était en effet « tombé » en montant un escalier et s'était ouvert l'arcade sourcilière. Il avait dû être emmené aux urgences.

« Vous n'avez pas entendu les sirènes ? » m'avait-elle demandé alors qu'elle saisissait le combiné posé sur son bureau.

Trop absorbée par mon altercation avec Odilon, je n'y avais pas prêté attention, mais maintenant que j'y repensais, il m'avait semblé entendre arriver une ambulance. Toute la soirée, j'avais été déchirée entre aller le voir ou lui envoyer un SMS. Certes, j'avais encore un peu de fièvre, nous ne nous étions pas encore expliqué face à face, mais il avait tenté de me prévenir le jour de la coupure de journal. Finalement j'avais décidé d'adopter sa technique, et d'aller déposer une carte de « bon rétablissement » réalisée par mes soins sans oublier la liste du peu de devoirs que j'avais noté dans la matinée. J'y avais même ajouté deux muffins préparés par mon père.

Évidemment Agathe m'était tombée dessus le lendemain, alors que je me traînais péniblement jusqu'au car.

« Sérieusement, une carte de bon rétablissements ?! s'était-elle exclamée.

-J'étais malade !

-Mais tu as quand même trouvé la force de te traîner jusqu'à chez nous, tu aurais pu entrer !

-C'est Sophie qui a déposé le tout.

-Ah bah bravo !

-Edmond va bien? Lui avais-je demandé.

-Oui, ne t'en fais pas. Avait-elle dit d'un ton plus doux.

-Il a aimé les muffins ?

La fillette s'était trémoussée d'un air gêné.

Le Papillon RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant