« 𝓣𝓱𝒆 𝓬𝓪𝓹𝓽𝓪𝓲𝓷 𝓸𝒇 𝓶𝔂 𝓼𝓸𝓾𝓵 [SNK ~ Mike X OC] » / TERMINÉ

Chapitre 21

*25 avril 835*

Comme le capitaine Rosenberg nous l'avait ordonné, on s'était réfugiés sur l'une des plus hautes branches d'un des arbres de la forêt la plus proche de l'endroit où les quatre Titans avaient été vaincus, en attendant qu'il revienne avec le reste du Bataillon. On n'avait aucune nouvelle. Et ça faisait presque une heure et demie que le capitaine était parti. La tension se faisait ressentir sur la branche. On ignorait quand il reviendrait, ni si les autres Explorateurs avaient croisé des Titans en chemin — et s'ils avaient réussi à en tuer. Ou s'ils s'étaient fait surprendre, comme moi et June avec les trois derniers Titans.
Il s'était avéré que June avait été blessée au cours du combat contre son Titan. On l'avait fait asseoir sur la branche et adosser contre le tronc, pour qu'elle récupère. Sa vie n'était plus en danger. Sa respiration légère signifiait qu'elle dormait profondément.
Personne n'osait prononcer la moindre parole. Erwin avait le visage fermé, Lexie veillait sur June et j'étais agenouillée sur la branche, blottie dans les bras de Mike qui me berçait. Le sentiment de lourdeur que l'on ressentait au plus profond de notre cœur n'arrangeait pas l'atmosphère.
- Vous pensez qu'il est arrivé malheur au capitaine ? demanda Lexie.
- Si c'était le cas, on aurait vu l'un des éclaireurs s'approcher d'ici au triple galop, ou l'un des signaux mis en place envoyé dans le ciel, raisonna Erwin.
- Évidemment. Il n'empêche que ça reste malgré tout inquiétant... On n'a pas de nouvelles depuis une heure et demie, ils auraient dû revenir depuis longtemps déjà. Pourquoi ne sont-ils pas là ?
- Ils ont sans doute été surpris par l'arrivée massive de Titans, et les morts doivent s'accumuler à l'heure où nous parlons, décrétai-je d'une voix sombre.
Bien sûr, mes amis avaient eux aussi songé à cette éventualité. Mais nous espérions sincèrement que ce n'était pas le cas ; non seulement nous serions mal barrés, mais en plus, l'expédition Extra-Muros serait un échec plus cuisant encore que lors des sorties précédentes. Comment allions-nous faire pour prévenir les autres ?
- Akiko a raison, ils doivent être retardés par les Titans, annonça Erwin. Le mieux pour nous est d'attendre. On ne doit pas se mettre en danger inutilement. Dans une demi-heure, s'ils ne donnent toujours pas signe de vie, nous irons à leur rencontre.
Le plan d'Erwin ne me plaisait pas trop, mais il n'y avait pas d'autre solution qui nous venait à l'esprit pour le moment. Si les Titans étaient apparus de manière inattendue pendant que le Major et les autres soldats galopaient, ça serait terrible ! Les blessés et les morts devaient se compter à la pelle, qui sait ce qui se passerait si ces monstres avaient dévoré nos collègues comme s'ils étaient de vulgaires petits-déjeuners. Erwin avait néanmoins raison sur un point : si le Bataillon avait entièrement été décimé, on l'aurait appris par un éclaireur qui connaîtrait notre position grâce au capitaine Rosenberg.
Nous prîmes donc notre mal en patience. L'air était frais, mais beaucoup moins mordant qu'en hiver, et ça nous arrangeait. Heureusement que nous étions fin avril et que le beau temps se faisait ressentir.
Mike déposa un baiser sur ma tempe et passa un bras autour de mes épaules pour me rapprocher de lui.
- Ça va aller, mon ange, on va s'en sortir, me rassura-t-il.
Ses paroles me détendirent. Ça me permettait de penser à autre chose qu'à la peur. La présence de l'homme que j'aimais me suffisait, et ça me donnait du courage pour la suite de l'expédition.
Mike se baissa pour m'embrasser tendrement, puis il se leva finalement pour rejoindre Erwin. Ils discutaient à voix basse. Je n'entendais pas leur conversation, mais je voyais bien qu'eux non plus n'étaient pas rassurés. Ils craignaient sans doute pour la vie de nos compagnons (c'était tout à fait compréhensible). Comment ne pas avoir peur pour la sécurité des autres soldats avec qui nous avions vécu de bons et de mauvais moments ? On connaissait les risques lorsque nous choisissions le corps des Explorateurs, et on l'acceptait, même si c'était difficile de pense que nous finirions dans le ventre d'un Titan.
Les gens n'avaient pas tout à fait tort, en prétextant que nous étions complètement cinglés. Mais ce n'était pas notre faute si les Titans nous mettaient des bâtons dans les roues !
On réfléchissait depuis quelques minutes, quand un grondement sourd se fit soudain entendre. Les oiseaux s'envolèrent des arbres. Je sentis mes entrailles se retourner sous la peur, mon visage devenir pâle, et mes mains serrer fermement les sabres coupe-nuque. Lexie regardait partout avec un regard inquiet, et les garçons s'étaient tus, figés sur place.