*11 avril 835*
Quatre jours étaient passés depuis l'annonce de la venue de mon géniteur, par mon chef d'escouade. Comment est-ce que j'étais censée réagir ? Je ne lui avais plus adressé la parole, ni rendu visite depuis presque treize ans, alors en apprenant qu'il allait venir à Trost, une certaine appréhension m'avait prise. Je ne savais même pas quoi lui dire, si ce n'était que ma rancœur et ma colère envers lui. En tous les cas, la confusion régnait dans mon esprit et je n'arrivais pas à la gérer.
Alors, histoire de penser à autre chose, j'enchaînais les entraînements dans l'une des forêts aux grands arbres du Mur Rose, en compagnie du reste du bataillon d'exploration, en vue de la prochaine expédition à la fin du mois ; je fabriquais deux ou trois nouvelles bricoles avec mes outils, et je continuais ma relation secrète avec Mike. Ça m'aidait à avancer et à ne pas penser au compte à rebours.
Notre relation me comblait d'ailleurs de bonheur : c'était ce qui pouvait m'arriver de mieux ! Je me sentais si bien avec lui, et lui avec moi... On se comprenait, on se confiait nos doutes, on s'épaulait. C'était rassurant.
Si je pouvais maîtriser mes émotions envers mon paternel comme je les maîtrisais en temps normal, ça m'arrangerait très bien ! Mais ce n'était malheureusement pas le cas. Nous avions tous notre façon de faire face à la situation, notre façon de gérer les émotions, mais il n'empêche que ce qui semblait être nos peurs les plus profondes, nous n'étions pas très doués pour les dissimuler. Et ça se ressentait !
Comment est-ce que je gérerai lorsque le face à face aura lieu ?*
* *Aujourd'hui était le grand jour : on paternel allait arriver d'un instant à l'autre au Q.G. de Trost. Cette réalité n'arrangea pas vraiment mon humeur tendue et maussade ; la boule grossissait au fond de mon ventre, tout comme les ressentiments envers lui. Tout cela avait au final engendré mon mutisme et le manque d'appétit au cours du petit-déjeuner. Comprenant que ce n'était pas le moment d'entrer dans le vif du sujet, et sans doute par respect pour ma tristesse, mes amis n'en parlèrent pas. Mike avait passé la main dans mon dos pour tenter de m'apaiser, ce qui n'était qu'un maigre réconfort.
Nous nous serions crus à un enterrement, tellement nous tirions de ces têtes. Ce n'était franchement pas joli à voir.
J'étais déchirée par mes émotions. Comment avions-nous pu en arriver là, au point que je haïsse mon propre père de tout mon cœur ? De tout mon être même ? Maman aurait sans doute été déçue du comportement de son mari, si elle était encore parmi nous pour le constater. J'en étais sûre et certaine !
Assise à la même table de la salle des repas depuis le petit-déjeuner, je ne l'avais quittée que pour déposer mon plateau vide dans la cuisine, avant de revenir à la chaise et de ne plus bouger du tout, le dos droit et ressemblant à une statue. Erwin et les autres avaient proposé de rester pour me tenir compagnie et me défendre de lui en cas de besoin, mais je n'avais pas voulu. Je tenais à l'accueillir seule, à lui dire de but en blanc tout ce qui s'était accumulé comme sentiments depuis l'enfance. Afin de le blesser émotionnellement comme il m'avait blessée. Je m'étais fait la promesse qu'en cas de revoyure entre nous deux, je n'hésiterai pas à lui révéler le fond de ma pensée.
Le jour attendu depuis plus de dix ans de silence était arrivé.
Devant moi étaient posées toutes les lettres qu'il m'envoyait depuis fin mars, et à l'exception des deux premières, je n'avais pas ouvert les autres. Le courage me manquait, ceci étant engendré par cette colère sourde qui ne me quittait pas. Je refusais d'en lire davantage.
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« 𝓣𝓱𝒆 𝓬𝓪𝓹𝓽𝓪𝓲𝓷 𝓸𝒇 𝓶𝔂 𝓼𝓸𝓾𝓵 [SNK ~ Mike X OC] » / TERMINÉ
Fanfiction« Akiko Eyre, 23 ans, fait partie du bataillon d'exploration depuis la fin de ses années d'entraînement. Son vœu le plus cher est d'éradiquer tous les Titans de ce monde, pour qu'un jour les hommes puissent vivre libres. Chaque jour est un combat po...